Brésil : Mayalú Txucarramãe : santé, douceur de vivre et lutte contre les fake news
Publié le 6 Avril 2021
Lundi 05 avril 2021
#ElasQueLutam (CellesQuiLuttent) ! Petite-fille du cacique Raoni Metuktire, la jeune leader Mebêngokrê a aidé son peuple à se protéger contre le Covid-19.
Petite-fille du grand cacique Raoni Metuktire, Mayalú Kokometi Waurá Txucarramãe a grandi auprès d'une référence de force, de lutte et de lien avec le territoire. "Mes grands-parents m'ont appris l'importance de la nature", dit-elle. "C'est juste que quand on est adolescent, on est sous les ailes de nos parents et on ne se préoccupe pas de ce qui pourrait arriver".
En 2011, tout a changé. Cette année-là, son père, le cacique Megaron Txucarramãe, a été renvoyé de la coordination régionale de la Funai à Colíder (Mato Grosso) et a décidé de retourner sur la terre indigène de Capoto Jarina (MT). "Et puis je me suis sentie seule ici", raconte Mayalú, qui étudiait alors la géographie à l'UNEMAT.
Comme elle, les jeunes qui vivaient dans la ville étaient laissés sans aucune référence de leadership à proximité. "Nous vivions dans le chaos, de la discrimination envers les jeunes, et ces adolescents qui prenaient le chemin de l'alcoolisme. J'ai vu tout cela et j'ai pensé : "Je dois diriger [cette situation] comme mon père l'aurait fait". C'est alors qu'elle réunit les plus jeunes et fonde le mouvement Mebêngokrê Nyre. "Les jeunes ont commencé à s'organiser pour être au premier plan, avec les dirigeants, et j'ai commencé mon activisme."
"Je suis dans une lutte pour défendre les droits des peuples autochtones, car si la société non autochtone ne reconnaît pas nos droits, nous n'interagissons pas bien, comme c'est le cas aujourd'hui", explique-t-elle.
Mayalú a été confrontée au racisme structurel, à la discrimination envers les Indiens des villes et au manque d'opportunités. Elle a rejoint la DSEI Kayapó Mato Grosso. Elle a commencé comme femme de ménage, est devenue assistante administrative et, aujourd'hui, elle est secrétaire exécutive du CONDISI Kayapó MT. "J'ai montré que je me bats pour les droits de mon peuple et cette institution est notre espace, auquel nous devons accéder". Dans le domaine de la santé indigène, elle se bat pour assurer le bien-être de son peuple et le respect de l'interculturalité, "afin que l'équipe de santé ne vienne pas avec l'imposition de la médecine occidentale et n'interfère pas avec notre façon de soigner".
La pandémie de Covid-19 est arrivée et Mayalú a retroussé ses manches pour s'occuper des siens. Alors que ses proches étaient isolés dans leur territoire, elle est restée en ville, les sensibilisant à se protéger, partageant des informations qualifiées et gagnant la confiance des dirigeants face à tant de mensonges. Cela a marché : en mars, les Mebêngokrê ont accepté la vaccination. "C'était très émouvant, on pleurait partout", dit-elle. "Nous vivons dans une peur constante. En mémoire de ceux qui ont perdu la vie, nous étions heureux.
"Je crois en la science tout comme je crois en nos coutumes et traditions. Et aujourd'hui, en tant qu'enseignante, je vous dis qu'il faut croire en la science", conclut-elle.
#ElasQueLutam est une série de l'ISA sur les femmes indigènes, riveraines et quilombolas et sur ce qui les touche ! Ne le manquez pas !
Victoria Franco ISA
traduction carolita d'un article paru sur le site de l'ISA le 05/04/2021
Mayalú Txucarramãe: saúde, bem viver e combate às fake news
Neta do grande cacique Raoni Metuktire, Mayalú Kokometi Waurá Txucarramãe cresceu junto a uma referência de força, luta e conexão com o território. "Meus avós me ensinaram a importância da...