Pérou : Le peuple Wampis demande une opération contre les ventes de bois illégales

Publié le 27 Mars 2021

La mesure a été proposée par le gouvernement territorial autonome de la nation wampis dans une lettre adressée au premier ministre Violeta Bermúdez, à plusieurs ministères et au Congrès.

Servindi, 26 mars 2021 - Le gouvernement territorial autonome de la nation wampis (GTANW) propose à l'État péruvien de mener une opération conjointe à la frontière avec l'Équateur pour faire face au commerce illégal du bois.

Dans une lettre adressée à l'exécutif, les Wampis proposent que cette opération soit soutenue par le ministère public et la police, ainsi que par le ministère des affaires étrangères, car elle est de nature binationale.

La lettre, qui comprend également des propositions à moyen terme, a été envoyée le 22 mars après que les autorités n'ont pas répondu à leurs appels à travailler ensemble.

Sans réponse

Selon le GTANW, depuis la réunion qu'ils ont tenue le 5 janvier avec les autorités exécutives, ils n'ont reçu aucune réponse du secteur dirigé par le Premier ministre Violeta Bermúdez.

En outre, ils remettent en question le fait qu'ils n'ont pas été invités à la réunion que l'exécutif a tenue le 21 janvier pour discuter de la situation en matière de sécurité dans la province de Condorcanqui en Amazonas.

Et que le ministre de l'Environnement, Gabriel Quijandría, et la vice-ministre de l'Interculturalité, Ángela Acevedo, n'ont pas répondu à leurs appels à lutter contre l'exploitation illégale des forêts et le commerce illégal du bois.

Et ce, bien que des représentants de la nation Wampis aient rencontré les deux responsables le 11 mars dans le cadre du Forum d'Oslo sur les forêts tropicales.

"Ces omissions et cette absence de réponse contreviennent à ce qui a été adopté, entravant le dialogue interculturel", déclare le GTANW.


Propositions indigènes

Face à cette situation, la Nation Wampis a décidé d'envoyer une lettre à la Présidence du Conseil des ministres (PCM) et aux autres ministères concernés.

Ils y recommandent "une action et une coordination intergouvernementales et intersectorielles urgentes pour s'attaquer au problème de l'exploitation illégale des forêts et du commerce illégal du bois".

Outre l'opération conjointe qu'ils appellent de leurs vœux sur le rio Santiago, en mettant l'accent sur la frontière avec l'Équateur, ils proposent également la création d'une commission multisectorielle.

Cette commission serait chargée de planifier de nouvelles actions pour lutter contre l'exploitation illégale des forêts et aurait un commissaire qui rendrait compte des mesures intersectorielles au gouvernement autonome.

A moyen terme, ils suggèrent de mettre en place une stratégie multisectorielle de développement social et économique pilotée par le GTANW et le PCM au profit de la population Wampis et Awajún.

Ainsi que le renforcement de la présence policière et des capacités logistiques dans la province de Condorcanqui, en mettant l'accent sur les zones frontalières.  

"Nous voulons exprimer notre pleine volonté de faire partie, de générer, d'accompagner et/ou d'articuler un espace intersectoriel et interinstitutionnel pour aborder la question de l'exploitation forestière illégale sur notre territoire", conclut la lettre.

traduction carolita d'un article paru sur Servindi.org le 26/03/2021

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