Malgré un jugement historique, la communauté Ogiek du Kenya lutte toujours pour son retour aux terres ancestrales
Publié le 14 Mars 2021
Le moment était historique. Le 26 mai 2017, au terme d’une bataille juridique qui avait duré pas moins de huit ans, la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples, basée à Arusha, en Tanzanie, prononçait son jugement : en expulsant de manière répétée les Ogiek de leurs terres ancestrales dans la forêt de Mau, le gouvernement kenyan s’était rendu coupable de violation des droits du peuple Ogiek. Ayant conclu que le gouvernement avait enfreint sept des 68 articles de la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples, le tribunal lui a ordonné de prendre des mesures correctives.
Cependant, quatre années se sont écoulées et les Ogiek attendent toujours de voir le jugement traduit dans les faits. Les lois sur la protection de la nature et de l’environnement continuent d’interdire aux Ogiek de vivre et de chasser dans la forêt, tandis que des milliers d’habitants – Ogiek mais pas uniquement – en ont été expulsés au cours de ces dernières années, y compris en pleine pandémie.
Selon un article paru en juin 2020 dans le Washington Post, le gouvernement a déclaré qu’il autoriserait le retour des Ogiek à la forêt une fois que celle-ci serait vidée de tous ses occupants non indigènes. Le même article cite, cependant, des déclarations de hauts fonctionnaires selon lesquelles personne ne devrait y vivre.
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