Eréndira héroïne Purépecha

Eréndira

Purépecha

Début du XVIe siècle.

Détail de la fresque "L'histoire de Michoacan". Eréndira chevauchant son cheval blanc. Œuvre de Juan O'Gorman (1905-1982).

Il existe des histoires diverses et souvent contradictoires sur Eréndira, allant de la guerrière courageuse à la jeune fille éplorée.
Elle est devenue très populaire lorsque Eduardo Ruíz Álvarez 1, en 1891, inspiré par la Relación de Michoacán, a écrit un récit romancé de sa vie. La vérité est que la Relación fait explicitement référence aux femmes du Michoacán qui ont résisté au pillage espagnol. L'histoire de Ruíz Álvarez, si elle n'était pas réelle, leur rendrait hommage.

Eréndira est un récit qui mêle histoire, roman, légende populaire et essai politique. Elle se déroule au moment de la "rencontre" entre les Purepecha et les Espagnols.

Ruíz Álvarez raconte que Timas, le père d'Eréndira, a dirigé un groupe de guerriers dans une forteresse de Pátzcuaro qui a vaincu une armée  Purepecha alliée aux Espagnols qui était renforcée par cinq cavaliers de l'armée de Cristóbal de Olid. Ils s'emparent d'un cheval blanc qui doit être offert en sacrifice aux dieux. Éréndira évite le sacrifice et le demande pour elle-même, apprenant à le monter.

Nanuma, un Purépecha allié des espagnols, qui souhaitait soumettre Eréndira comme épouse ou comme esclave, a mené une attaque surprise contre le camp de Timas à Capuaro. Ils ont assassiné Timas et ont partagé ses biens et ses femmes. À la surprise générale, Eréndira, montée sur son cheval, s'échappe dans les bois et devient le chef de la résistance des Purépecha contre les espagnols.

Peu après, Eréndira intervient à un moment critique de l'évangélisation pour interpréter les paroles du missionnaire franciscain Fray Martín de la Coruña et empêcher la foule de le lyncher pour avoir profané un temple, peut-être à Tzintzuntzan. Dès lors, l'héroïne et le frère s'aiment jusqu'au délire.

Dans l'histoire complète, Eréndira joue un rôle très correct, avec la vertu et le courage exigés à l'époque.

Lázaro Cárdenas del Río, président mexicain entre 1934 et 1940, la considère comme la "première héroïne anticolonialiste", donnant son nom à de nombreux lieux et demandant sa présence, à cheval, dans plusieurs peintures murales.

En 2006, sous la direction de Juan Mora Cattlet (Mexique, 1949), sort le film Eréndira Ikikunari, La Indomable, où l'héroïne devient non seulement un exemple de résistance pour la préservation de sa culture, mais brise également les structures qui interdisaient aux femmes de participer activement aux guerres.

"L'histoire du Michoacán", peinture murale du peintre mexicain Juan O'Gorman (1905-1982), est située à l'intérieur de la bibliothèque publique Gertrudis Bocanegra, dans le centre historique de Pátzcuaro. Elle a été achevée le 10 février 1942. D'une hauteur de 14 mètres et d'une largeur de 12,7 mètres, l'histoire commence au sommet avec l'éruption du volcan Estribo Grande, qui, selon la tradition, est à l'origine du monde Purépecha ; elle se poursuit vers le bas avec la vie indigène avant la conquête, l'arrivée des espagnols avec les enseignements de Vasco de Quiroga, et se termine avec les aspects de l'indépendance et de la révolution.

À gauche, Eréndira apparaît montée sur son cheval blanc.

Histoire et paysage du Michoacán, peinture murale de la Quinta Eréndira de Pátzcuaro, réalisée par Roberto Cueva del Río (1927).

Un fragment représente Eréndira qui, après la mort de son père, Timas, aux mains des conquistadors, s'enfuit sur un cheval qu'elle a réussi à arracher à ses agresseurs. À gauche, un groupe d'Indiens se défend avec des flèches, à droite apparaissent les Espagnols montés sur des chevaux et portant des fusils de chasse. Timas est couché au fond. Le paysage est aride, avec des nopales et des agaves, et en arrière-plan on peut voir le lac, ainsi que des yácatas avec leurs temples où est conservé le feu sacré.

********

1 Eduardo Ruíz Álvarez (Michoacán, Mexique. 22 mai 1839 - 16 novembre 1902)

Avocat, historien, journaliste, poète, érudit du peuple Purépecha, il a lutté avec le "parti de la montagne" contre l'intervention française au Michoacán, secrétaire du général Vicente Riva Palacio, procureur général de la justice de la nation, ministre de la Cour suprême. Membre d'éminentes sociétés scientifiques, il a mérité la médaille Cuarto Centenario, décernée par le roi et la reine d'Espagne en 1892, pour commémorer le 400e anniversaire de l'arrivée de Christophe Colomb aux Amériques. Grâce à son œuvre littéraire, Eréndira a atteint une grande popularité. Elle est morte en tombant du cheval qu'elle montait.

Eréndira. Michoacán, Paisajes, Tradiciones et Leyendas, Eduardo Ruiz 1891

traduction carolita du site Pueblos originarios.com

film Eréndira Ikikunari, La Indomable, (2006) du réalisateur mexicain Juan Mora Cattlet

Eréndira. Heroína purépecha.

Sobre Eréndira se cuentan relatos diversos y no pocas veces contradictorios, desde que era una valiente guerrera hasta describirla como una doncella llorona. Adquirió gran popularidad cuando Eduardo

https://pueblosoriginarios.com/biografias/erendira.html