Chili : La salmoniculture impose des accords douteux et des pratiques destructrices dans les territoires indigènes du sud

Publié le 29 Mars 2021

28/03/2021
 

Dans le but d'obtenir une certification environnementale et sociale par les communautés locales, l'industrie du saumon a commencé à imposer un accord au sein du peuple Kawesqar et ainsi occuper les côtes australes avec la salmoniculture.


Par : Patricio Melillanca
Mapuexpress.org - 28 mars 2021

Punta Arenas, 28 mars 2021. (Mapuexpress.org)-Réitérant le même rôle de pillage qui, au XIXe et au début du XXe siècle, a été joué de manière sanglante par les rancheros, les éleveurs de bétail, les trappeurs de fourrures et les chercheurs d'or dans l'appropriation des territoires et des ressources de la Patagonie, la salmoniculture Aqua Chile, appartenant à l'homme d'affaires chilien Gonzalo Vial, a signé un accord exprès avec quatre communautés Kawesqar de la région de Magallanes.

L'accord unilatéral appelé "Engagement de Magallanes", a pour objectif - selon le communiqué du producteur et exportateur de saumon - "de renforcer le lien continu de l'entreprise avec le territoire régional".

Cependant, les communautés Kawesqar qui ont rejeté ce traitement particulier ont déclaré à radiodelmar.cl que "cela ne fait que montrer que les institutions ne connaissent pas les frontières ancestrales, ou qu'elles cherchent seulement à nous dépouiller arbitrairement de nos droits fondamentaux, consacrés par les traités internationaux sur l'accès et l'utilisation de la mer signés par le Chili",

Face à cette avancée rapide de l'industrie du saumon dans les territoires indigènes de Patagonie, Leticia Caro, porte-parole des communautés Kawésqar pour la défense de la mer, a déclaré que "nous pensons qu'il est nécessaire d'avancer vers les droits substantiels des peuples, car il est précaire de devoir démontrer dans chaque projet de saumon, les droits que nous avons, en omettant ce qui est élémentaire".

Les Communautés Kawésqar pour la défense de la mer ont affirmé qu'elles continueront à "lutter contre l'expansion de l'industrie du saumon, car nous n'avons aucune intention de promouvoir ou de favoriser leur installation, ni de leur accorder des droits sur nos territoires, puisque ces droits ancestraux ont été légués par nos ancêtres pour le bien-être de leurs héritiers légitimes".

Les communautés Kawésqar et Yagan ont également publié une déclaration commune critiquant la Chambre de commerce d'Ultima Esperanza pour son soutien à ce document sur la salmoniculture. Et ils ont remis en question la communauté scientifique qui pourrait participer à cette expansion géographique et productive de l'industrie du saumon à Magallanes.

C O M M U N I QUE  P U B L I Q U E  DES C O M M U N A U T ÉS

YAGÁN - KAWÉSQAR

Concernant la nouvelle publiée le 24 mars 2021 dans un article de Salmonexpert.cl, avec le titre trompeur "AQUACHILE SIGNE UN ENGAGEMENT DE TRAVAIL AVEC LA REGION MAGALLANES".

LA COMMUNAUTÉ YAGHAN DE BAHIA MEJILLONES AVEC LES COMMUNAUTÉS KAWESQAR POUR LA DÉFENSE DE LA MER, ATA'P, RÉSIDENTS DE RIO PRIMERO, GROUPES FAMILIAUX NOMADES DE LA MER, COMMUNAUTÉ KAWESQAR INES CARO, DÉCLARENT CE QUI SUIT :

1. nous sommes respectueux de notre culture et de nos territoires, et nous trouvons honteux qu'AquaChile ne fasse pas la distinction entre prendre des engagements particuliers, avec certaines communautés indigènes et la Chambre de tourisme d'Ultima Esperanza, puisqu'aucune de ces entités ne représente la région de Magallanes ni nos territoires ancestraux, qui souffrent directement à cause de ce type d'accords et d'autres qui ont été conclus dans le passé.

2. Dans l'article, il est mentionné que l'accord avec la communauté est appelé "ENGAGEMENT DE MAGALLANES" et se réfère à l'exploitation durable et respectueuse de l'environnement, ce qui, nous le savons, est impossible car l'industrie du saumon en elle-même n'est pas compatible avec la protection de l'environnement et s'est avérée être l'une des plus irresponsables là où elle a été installée, laissant des espaces anoxiques, tuant la faune indigène, répandant des déchets sur les plages, dévastant les ban naturelles, ce qui affecte directement notre souveraineté alimentaire, nos espaces culturels et de navigation, ainsi que la mémoire culturelle de nos peuples qui ont déjà été victimes d'un génocide avalisé par l'État.

3. nous attirons l'attention sur le fait que la chambre de tourisme d'Ultima Esperanza ne valorise pas l'activité touristique essentielle pour les territoires et pactise avec l'industrie qui détruit des lieux de grande valeur paysagère. N'oubliez pas non plus que ce sont des entités comme celles-ci qui ont enlevé les cultures indigènes pour les exploiter, sans respecter la réalité historique de nos peuples.

4. Il est curieux que la communauté scientifique soit invitée à participer, alors que nous savons d'avance que certaines entreprises ne rendent même pas transparente l'utilisation indiscriminée d'antibiotiques, nous nous posons la grande question, qui sont les communautés scientifiques ouvertement appelées dans cet article et nous les invitons à le rendre transparent.

5. Enfin, ceux qui signent ce communiqué, RÉAFFIRMENT NOTRE ENGAGEMENT ENVERS NOS TERRITOIRES ET LES DROITS QUI NOUS ASSISTENT, ET REJETENT LARGEMENT CE TYPE D'ACCORDS, qui violent le territoire lui-même et la mémoire de nos ancêtres, car nous n'avons retenu de personne nos droits d'habiter et de savoir comment habiter.

NOUS SOMMES LES COMMUNAUTÉS QUI DÉFENDENT LE TERRITOIRE !

traduction carolita d'un communiqué paru sur le site Mapuexpress le 28 mars 2021

Rédigé par caroleone

Publié dans #ABYA YALA, #Chili, #pilleurs et pollueurs, #Kawésqar, #Yaghans, #Salmoniculture

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