Brésil : L'APIB demande à nouveau au STF de chasser les envahisseurs des terres indigènes
Publié le 13 Mars 2021
12/Mars/2021
L'APIB demande à nouveau au STF de chasser les envahisseurs des terres indigènes.
L'Articulation des peuples indigènes du Brésil (APIB) a présenté des informations à la Cour suprême fédérale (STF) concernant trois mesures de précaution accordées par la Commission interaméricaine des droits de l'homme (CIDH), dans le contexte de la pandémie de Covid-19, en faveur des peuples indigènes Yanomami, Ye'kwana, Munduruku, Guajajara et Awá, et également concernant la récente escalade des conflits dans la terre indigène Yanomami (TI) en raison de l'invasion des chercheurs d'or dans cette terre.
La manifestation a eu lieu dans le cadre de l'Argument de non-conformité au précepte fondamental (ADPF) n° 709, dans lequel le STF a ordonné au gouvernement fédéral, en 2020, d'adopter des mesures pour contenir l'avancée de la pandémie dans les territoires indigènes. L'ADPF 709 a été prolongé par l'inefficacité et le manque de volonté politique du gouvernement fédéral pour garantir une protection adéquate des peuples autochtones pendant la crise sanitaire.
Les promoteurs de cette action, qui comprennent l'APIB et divers partis politiques, y avaient déjà mentionné les peuples susmentionnés lorsqu'ils traitaient de l'urgence sanitaire de l'expulsion des envahisseurs non indigènes de leurs terres, en raison de la déforestation, du Covid-19 et du génocide.
Dans le même sens, les requérants des trois demandes de mesures de précaution devant la CIDH ont exposé : i) la situation de risque particulier face à la pandémie de COVID-19, compte tenu de leur susceptibilité particulière aux maladies respiratoires et de la croissance rapide des contagions sur leur territoire ; ii) les défaillances du système de santé de la population indigène, aggravées par la pandémie ; et iii) la présence de tiers non autorisés sur leurs terres, favorisant la circulation du virus.
La Commission interaméricaine est un organe principal et autonome de l'Organisation des États américains (OEA). Son mandat découle de la Charte de l'OEA et de la Convention américaine relative aux droits de l'homme, deux traités ratifiés par le Brésil. Son objectif est de promouvoir le respect et la défense des droits de l'homme dans la région, ainsi que d'agir en tant qu'organe consultatif de l'OEA sur les questions relatives aux droits de l'homme.
En cas de gravité et d'urgence, chaque fois que cela est nécessaire et en fonction des informations disponibles, comme dans ces cas, la Commission peut demander à l'État en question d'adopter des mesures de précaution pour éviter un préjudice irréparable, comme le prévoit l'article 25 de son règlement intérieur.
À la lumière de ces pouvoirs, le 17 juillet 2020, la CIDH a émis la résolution 35/2020, accordant des mesures de précaution pour protéger les membres des peuples indigènes Yanomami et Ye'kwana. Le 11 décembre 2020, la CIDH a adopté la résolution 94/2020, qui accorde des mesures de précaution en faveur des membres du peuple indigène Munduruku. Enfin, le 4 janvier 2021, la CIDH a émis la résolution 1/2021, par laquelle elle a accordé des mesures conservatoires en faveur des membres des peuples indigènes Guajajara et Awá de la terre indigène Araribóia.
Dans tous les cas, la Commission a considéré que les informations préalables présentées par l'État brésilien étaient générales, et ne permettaient donc pas de vérifier leur efficacité réelle pour la protection de ces peuples. Il a également été demandé au Brésil de :
1a) prendre les mesures nécessaires pour protéger les droits à la santé, à la vie et à l'intégrité personnelle des membres de ces peuples en mettant en œuvre, dans une perspective culturellement appropriée, des mesures visant à prévenir la propagation du COVID-19, outre la fourniture de soins médicaux adéquats dans des conditions de disponibilité, d'accessibilité, d'acceptabilité et de qualité, conformément aux normes internationales applicables ;
b) convenir des mesures à adopter avec les bénéficiaires et leurs représentants ; et
c) rendre compte des actions entreprises pour enquêter sur les faits qui ont conduit à l'adoption de cette mesure de précaution et éviter ainsi qu'elle ne se reproduise.
L'objectif de l'APIB en portant ces affaires devant le STF est de sensibiliser la Cour à la préoccupation exprimée par la CIDH, un organe spécialisé dans la protection des droits de l'homme dans le domaine interaméricain.
Cela renforce la nécessité d'élaborer de toute urgence un plan efficace pour contenir la propagation du Covid-19 dans les territoires indigènes, aggravée par la présence massive d'envahisseurs illégaux, dont le retrait immédiat de ces terres est indispensable.
Comme mentionné, ces urgences ont déjà été reconnues par le STF. Cependant, jusqu'à présent, rien n'a été fait pour y remédier, en raison de l'incapacité du gouvernement fédéral à présenter un plan efficace de confrontation et de suivi du Covid-19 parmi les peuples indigènes brésiliens. Après presque un an, le Planalto a déjà présenté quatre propositions de plan de lutte au STF, qui ont toutes ignoré les considérations des experts sur les problèmes structurels des territoires.
En ce qui concerne plus particulièrement le territoire indigène des Yanomami, le nombre d'envahisseurs a augmenté, ce qui laisse présager un conflit imminent avec la population indigène. Récemment, l'association Hutukara Yanomami a signalé un grave conflit entre des mineurs qui ont envahi la communauté indigène de Helepi dans la nuit du 25 février. Compte tenu de ce scénario, l'association demande aux organes de sécurité publique d'agir de toute urgence pour enquêter sur cet événement et protéger la communauté.
traduction carolita d'un communiqué paru sur le site de l'APIB le 12/03/2021
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Foto: (Valter Campanato / Agência Brasil.) A Articulação dos Povos Indígenas do Brasil (APIB) apresentou informações ao Supremo Tribunal Federal (STF) a respeito de três medidas cautelares ...