Brésil : Des garimpeiros attaquent une association de femmes indigènes Munduruku dans le Pará
Publié le 27 Mars 2021
L'attaque s'est produite jeudi (25), à Jacareacanga, Pará ; les indigènes ont signalé le cas au MPF.
Catarina Barbosa
Belém (PA) | Brasil de Fato | 25 mars 2021
Jeudi 25, des indigènes se sont adressés au ministère public fédéral (MPF) pour signaler une attaque contre l'association de femmes Munduruku Wakoborũn qui s'oppose à l'exploitation minière illégale dans la municipalité de Jacareacanga, dans le sud-ouest du Pará.
Selon les informations transmises au MPF, des garimpeiros illégaux et des représentants d'une minorité autochtone séduite se sont rendus au siège de l'association et ont détruit la façade et le mobilier du bâtiment. Ils ont également mis le feu à des documents et autres matériels appartenant à l'association.
Le document remis par les autochtones au MPF avec les preuves de l'attaque explique que l'association des femmes Munduruku Wakoborũn, l'association Da'uk, l'association Arikico, le mouvement Munduruku Ipereg Ayu et le CIMAT se sont organisés en assemblée de résistance en décembre 2020.
Pour cela, les indigènes ont loué un bureau collectif pour servir les caciques, cacicas, leaders, guerriers et guerrières du peuple Munduduruku.
"Aujourd'hui, lors d'une manifestation d'un petit groupe de Munduruku qui sont en faveur de l'exploitation minière, avec les autres bandits pariwat qui ont envahi nos terres, ils ont brûlé notre bureau - ils ont détruit tous nos documents et notre équipement collectif. Ils avaient déjà annoncé qu'ils allaient le faire et le gouvernement local et les autres organismes compétents n'ont rien fait pour assurer notre sécurité", peut-on lire dans un extrait du document.
"Nous réclamons chaque jour, demandant aux forces de police d'agir sur ce groupe de criminels qui veulent dévaster notre territoire et qui menacent nos propres vies et notre intégrité. Nous demandons que quelque chose soit fait de toute urgence. Tout le monde sait qui sont impliqués, nous dénonçons tous les organes qui devraient collaborer avec les peuples autochtones.
Sur Twitter, la députée fédérale Vivi Reis (Polo) a déclaré qu'elle demanderait au secrétaire d'État à la sécurité publique de garantir l'intégrité physique des dirigeants menacés.
La Coordination des organisations indigènes de l'Amazonie brésilienne (Coiab) a également publié une note de désaveu sur cette affaire.
"La Coiab est solidaire de l'Association des femmes Munduruku Wakoborũn, ainsi que des autres organisations, et exige des mesures efficaces et une enquête rapide de la part du gouvernement en raison des pertes financières et des dommages psychologiques causés à nos proches de Munduruku ce jeudi", indique le communiqué.
Comprendre le cas
Le 14 mars, la tension est montée dans la municipalité en raison de l'invasion de garimpeiros illégaux. La semaine dernière, le MPF a réitéré la demande formulée en 2020 auprès du Tribunal fédéral pour que les forces fédérales soient contraintes d'agir de toute urgence afin d'empêcher les attaques violentes des mineurs illégaux contre les populations autochtones.
Cependant, depuis 2017, le MPF alerte les autorités sur l'augmentation de l'invasion des garimpeiros sur le territoire Munduruku, "mais jusqu'à présent, il n'y a pas eu de lutte continue contre ce crime", selon l'institution dans un communiqué.
Une action d'inspection par l'Institut brésilien de l'environnement (Ibama) a même commencé en août 2020, mais a été interrompue après une visite du ministre de l'environnement Ricardo Salles et l'intervention du ministère de la défense.
Les circonstances de l'interruption comprenaient des soupçons de fuites d'informations classifiées et le transport de garimpeiros dans des avions de l'armée de l'air brésilienne (FAB) et font l'objet de deux enquêtes du MPF.
Lundi dernier (22), le MPF a ouvert une enquête sur l'existence d'une faute administrative de la part des autorités chargées de prévenir l'invasion des mineurs.
L'institution enquête également sur la falsification de documents miniers par des garimpeiros illégaux pour tenter de faire croire que les mines légalisées se trouvent en dehors des zones indigènes. Les compensations financières aux municipalités sont calculées sur la base de ces fausses informations.
Edition : Poliana Dallabrida
traduction carolita d'un article paru sur Brasil de fato le 25/03/2021
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