Argentine : Les incendies et le discours anti-Mapuche

Publié le 13 Mars 2021

Argentine : Les incendies et le discours anti-Mapuche

12 mars, 2021 par Redacción La Tinta

Par le comité de coordination du Parlement Mapuche-Tehuelche du Río Negro

Les incendies qui ont eu lieu dans la région andine des provinces de Chubut et de Río Negro nous ont doublement touchés, non seulement parce que les territoires touchés sont en partie des territoires communautaires, mais aussi parce qu'au cours des dernières 48 heures, des déclarations et des accusations sans fondement ont été émises, désignant le peuple mapuche comme l'auteur des incendies qui ont atteint un grand nombre de familles de travailleurs, dont beaucoup sont des Mapuche Tehuelche.

Il convient de noter que les communautés ont dénoncé le problème des entreprises forestières, qui ont installé des pins dans cette région, une activité rentable pour ceux qui les plantent, mais nuisible pour ceux qui vivent sur le territoire. Le pin produit un double dommage, les plantations consomment de grandes quantités d'eau, assèchent et prennent tous les nutriments, rendant impossible la croissance de toute autre espèce de plante à côté du pin. En période de changement climatique et de sécheresse comme celle que nous connaissons actuellement, la forêt de pins devient un baril de poudre qui, à la moindre étincelle, s'enflamme et se propage de manière incontrôlée, causant des dommages comme ceux que nous voyons et subissons.

La police du Chubut a déterminé, à l'aide de photos, de témoignages et de films, que l'incendie a commencé lorsqu'un transformateur d'une ligne électrique est tombé et a produit les deux premiers foyers d'incendie. Avec des vents qui ont couru à une vitesse de 80 et 100 km / h, résultant en quelques heures, plus de deux cents maisons détruites, des blessés et des dommages matériels non quantifiés.

Le peuple de la haine contre le Peuple Mapuche, proche de Joe Lewis, contributeur économique de l'Association des Pompiers de El Bolsón, donne la réponse du pourquoi son président Juan Carlos Martínez accuse le Peuple Mapuche pour les incendies, sans preuve ni expertise. Il le dit dans les médias nationaux, car il est un membre actif du Pro, ajoute l'ancien maire d'El Hoyo. Immédiatement, le ton du discours violent est monté par la députée Florencia Arietto en compagnie d'un raciste conservateur, comme Miguel Pichetto, la direction politique d'un parti de droite raciste, lié aux puissances économiques qui accablent le pays et surtout la région andine. A ces mercenaires s'ajoute le complice de toutes les affaires immobilières de la province de Rio Negro de ces dernières années, l'ancien gouverneur, aujourd'hui sénateur national, Alberto Weretilneck, qui dénonce dans les médias mais ne va pas devant la justice avec ses mensonges.

L'irresponsabilité politique que ces dénonciations haineuses peuvent générer, est ignoble et meurtrière. Ils oublient que dans la province, la population mapuche est majoritaire. Cette situation que l'on veut installer avec des discours alors que l'incendie n'est pas encore maîtrisé, est une incitation à la violence raciale et mérite d'être investiguée et condamnée par la classe politique, la société, mais surtout par la justice.
Ceux qui se sont immédiatement organisés pour combattre le feu sont les communautés mapuches qui se trouvent sur le territoire.

C'est nous, en tant que Peuple Mapuche Tehuelche, qui faisons le plus grand effort pour protéger le territoire de la voracité immobilière qui est derrière le feu, c'est nous, en tant que Peuple Mapuche Tehuelche, qui défendons le territoire des griffes extractives des compagnies minières, forestières et hydroélectriques.

Nous en tant que peuple Mapuche Tehuelche qui prenons soin des rivières et des lacs et les récupère sans les contaminer. Nous n'avons pas l'habitude de brûler nos propres maisons et la forêt indigène, nous protégeons le territoire depuis des milliers d'années, c'est ce qui nous pousse à lutter contre la voracité capitaliste, contre un État qui ne respecte pas notre territorialité et contre des crapules criminelles déguisées en représentants politiques qui font partie du business immobilier, du business minier, du business forestier et des barrages hydroélectriques.

Nous avons le droit de défendre notre territoire. Marichiweu Marichiweu !!!!

* Par le Comité de coordination du Parlement Mapuche-Tehuelche du Río Negro / Image de couverture : Eugenia Neme

traduction carolita d'un article paru sur La tinta le 12/03/2021

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