Argentine : Des femmes indigènes vont marcher pendant deux mois pour défendre les droits de leurs territoires

Sous le slogan "tant qu'il n'y aura pas de justice, nous n'auront pas de paix", le Mouvement des femmes indigènes pour le Buen Vivir (Movimiento de Mujeres Indígenas por el Buen Vivir) a entrepris un voyage à pied de deux mois pour lutter contre le terricide. La marche se terminera par un rassemblement massif dans la ville autonome de Buenos Aires.

Ce groupe autogéré, composé de nombreuses femmes issues de divers territoires multinationaux d'Argentine, est à l'origine de la marche qui a débuté le 23 mars et s'achèvera le 25 mai, couvrant environ 2 300 km au total.

L'initiative vise à ce que le terricide soit considéré comme une catégorie criminelle et un crime contre l'humanité et la nature. Aussi, que les terricides sont jugés et condamnés. Pour y parvenir, plusieurs peuples autochtones élaborent collectivement un projet de loi visant à traiter les points susmentionnés.

Moira Millán, membre du mouvement, a commenté que "nous sommes divisés en deux fronts : le front nord qui est parti de Sáenz Peña, Chaco et le front sud qui est parti de El Bolsón, Chubut ; ensuite les deux fronts se rencontreront à Buenos Aires. Nos sœurs sont très déterminées à sortir et à marcher parce qu'elles n'ont rien à perdre, dans leurs territoires il n'y a pas d'eau et leurs enfants meurent de malnutrition, elles passent vraiment un très mauvais moment".

Moira a expliqué que "la proposition est d'arriver à Buenos Aires le 25 mai parce que ce jour est commémoré comme le premier cri d'indépendance de l'Argentine ; nous voulons rendre visible la dépendance encore existante envers les sociétés transnationales qui détruisent nos territoires et reflètent le manque de reconnaissance de la multi-nationalité qui les habite".

"En tant qu'héritières de ces nations autochtones envahies, pillées et assassinées, nous lançons un appel urgent à agir, depuis l'esprit du pacha, pour lutter contre le terricide. L'État doit rendre compte de ce qu'il a fait de nos territoires", conclut-elle.

Cependant, pour comprendre la revendication dans son intégralité, il est nécessaire de comprendre la signification du mot terricide et le danger qu'il représente.

QU'EST-CE QUE LE TERRICIDE ?

Noelia Chumbita, membre du mouvement, a expliqué au magazine Colibrí que "le terricide est la conséquence de l'extractivisme. Il peut être défini non seulement comme le meurtre de Pachamama (la mère terre) et des peuples qui l'habitent, mais aussi comme le meurtre de toutes les forces qui régulent la vie de la terre, en conséquence du modèle dominant de civilisation. Et elle ajoute que "le terricide est un crime contre l'humanité. C'est pourquoi nous demandons l'interdiction des pratiques extractivistes des entreprises qui réalisent ces actes, qu'elles soient pénalisées, et nous demandons également le retour des ressources naturelles à leurs origines".

"Il y aura des gens qui diront : 'camarades indigènes, les conditions ne sont pas réunies pour sortir se battre', ce à quoi nous répondrons que les conditions ne sont pas réunies pour vivre, c'est pourquoi nous sortons nous battre", a déclaré le groupe.

Nous vous invitons à soutenir et à marcher avec nous, Femmes indigènes contre le terricide.

Pour toute information et collaboration, veuillez envoyer un courriel à : bastadeterricidio@gmail.com.

Par Kusi Sosa, AGENCIA TeleSISA

traduction carolita d'un article paru sur Elorejiverde le 25/03/2021

Mujeres Indígenas Caminarán Por Dos Meses Para Defender Los Derechos De Sus Territorios

Bajo el lema "mientras no haya justicia ellos no tendrán paz", el Movimiento de Mujeres Indígenas por el Buen Vivir emprendió un viaje a pie, de más de dos meses, para luchar contra el terricid...

http://www.elorejiverde.com/toda-la-tierra-es-una-sola-alma/5990-mujeres-indigenas-caminaran-por-dos-meses-para-defender-los-derechos-de-sus-territorios