Lucha Indigena : Amazonie : "Ce n'est pas un abandon de l'Etat, c'est un assassinat".

Publié le 20 Février 2021

Servindi, 20 février 2021 - La nouvelle édition de la Lucha Indígena est principalement consacrée à la selva péruvienne : à la déforestation, à l'exploitation minière illégale, au projet de voie navigable amazonienne, à l'abandon des cas de covid-19 et à la persécution des défenseurs de l'environnement.

"Construire une voie d'eau en draguant et en détruisant les rios Ucayali, Marañón, Huallaga et Amazone n'est pas un abandon de l'État, c'est un assassinat d'État", affirme l'éditorial de la publication numérique mensuelle.

Le numéro 173 contient 40 pages et est dirigé par le légendaire combattant social Hugo Blanco Galdós, et édité par Carlos Bernales (CABE).

Lucha Indígena est présente dans les réseaux et canaux suivants :

Sur Facebook : Lucha Indígena
Blog : luchaindigena.noblogs.org
 

Lucha Indígena 173 peut être lu à partir du lien suivant :

https://issuu.com/cabevi/docs/lucha_indigena_feb_2021_no173 
Il peut également être téléchargé en format pdf à l'adresse suivante :

https://bit.ly/2ZwuuPx 

Nous reproduisons ci-dessous l'éditorial :

Résister à l'enfermement et à la mort

Il n'y a qu'une seule vérité sur le pouvoir de l'État et le parti politique au pouvoir. Soit il prend soin de la vie sur terre, de sa permanence, de ses eaux, de ses forêts, de ses habitants et de ses animaux, soit il la détruit et la vend au plus offrant.

Ce numéro de Lucha Indígena est principalement consacré à la selva péruvienne : à la déforestation, à l'exploitation minière illégale, au projet hydrovia dans les principaux fleuves amazoniens, à l'abandon des cas de covid, et à la persécution des défenseurs de l'environnement.

Ce n'est pas que l'Amazonie soit un coin oublié du pays, c'est qu'elle est l'un des endroits les plus utilisés, usurpés et exploités du pays. Construire une voie d'eau en draguant et en détruisant les rios Ucayali, Marañón, Huallaga et Amazone n'est pas une négligence de l'État, c'est un assassinat d'État.

L'exploitation minière et l'exploitation forestière illégale ont des accords avec les représentants de l'État en Amazonie, sinon ils ne seraient pas en mesure de s'imposer année après année. Le fait que les peuples indigènes qui aiment le fleuve, en prennent soin et en vivent meurent de pauvreté n'est pas le résultat de la négligence ou de l'oubli de l'État, c'est une stratégie politique pour pouvoir avancer sans contrôle avec la déforestation, la voie d'eau et d'autres projets qui rapportent de l'argent.

Si les indigènes qui défendent le fleuve et la selva disent aussi qu'ils sont sacrés, que le fleuve et la selva sont habités par des esprits comme vous et moi, alors il vaut mieux qu'ils meurent, car il est très difficile de convaincre ou de tromper un peuple qui pense ainsi. Nous nous souvenons quand Alan García se moquait des peuples andins qui défendaient leur apus contre l'exploitation minière. "Hé, Dieu est dans le ciel, pas sur la colline !" Comme c'est pratique pour l'État de penser de cette façon et comme c'est colonial.

Après neuf ans de procès, le jeudi 4 février, neuf dirigeants et un chef du district de Llusco, province de Chumbivilcas, département de Cusco, ont finalement été acquittés en deuxième instance. Les dirigeants ont été accusés d'avoir participé à des enlèvements, des cambriolages, des vols aggravés, contre des moyens de transport et des émeutes lors des mobilisations de protestation en 2011 contre la compagnie minière ANABI, accusée de polluer les communautés du district. Les défenses des dirigeants accusés ont souligné que les preuves étaient insuffisantes et que ce procès, plutôt que de chercher une administration équitable de la justice, serait une excuse pour persécuter et criminaliser "l'ennemi politique", c'est-à-dire les représentants des communautés paysannes affectées par les activités de la compagnie minière et les institutions étatiques qui la défendent.

Notre collaborateur vénézuélien raconte comment l'État de gauche et l'opposition de droite veulent transformer le territoire où les eaux de l'Orénoque se déversent en un arc minier, qui est le cœur de l'eau au Venezuela et permet une importante production agricole qui nourrit 70% de la population vénézuélienne. Ceux qui sont directement touchés sont les 16 peuples indigènes de la région, dont les défenseurs ont déjà payé de leur vie et de la prison la défense de leur territoire.

Nous n'avons pas besoin d'États meurtriers qui profitent de nos rivières, de nos apus et de nos forêts, et qui préfèrent nous voir morts ou emprisonnés et intimidés pour continuer à le faire. Nous avons besoin d'autonomie et de courage pour prendre soin des territoires qui donnent la vie. 

traduction carolita d'un article paru sur Servindi.org le 19/02/2021

Lucha Indigena : Amazonie : "Ce n'est pas un abandon de l'Etat, c'est un assassinat".
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