Colombie : 231 familles Senu de Caceres, déplacées, confinées et privées de nourriture en raison de la présence de groupes armés illégaux
Publié le 12 Février 2021
par Willander Pushaina dans les communiqués régionaux du 10 février 2021
Medellín 10 février 2021
Bulletin 004
231 familles indigènes du peuple Senú de la municipalité de Cáceres restent sans nourriture, déplacées et confinées. Elles ont dû supporter les rigueurs du conflit armé qui ne cesse pas dans la région du Bajo Cauca d'Antioquia et qui, au contraire, semble s'aggraver de jour en jour.
José de los Santos, Isla la Dulzura, Guarumo Balay, Puerto Santo Manantial, Jardín la Esperanza et Alto del Tigre, sont les communautés qui aujourd'hui n'ont rien à manger, entre autres, parce qu'elles ne peuvent pas accéder à leurs cultures ou mener leurs propres activités de pêche dans le rio Cauca, en raison de l'interdiction des groupes armés illégaux.
Il convient de noter que depuis septembre 2020, 59 familles indigènes de l'île de la Dulzura ont été déplacées et ont dû se réfugier dans la communauté Guarumo, laissant derrière elles leurs maisons, leurs biens et leurs animaux, tandis que les autres restent confinées et sans provisions.
L'Organisation indigène d'Antioquia a pu confirmer que depuis le 29 janvier 2021, des affrontements armés ont été enregistrés dans le resguardo indigène d'Alto del Tigre, ce qui met en danger les familles qui y vivent et qui envisagent la possibilité de se déplacer pour sauver leur vie.
Le Bajo Cauca est une région qui est devenue un corridor stratégique utilisé par des groupes armés illégaux, affectant les communautés par des confrontations armées, des attaques aveugles, des extorsions, des travaux communautaires obligatoires, un accès limité aux services de base, des recrutements forcés, le confinement dans leur maison entre 18 heures et 6 heures du matin, la limitation des pratiques organisationnelles et de l'autonomie des indigènes, ainsi que la stigmatisation - principalement des dirigeants indigènes - et bien sûr, le déplacement forcé, qui sont tous ouvertement contraires aux droits de l'homme, au droit international humanitaire et aux accords d'Ottawa.
C'est pourquoi l'Organisation Indigène d'Antioquia demande au Bureau du Médiateur, au Contrôleur Général de la République, au Procureur Général de la Nation et au Gouvernement d'Antioquia, de mener les enquêtes pertinentes sur le cas et d'atténuer immédiatement les risques auxquels les communautés sont exposées. De même, l'OIA invite l'agence des Nations unies pour les réfugiés, le HCR, à fournir un accompagnement immédiat à la population indigène.
Les peuples indigènes d'Antioquia continuent à exiger que tous les acteurs armés respectent la vie, les territoires et l'autonomie des peuples indigènes du département d'Antioquia.
Antioquia, plus jamais sans nous !
traduction carolita d'un article paru sur le site de l'ONIC le 10/02/2021