Mexique : Le peuple Ayapaneco
Publié le 17 Décembre 2020
Peuple autochtone du Mexique vivant dans l'état de Tabasco.
Autodénomination et tronc linguistique
Ils s'autodésignent Numte oote. Leur langue appartient à la famille des langues mixtes-zoques. On pense que la langue Zoque-Ayapaneco est dérivée d'un mélange des langues mixes et zoques de l'état de Veracruz, qui parlaient l'olmèque et le maya du Tabasco. Le mot Ayapa signifie lieu de brume d'Ayau =pan (ayauitl-neblina, et pan =terminaison toponymique).
Langue
L'ayapaneco oumteoote est une langue qui risque fort de disparaître, avec seulement 21 locuteurs, selon le recensement de 2010. Il est parlé dans l'État de Tabasco et, avec le Texistepequeño et la Sierra Popoluca, il constitue la branche zoque de la famille mixe-zoque du Golfe.
Localisation et zone écologique
Les Ayapanecos vivent à Ayapa, une communauté de la municipalité de Jalpa de Méndez, dont le siège municipal est situé à 33 kilomètres de Villahermosa, Tabasco. Ayapa est une ancienne population zoque située dans la plaine côtière du Tabasco, entre le rio Mezcalapa-Grijalva et le front de mer du Golfe du Mexique, près du rio Cuxcuxapa.
En raison de sa proximité avec le front de mer du Golfe du Mexique, la région connaît des températures chaudes intenses avec un taux d'humidité élevé. La température annuelle moyenne est de 26,42 °C. Son habitat est actuellement caractérisé par la variété des espèces liées aux hautes plantations de cacao, où abondent les arbres fruitiers et les arbres à bois.
Histoire
Ayapa est une communauté qui a survécu au fil des siècles dans un environnement habité par les peuples Nahua et Chontal et par divers groupes de population non indigènes, y compris des immigrants de différents pays.
Les données archéologiques indiquent que la région d'Ayapa a été habitée dès l'époque préhispanique, et pendant des siècles, elle s'est développée avec des groupes d'appartenance ethnolinguistique différente.
Depuis l'arrivée des espagnols au XVIe siècle, il y a déjà eu différents établissements zoques dans la région. À cette époque, tous les peuples zoques étaient sous le contrôle politique des Cimatanes, avec lesquels ils étaient en communication permanente. Cette situation de domination concernait non seulement les peuples des montagnes (Teapa et Tacotalpa), mais aussi les zoques d'Ayapa. Avant l'effondrement généré par la Conquête, Ayapa faisait partie d'une région très peuplée où la mobilité humaine, politique et commerciale était dense. Enfin, les espagnols, par le biais de l'encomienda, ont consolidé la population, la pacification, le contrôle des villes et l'évangélisation.
Après des siècles de colonisation, au XXe siècle, Ayapa est devenue la seule ville zoque de la plaine côtière du Tabasco.
Le peuple ayapaneco a souffert des assauts de la castillanisation et de l'acculturation. Selon les données fournies par l'INEGI lors du recensement de 2010, sur un total de 57 personnes enregistrées dans les ménages indigènes, seules 21 parlaient l'ayapaneco.
Religion et cosmovision
La majorité de la population d'Ayapa est catholique. Le corpus des croyances religieuses est constitué d'un mélange de catholicisme avec des éléments préhispaniques tels que la croyance en des nahuales , des lutins, des entités lumineuses, des animaux parlants, entre autres ; parfois entremêlés avec des images de saints catholiques tels que Saint Michel Archange et la Vierge de Candelaria. Dans la tradition orale locale, l'intervention opportune de ces saints rétablit l'ordre social institué et naturel des choses, qui a été menacé par des forces surnaturelles.
Sept petites colonies composent Ayapan, chacune d'entre elles ayant un ermitage dédié à un saint, qui a une fonction tutélaire par rapport à tous les résidents de la colonie. L'église de San Miguel Arcángel est la plus importante de la hiérarchie, car en plus d'être la plus ancienne, c'est là que se trouve le saint patron de la communauté. Son image est un signe fort d'identité collective et il occupe la place d'ancêtre protecteur, de père et de patron de tous les habitants d'Ayapa.
Activités productives
Il y a quelques années encore, l'agriculture de subsistance était la principale activité productive ; aujourd'hui, elle est surtout pratiquée par les personnes âgées, puisque la plupart des adultes et des jeunes emploient leur force de travail au sein de la communauté ou dans les capitales municipales voisines, où ils sont engagés comme ouvriers, maçons, travailleurs domestiques, commis, chauffeurs de taxi, policiers, vendeurs, mécaniciens et chauffeurs. D'autres choisissent de migrer vers Villahermosa et Ciudad del Carmen ou vers des destinations touristiques telles que Cancun et Playa del Carmen. En outre, beaucoup d'autres sont engagés dans le commerce informel et formel et ont des entreprises telles que des fruiteries, des épiceries, des magasins d'alimentation, coiffeurs, des ventes d'engrais et de semences, entre autres.
Certains jeunes qui ont réussi à faire des études universitaires se consacrent à la pratique de ce métier dans la ville et dans les principales villes de la région.
Fêtes
Les fêtes dédiées aux saints occupent une place centrale dans la spiritualité des habitants d'Ayapa, c'est pourquoi beaucoup de temps et de ressources sont investis pour les réaliser. Les gens de la communauté et des communautés voisines participent à ces festivités. La fête la plus importante est celle de San Miguel, qui est célébrée le 29 septembre.
Les fêtes patronales sont très importantes dans le cycle annuel des célébrations, car elles représentent le moment où la communauté se réaffirme en tant que groupe devant les autres populations et permettent la consolidation des identités au niveau régional et local. Le rôle central de ces célébrations est la rencontre de la divinité avec la communauté, qui a lieu pendant les dix jours de festivités.
Gastronomie
Le cacao constitue une part importante de leur culture gastronomique ; cet ingrédient est utilisé pour préparer les boissons appelées chorote et pozol, qui sont consommées dans la vie quotidienne, la milpa, les fêtes patronales, les rituels domestiques et dans la célébration du Jour des Morts.
Traduction carolita du site de l'INPI
Document sur la langue (en français)
Variations linguistiques et langue en danger. Le cas du numte oote ou zoque ayapaneco dans l’Etat de Tabasco, Mexique Jhonnatan Rangel Muruet
Contes animés en langue indigène (et traduits) - Les Zoques Ayapaneco - Le vent - coco Magnanville
Basado en un cuento zoque-ayapaneco de tradición oral. LE VENT En ce temps-là, il y avait un homme ivre qui tombait où il allait parfois même il se mettait dans les maisons. Un jour, il est ent...