Mercedes Sosa: Navidad con Mercedes Sosa (1970)

Publié le 25 Décembre 2020

Album studio de Mercedes Sosa, édité par Philips en Argentine en 1970. Il rassemble des chansons aux motifs de Noël appartenant à plusieurs compositeurs hispano-américains.

Mercedes Sosa était accompagnée par Kelo Palacios à la guitare et l'orchestre dirigé par Oscar Cardozo Ocampo.

C'est ce qui est écrit au dos de la couverture du disque :

Mercedes Sosa est devenue la plus haute expression du créolisme. Sa voix exprime l'émotion de la terre. Il y a, comme aucun autre chanteur, dans ce moment de folklore stylisé, une angoisse pleine d'espoir.  Expressive, avec cette simplicité de l'authentique, Mercedes Sosa a pressé toutes les tonalités de la chanson indigène. Elle a réalisé cet art, parfois chargé de grands souvenirs accumulés dans l'enfance, dans l'adolescence, où le silence enrichit l'expression essentielle, la pousse, puis la lance pour rouler, déjà mature, une copla illusoire, à travers les routes du pays. Et cet art, si authentique, si argentin, a remporté un grand succès sur les scènes européennes ; il a su, dans son empressement à se renouveler, la difficile proximité des applaudissements et la parole née, fraternelle, à la chaleur de son chant.

Cependant, ce triomphe pétri de douleur et de sacrifice - terre natale et poésie universelle - n'a pas compromis la simplicité de Mercedes Sosa. Aujourd'hui qu'elle a gagné en diffusion, avec le naturel et la qualité de l'authentique, elle poursuit sa prestigieuse trajectoire musicale, car son art est un style reconnu dans le monde musical, tant à l'extérieur qu'à l'intérieur du pays.

Lorsque les paroles et la musique coïncident dans la profondeur de la chanson - comme cela s'est produit avec la difficile vocalisation de la "Zamba para no morir", de H. Lima Quintana- Mercedes Sosa se libère, le sang à l'intérieur, comme si dix générations lui criaient du fond de la terre en amour, en douleur, une chanson dispersée dans l'air du pays entier, totale, grondante de vers douloureux, d'une expressivité durable.

Elle a chanté des berceuses dernièrement ; solitude, impuissance, enfance abandonnée, air de joie ou tension poétique. Elle interprète, également maintenant, le Noël de toujours, mais d'une manière très personnelle, rénovatrice et authentique. Ainsi Mercedes, Notre-Dame de l'Humilité, se distingue par ses interprétations variées : le cri de protestation, la note de tendresse, la mélodie classique d'un vers ouvert de Don Miguel de Unamuno, le style méridional, la copla soufferte du nord, la fête de la naissance, ou la croix portée par le pauvre enfant...

Lorsqu'une sélection de ses chansons les plus marquantes sera faite à l'avenir, elle devrait inclure "La cruz del niño" (Oscar Alem et H. Cerretti), ou "La media luna" (Miguel de Unamuno et Sergio Aschero), ou la complainte du général Lavalle, de Sábato et Falú.

Puis Mercedes Sosa est transfigurée : elle cède à la lamentation, -les gens chantent à travers sa gorge- elle ferme les yeux et ses cheveux raides, noirs et couleur de terre tombent sur son visage brun et courbé, -qui sait combien de siècles cette attitude a été celle de la douleur- tandis que ses mains lui indiquent le temps d'une race vaincue, l'agonie de celui qui part, ou l'espoir de celui qui vient.

Elle a voulu - comme elle l'a fait pour les berceuses - mettre ses tendres louanges dans cette sélection de Noël, en accompagnant ses vers d'instruments à vent, de flûte, de cordes, de hautbois et de grosse caisse.

D'ailleurs, cette ferveur, cette humilité qui est grandeur, met en évidence sa voix, cette gorge, cette lamentation qui est d'aujourd'hui et de toujours.

Nicolás Cócaro
Ciudad Jardín Lomas del Palomar, 1970.

Les titres

01. Navidad en verano [Félix Luna – Ariel Ramírez] (3:27)
02. La cruz del niño [Hamlet Lima Quintana – Óscar Alem] (3:59)
03. Negrita Martina [Daniel Viglietti] (2:25)
04. La media luna [Miguel de Unamuno – Sergio Aschero] (2:50)
05. 1970 Navidades [Irma Calot – Héctor Pérez] (2:48)
06. Ay!… para navidad [Sergio Villar] (2:01)
07. Navidad 2000 [Antonio Nella Castro – Hilda Herrera] (5:16)
08. Canción de cuna de la torcaza [Luis Franco – Pato Gentilini] (3:22)
09. Navidad de Juanito Laguna [Manuel José Castilla – Gustavo Leguizamón] (3:48)
11. Navidad y después [Roberto Margarido – Raúl Mercado] (3:40)
12. Canción de cuna navideña [Aníbal Sampayo] (2:57)
13. Diciembre, diciembre [Leonardo Castillo – Ángel Ritro] (2:53)

traduction carolita du site Perrerac.org sur lequel écouter cet album

Rédigé par caroleone

Publié dans #Nueva canción, #Chanson du monde, #Argentine

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