Inti-Illimani: Palimpsesto (1981)
Publié le 31 Décembre 2020
Album studio du groupe chilien Inti-Illimani, enregistré et édité en Italie en 1981. Il tire son nom d'une composition écrite par ce merveilleux duo créatif composé de Patricio Manns et Horacio Salinas. C'est l'une des productions les plus transcendantes de l'histoire musicale du groupe, qui comprend des chansons devenues des classiques du répertoire latino-américain. Il a été réédité à de nombreuses reprises, tant sur vinyle que sur CD.
Au moment de cet enregistrement, Inti-Illimani était formé par : Max Berrú, Jorge Coulón, Marcelo Coulón, Horacio Durán, Horacio Salinas et José Seves.
C'est ce qui est écrit au dos de la pochette du disque sorti en Argentine en 1982 :
INTI ILLIMANI c'est Jorge et Marcelo Coulón, José Seves, Horacio Salinas, Horacio Durán, Mex Berru et Jorge Ball (le seul vénézuélien parmi les chiliens). Depuis sa création, qui remonte à 1967, ils ont fait face à une proposition rénovatrice de la chanson populaire chilienne. L'effondrement institutionnel survenu au Chili en 1973 les a conduits à s'exiler en Europe, d'où ils ont entamé, sans le savoir et sans le vouloir, un long voyage avec leurs chansons. Récemment, comme les années précédentes, ils se sont produits au "El Palacio de los Deportes" à Barcelone, à Londres et à Bonn, sous les auspices du "Forum culturel" organisé par les sociaux-démocrates. Malgré l'exil, Jorge Coulón a récemment déclaré : "Nous avons notre maison à Rome, mais nous ne vivons pas une vie romaine ou italienne, nous vivons ici plus soucieux de notre pays et de l'Amérique latine que lorsque nous y vivions". Le 4 mars 1984, ils se produisent lors d'un festival géant dans la ville de Francfort, où un programme choisi les réunit avec Astor Piazzolla, Mercedes Sosa, Rubén Blades et Silvio Rodríguez. On peut dire que leurs chansons s'inscrivent dans une vision peu solennelle de leur réalité, qui ne dédaigne pas d'intégrer des voix et des sons liés à leur séjour européen, en s'appuyant sur la richesse de leurs propres racines chiliennes. La nouvelle situation politique en Argentine les a amenés à dire que "1984 est l'année du retour". Ainsi, des artistes tels que Joan Baez, Mercedes Sosa, Harry Belafonte, Joan Manuel Serrat et d'autres se sont offerts pour un récital d'adieu à l'exil. Le prix de la BBC pour la musique du documentaire "Vuelo de Cóndor" (Vol du Condor), réalisé en 1982 et vendu à Londres à 50 000 exemplaires, et le prix "La Loba" qui leur a été décerné l'année dernière à Rome, compte tenu de leur activité culturelle, seront restés loin, bien que non oubliés, et le départ ne sera qu'un retour nécessaire et attendu. Leur présentation en Argentine rejoint le lancement de cet album longue durée qui a été enregistré à Rome, et qui représente la plus grande synthèse des recherches actuelles d'INTI ILLIMANI. Il ne reste plus qu'à dire, bienvenue à l'exil, dit à la manière de Mario Benedetti.
Alejandro C. Tarruella
PALIMPSESTE. Selon la définition du dictionnaire, c'est le nom d'un manuscrit ancien qui conserve les traces d'une écriture précédente effacée pour pouvoir écrire à nouveau.
INTI ILLIMANI. Selon l'avis des plus importants critiques musicaux, il s'agit de l'un des ensembles musicaux latino-américains les plus créatifs, avec "une virtuosité et une sensibilité qui leur ont permis d'apporter au Vieux Continent l'une des plus pures expressions de la musique latino-américaine". Mais, plus que cela, Inti Illimani est l'une des expressions les plus riches de la "nueva canción chilienne". De ces premiers albums de la série "Musique des peuples andins" à celui-ci, leur plus récent enregistrement, l'histoire du groupe a été marquée par une amélioration constante.
Basé en Italie, mais présent dans des pays du monde si divers dans des tournées artistiques parfois épuisantes, chacun des membres du groupe s'est forgé une personnalité musicale qui lui est propre.
Dans cette œuvre, la présence de l'environnement quotidien, les événements quotidiens des petites villes italiennes, ou de la grande capitale, se mêlent à la nostalgie, aux sources les plus pures de leur terre : une Gabriela Mistral tendrement évoquée dans "La Pajita", la ferveur d'une danse de La Tirana tamisée par la distance et une stylisation parfaite. Patricio Manns et José Seves apportent la force d'un texte poétique riche et une correspondance musicale exacte, réalisant des chansons qui éveillent des images surprenantes. Œuvre pleine d'expériences vécues, PALIMPSESTO commence et se termine par des airs populaires absorbés dans la couleur d'une foire, dans une ruelle qui nous a peut-être rappelé un instant une vieille rue de Santiago, ou dans le portrait du dimanche avec sa fanfare jouant des marches joyeuses qui nous emmènent aux jours les plus lointains de l'enfance.
Écriture effacée, refaite et retravaillée, avec amour, avec espoir, avec colère parfois et avec des jours et des nuits de vie intense, Palimpsesto est un témoignage de plus d'une œuvre artistique mûre et permanente.
RICARDO GARCIA
Les titres
01. El mercado de Testaccio [Horacio Salinas] (4:05)
02. Un son para Portinari [Nicolás Guillén – Horacio Salinas] (3:25)
03. La fiesta de la Tirana [Popular chilena] (3:16)
04. Palimpsesto [Patricio Manns – Horacio Salinas] (3:54)
05. Una finestra aperta [José Seves – Horacio Salinas] (4:03)
06. Danza [Horacio Salinas] (6:24)
07. La pajita [Gabriela Mistral – Horacio Salinas] (2:31)
08. Un hombre en General [Patricio Manns – José Seves] (4:19)
09. Tonada y Banda [Jorge Coulón – Horacio Salinas] (4:15)
traduction carolita du site Perrerac.org