Pérou : Une jeunesse indignée a vaincu les ambitions de Merino de Lama et Flores-Araoz

Publié le 15 Novembre 2020

Servindi, 15 novembre 2020 : Le leader du coup d'Etat parlementaire Manuel Merino de Lama a irrévocablement démissionné de la présidence du pays après sept jours de protestations qui ont laissé deux jeunes gens assassinés par la répression policière.

Merino de Lama a accédé à ce poste de manière discutable en appliquant par un vote majoritaire la figure constitutionnelle de "l'incapacité morale permanente" d'appliquer la vacance présidentielle au défenestré Martin Vizcarra.

La nomination d'un cabinet ministériel dirigé par Antero Florez-Araoz et composé de fonctionnaires liés au secteur des affaires et aux anciens partis politiques, a été la goutte qui a fait déborder le vase de l'indignation des citoyens.

La jeunesse péruvienne a donné une belle leçon au pays en exprimant dans les rues son rejet de la corruption et des vieilles politiques, même au prix d'offrir deux jeunes martyrs dans la lutte pour la démocratie.

"Je présente ma démission irrévocable en tant que président de la République et j'invoque la paix et l'unité pour tous les Péruviens", a déclaré Merino de Lama dans un message à la Nation depuis le Palais du Gouvernement, le dimanche 15 novembre à midi.

Les protestations étant toujours dans les rues, il reste maintenant au Congrès de la République à élire un nouveau conseil d'administration du Congrès cet après-midi. Celui qui présidera à cette table sera le nouveau président de transition du Pérou.

Il convient de noter que quelques minutes plus tôt, le président du Congrès, Luis Valdez, avait demandé à Manuel Merino de démissionner de la présidence, suite à un accord adopté au sein du Bureau des porte-parole.

Il n'y a pas eu de mea culpa pour l'élection de Manuel Merino et, au contraire, il a souligné les "gestes démocratiques" de Merino.

Il convient de noter que le chef du commandement conjoint des forces armées, César Astudillo Salcedo, a précédemment publié une déclaration dans laquelle il réitère son "soutien et sa défense totale de notre peuple et de la Constitution".

Dans l'après-midi du dimanche 15 novembre, une session plénière du Congrès de la République se tiendra pour traiter de la situation du conseil d'administration et de la succession présidentielle.

Le coordinateur national des droits de l'homme (CNDDHH) a averti qu'il y a des dizaines de jeunes qui ne sont pas rentrés chez eux après la journée de protestation du samedi 4 novembre.

Ils ont demandé aux autorités d'entrer dans les établissements de El Potao, Barbadillo et de la Division nationale des opérations spéciales (DINOES) pour vérifier s'ils y sont.

Ils ont également annoncé la préparation d'un recours en habeas corpus sur la situation des jeunes dont on ignore où ils se trouvent.

traduction carolita d'un article paru sur Servindi.org le 15/11/2020

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