Pérou : Le peuple Chopcca

Publié le 20 Novembre 2020

 

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Peuple autochtone du Pérou qui est une des 555 communautés paysannes de Huancavelica, dans les hauts plateaux au centre sud des Andes péruviennes.

Le nom

Le nom chopcca vient étymologiquement du mot quechua chulala ou chupaccasca = peuple élu ou peuple unique.

Le nom chopcca est un nom ancien qui était attribué à un personnage courageux et puissant de l’ethnie Anqara dont les descendants sont le peule Chopcca.

Population

10.500 personnes (environ 2100 familles).

75% de la population a moins de 29 ans.

Il y a 13 centres de population mineurs et 3 annexes (districts de Yauli et Paucará) sur un territoire 10.935 hectares.

Localisation

Province de Huancavelica, à l’est de la ville de Huancavelica entre 3680 et 4500 mètres d’altitude, district de Yauli (province de Huancavelica) et district de Paucará (province d’Acobamba).

District de Yauli

Ccasapata, Limapampa, Chuñunapampa, Santa Rosa de Chopcca, Qollpaccasa, Sotopampa, Pucacaasa, Chopccapampa B, Chucllaccasa, Dos de Mayo.

District de Paucará

Tinquerccasa, San Pedro do Chopcca, Huacha, Libertadores, Chopccapampa A, Majorada de Chopcca.

Langue : quechua

 

 

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Patrimoine culturel de la nation

La communauté paysanne chopcca par son originalité et sa représentativité s’est vue reconnaître comme patrimoine culturel de la nation par une résolution vice-ministérielle n° 106-2014 VMPCIC-MC. Elle constitue un corpus culturel traditionnel et unique qui a réussi à se maintenir au fil des ans dans les conditions les plus défavorables en réaffirmant constamment la valeur de l'identité pour les générations actuelles et futures.

Vêtements

 

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Ils portent des vêtements particuliers, pour les femmes une robe faite à la main sur le métier à tisser avec des couleurs vives et des finitions de haute qualité. Les chapeaux des femmes et des hommes célibataires portent des fleurs. Ils aiment montrer leurs vêtements colorés pour signaler leur différence ethnique, et chanter des chansons rythmées au son des bandurrias emblématiques, ainsi que parler le quechua et faire revivre leurs traditions.

 

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Contre le terrorisme

Les Chopccas n'ont pas ignoré les menaces qui pesaient sur leurs terres et leur peuple jusqu'en 1984, lorsqu'ils ont décidé de se défendre contre les groupes terroristes en créant leurs patrouilles d'autodéfense paysannes, initialement composées uniquement d'hommes, mais plus tard, des femmes ont été incorporées comme mesure de sécurité pour leurs habitants. Grâce à cette initiative, ils ont évité la permanence de groupes terroristes dans leur région, ce qui leur a valu une grande réputation et un exemple vivant de courage et d'organisation communautaire.

Réforme agraire

Ils ont été des protagonistes de premier plan dans la réalisation de la réforme agraire. Ils disent qu’avant la réforme agraire les propriétaires terriens de la région ont cruellement exploité et humilié les paysans chopcca allant jusqu’à les forcer à baiser les mains et les pieds de leurs maîtres.

Ils étaient à cette époque un groupe ethnique avec des caractéristiques culturelles ancestrales particulières mais n’étaient pas organisés en communauté paysanne. En franchissant cette étape ils renforcèrent leur identité culturelle et leur organisation en générant l’estime de soit. Ils ont conquis la terre bien aimée, la pachamama et des droits fondamentaux comme le droit pour les filles d’aller à l’école et de ne pas être humiliées, la libre circulation, le droit de s’organiser. Ils ont construit la « nation Chopcca » disposant d’un cadre juridique les protégeant (article 89 de la constitution politique du Pérou).

Source paucara.blogspot.com

Le vigawantuy

 

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Le vigawantuy a été classé au patrimoine culturel de la nation.

C’est une tradition de grande importance pour le peuple car elle exprime et renforce les anciens liens communautaires et une relation particulière entre l’homme et la nature en tant qu’entité vivante à respecter, comme en témoigne son organisation minutieuse et son caractère rituel. C’est un exemple de travail communautaire, d’expression poétique et musicale et une conception originale du monde. Il consiste en l’abattage et de déplacement de troncs d’arbres avec de nombreux participants convoqués par le système des cargos (charges). Il est effectué au mois d’août et septembre quand les pluies sont rares, c’est une activité collective au bénéfice commun : la coupe et le transport des troncs d’arbres seront utilisés pour plus tard pour des travaux d’infrastructures.

Quelques faits

  • Auparavant, ce sont les parents qui choisissaient les partenaires de leurs descendants et ceux-ci étaient obligés de se marier. C'est maintenant aux enfants de décider de chercher leur partenaire sentimental.
  • Seules les boissons peu alcoolisées sont autorisées lors des fêtes, car la communauté est essentiellement évangélique.
  • Ils ont l'habitude de déshydrater les pommes de terre de toutes sortes et aussi de disséquer le bœuf, le lama ou le mouton. Cette méthode de conservation est due à la rareté de la nourriture due à la pluie et au gel ; ils doivent donc stocker suffisamment de nourriture jusqu'à la fin des intempéries. C'est également utile pour les longs voyages.
  • Les femmes portent des fleurs sur leurs chapeaux de feutre en signe de leur célibat, tout comme les hommes, et tous deux portent des couleurs vives. Les personnes mariées, en revanche, portent des couleurs opaques sur leurs vêtements.
  • L'attrait de la femme chopcca ou azucarcha est sa voix. Le chant est le meilleur attribut d'azucarcha et il est démontré par les harawis ou chants régionaux.
  • Dans le vigawantuy, les hommes utilisent le chumpi, une ceinture qui leur donne de la force en plus de leur éviter des dommages et des accidents lors du chargement des énormes poutres pendant la célébration .

sources https://www.huachos.com/detalle/nosotros-el-pueblo-chopcca-noticia-597

Rédigé par caroleone

Publié dans #ABYA YALA, #Pérou, #Peuples originaires, #Chopcca

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