Pérou : La CIDH remet en question le "recours excessif" aux forces de police lors des manifestations

Publié le 12 Novembre 2020

L'organisation internationale a également exprimé son inquiétude quant à la détention de personnes et a rejeté les attaques contre les journalistes couvrant les manifestations déclenchées par la vacance du poste présidentiel de Martin Vizcarra.

Servindi, 12 novembre 2020 - La Commission interaméricaine des droits de l'homme (CIDH) a exprimé son inquiétude quant à l'usage excessif de la force policière et aux arrestations effectuées lors des manifestations contre la vacance du poste présidentiel de Martín Vizcarra.

Par le biais de ses réseaux sociaux, l'organisation internationale a rappelé à l'État péruvien que l'usage de la force "ne doit être considéré que comme le dernier recours de la réaction de l'État".

Elle a également rejeté les attaques contre les journalistes couvrant les manifestations et a exhorté le gouvernement péruvien à remplir son devoir de fournir à la presse "le plus haut niveau de protection" afin qu'elle puisse effectuer son travail librement.

Alerte aux forces de police excessives

La CIDH et son bureau du rapporteur spécial pour la liberté d'expression ont exprimé leur inquiétude quant aux événements violents qui se sont produits lors des manifestations qui ont éclaté le 9 novembre.

C'est après que le Congrès a décidé de destituer Martín Vizcarra, qui a été immédiatement remplacé par le président du Congrès, Manuel Merino.

De nombreuses mobilisations menées au niveau national ont été fortement réprimées par les forces de police et ont abouti à des blessés et des détenus dans les commissariats.

En se basant sur ces faits, la CIDH a rappelé à l'État que l'usage de la force ne doit être utilisé qu'en "dernier recours", puisqu'il n'est justifié qu'en "vertu des principes de légalité, de nécessité absolue et de proportionnalité".

Elle a également observé avec inquiétude "les violations des droits de la défense des personnes détenues qui n'ont pas pu établir de communication avec l'assistance juridique."

Elle a mis en garde contre la "détention grave et prolongée" d'une jeune fille de 14 ans au poste de police Alfonso Ugarte à Lima.

Enfin, elle a rejeté les attaques contre les journalistes couvrant les manifestations et a rappelé à l'État qu'il est tenu de les protéger afin qu'ils puissent exercer leur travail librement et ainsi tenir la société informée.

La déclaration de la CIDH intervient quelques heures seulement après l'enregistrement d'une marche nationale appelée par divers groupes par le biais des réseaux sociaux.

Les manifestants qui se réuniront à Lima sur la place San Martin à partir de 17 heures, se mobiliseront en direction du Congrès de la République, en exigeant le départ de Manuel Merino de la présidence.

traduction carolita d'un article paru sur Servindi.org le 12/11/2020

Rédigé par caroleone

Publié dans #ABYA YALA, #Pérou, #Coup d'état, #Violences policières, #Droits humains

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