"Nous ne voulons plus être traités comme des étrangers" : les peuples de l'Oaxaca exigent le respect de leurs droits
Publié le 2 Novembre 2020
Redacción Desinformémonos
30 octobre 2020
Ville de Mexico | Desinformémonos. Les autorités communautaires des peuples de l'Oaxaca, les organisations indigènes, les universitaires et les activistes ont exigé que le gouvernement fédéral et celui de l'état respectent leurs droits territoriaux et cessent d'imposer des projets d'extraction, de persécuter et de "harceler les communautés qui défendent la vie, la terre et le territoire".
Ils ont dénoncé le fait que, "compte tenu de l'ambition du capital", des décrets et des lois ont été adoptés pour faciliter la dépossession des territoires indigènes qui se traduit par des concessions minières, hydroélectriques, éoliennes et autoroutières, des paiements pour services environnementaux et des menaces sur les semences indigènes, "qui jusqu'à présent ne bénéficient d'aucune protection spéciale telle que mentionnée dans les conventions et traités internationaux".
"À l'unisson, nous disons que nous ne voulons plus être traités sur nos terres et territoires comme des étrangers", ont déclaré les peuples, qui ont appelé les communautés à renforcer l'articulation de l'État et de la nation pour la défense du territoire par leur droit à l'autodétermination et à l'autonomie, ainsi que par le renforcement des assemblées communautaires.
Enfin, ils ont demandé aux congrès des états et de la fédération d'assumer l'engagement avec les peuples et communautés indigènes de légiférer avec leur participation pour la protection spéciale des territoires et des droits de la nature, "et d'être pris en considération avant de prendre toute mesure législative ou administrative qui pourrait nous affecter.
La déclaration complète suit :
Réunis au sein du Forum virtuel sur les droits territoriaux des communautés indigènes de l'État de Oaxaca, des autorités municipales, des autorités agraires, des citoyens, des organisations et des institutions éducatives, nous avons rassemblé nos expériences pour analyser la situation actuelle que vivent les peuples et les communautés indigènes de l'État de Oaxaca.
Dans l'Oaxaca, le territoire ejidal et communal concentre 80% des forêts et des selvas qui abritent une grande biodiversité de la flore et de la faune, ce qui en fait l'entité ayant la plus grande biodiversité du pays. En revanche, on constate une augmentation de la perversité de la part des entreprises et de l'État qui ne respectent pas l'autonomie, violant ainsi les droits territoriaux des communautés et des peuples indigènes.
Compte tenu de l'ambition du capital, des décrets et des lois ont été approuvés qui facilitent la dépossession des territoires indigènes se traduisant par des concessions minières, hydroélectriques, éoliennes et autoroutières ; des paiements pour des services environnementaux, des menaces sur les semences indigènes, qui à ce jour ne bénéficient d'aucune protection particulière comme le mentionnent les conventions et traités internationaux.
Nous, les participants du Forum, convenons que nous ne conceptualisons pas séparément la terre et le territoire, il s'agit d'un tout sur lequel repose notre vie collective et qui est pratiqué avec respect et réciprocité.
À l'unisson, nous disons que nous ne voulons plus être traités comme des étrangers sur nos terres et territoires, et c'est pourquoi nous revendiquons le principe du dialogue pluriel, où les Oaxaqueños ayant une identité indigène apportent notre parole pour construire une initiative de droit local.
Face à la menace et à la dépossession, nous appelons les peuples et les communautés à renforcer l'articulation étatique et nationale pour la défense de notre terre mère et de notre territoire, en exerçant notre droit à l'autodétermination et à l'autonomie, en renforçant nos assemblées communautaires et les piliers de la communalité.
Nous demandons instamment aux gouvernements fédéral et des États de respecter les droits territoriaux des peuples indigènes, de cesser d'imposer des projets d'extraction et de cesser de persécuter et de harceler les communautés qui défendent la vie, la terre et le territoire.
Nous appelons l'État et le Congrès fédéral à assumer l'engagement avec les peuples et communautés indigènes de légiférer avec notre participation pour la protection spéciale de nos territoires, les droits de la nature et à être pris en compte avant de prendre toute mesure législative ou administrative qui pourrait nous affecter.
Oaxaca de Juárez, Oaxaca, 29 octobre 2020.
traduction carolita d'un article paru sur Desinformémonos le 29/10/2020
Organisations:
Consejo Estatal de Derechos Indígenas de Oaxaca (CEDIO), Servicios del Pueblo Mixe A.C. (SER), ADE S.C, Parlamento Indígena Mexicano, Coordinadora de Pueblos Unidos por el Valle de Ocotlán, Mungiur Ndyck Guadianes del Mar, Colectivo Tedna Disté, Consejo de Autoridades Tradicionales Nahuas, Departamento de Atención Ciudadana y Asuntos Indígenas, Comité Nacional para la Defensa y Conservación de los Chimalapas, Unión de Profesionistas Forjadores de la Patria, Enlace Comunicación y Capacitación, Centro de Acompañamiento al Movimiento Popular Oaxaqueño CAMPO A.C., Gueza El Bien Vivir, Mujeres Emprendedores Ñusavi, Chi xoo´ ó N`guixó, Consejo Interuniversitario Nacional de Estudiantes de Derecho CINED A.C., Colectivo Liberación Ixtepecana, y Organización Distrital Indigena de Masisea ORDIM, Maderas del Pueblo del Sureste, AC, CODIGO DH, MUPILH, Milpah.
Autorités et citoyens (ennes) des communautés :
San Pedro Yaneri, San Marcos Moctum, Totontepec Villa de Morelos, San Andrés Huayapam, Santa María Apazco, San Mateo del Mar, San José del Progreso, Ocotlan; San Miguel Achiutla, San Miguel Yogovana, Miahuatlán de Porfirio Díaz, San Francisco Telixtlahuaca, Etla, Huautla de Jiménez, San Miguel Ecatepec, Santiago Jocotepec, Capulalpam de Méndez, San Pedro Mártir, Ocotlán, Putla, Santiago Nuyoo, Piedra Blanca, San Juan Guichicovi, Tlacolula de Matamoros, San Pablo Güilá, Santiago Matatlán, San Pedro Jaltepetongo, Cuicatlán, San Pedro Jaltepetongo, Santa María Chimalapa, San Miguel del Progreso, Tlaxiaco, Santa María Huatulco, San Jerónimo Tlacochahuaya, Villa Hidalgo Yalalag, Zimatlán de Lázaro Cárdenas, Putla de Guerrero, Santa María Alotepec, San Pedro El Alto, San Mateo Peñasco, Santa María Tlahuitoltepec, Asunción Ixtaltepec, Juchitán de Zaragoza; La Carbonera, Santiago Tenango, Asunción Nochixtlán, Santiago Ixtayutla, Ixtlán de Juárez, San Pedro el Alto, San Mateo Peñasco, Eloxochitlán de Flores Magón, Nativitas Coatlán, Tehuantepec, Villa Guadalupe Victoria, San Miguel el Grande; San Agustín Tlacotepec, Tlaxiaco, San Juan Bosco Chuxnabán, Quetzaltepec, Tlalixtac de Cabrera, Jaltepec de Candayoc, San Juan Cotzocón, Santa Cruz Tierra Negra, San Juan Mazatlán; Ixtepec, Santa María Yavesía, Santiago Laxopa, Santa María Yaviche, Santa María Nduayaco, San Andrés Chicahuaxtla, Santiago Tutla, San Juan Yucuita, Coatecas Altas, San Francisco Cajonos.
Citoyens de :
Tuxpan, Jalisco, San Francisco Magú, Nicolás Romero Estado de México, Ciudad de México, Comunidad Indígena Shipibo, Municipalidad Distrital de Masisea, Perú; Esquías, Marcala, Pueblo Lenca, Honduras.
Universités:
Universidad Autónoma de Metropolitana (UAM – Azcapotzalco), Universidad Autónoma Benito Juárez de Oaxaca (UABJO), Fes Aragón UNAM, Universidad para el Bienestar “Benito Juárez García”, Ceu-xhidza, Instituto Superior Intercultural Ayuuk, Universidad Autónoma Comunal de Oaxaca.