Mexique : Paula López, l'activisme avec la poésie en Didxazá (zapotèque)
Publié le 25 Novembre 2020
Diana Manzo
19 novembre 2020
Ses paroles parlent de la terre, du territoire et de l'estime de soi.
Une jeune femme est assise dans un hamac et tient un carnet de notes. Avec son crayon, elle tisse des mots et tourne des histoires. Paula Ya López, 24 ans, est une militante qui écrit des poèmes en didxazá (zapotèque) et en espagnol.
Elle écrit des poèmes et des histoires en espagnol parce que c'est la langue dans laquelle elle peut écrire, même si le zapotèque elle le connaissait depuis qu'elle était dans le ventre de sa mère, puisque c'est sa langue maternelle.
La jeune poétesse est née à Álvaro Obregón Oaxaca, une communauté zapotèque qui appartient à la municipalité de Juchitán, Oaxaca, où 100 % des habitants parlent zapotèque et défendent leur terre et leur territoire contre les projets éoliens depuis 2012.
À l'âge de 15 ans, Paula, déjà en possession d'un recueil de poèmes et d'histoires, a décidé de faire un cadeau à sa mère, mais comme elle voulait l'impressionner, elle a cherché tous les moyens et toutes les manières de le construire en zapotèque et elle y est parvenue, alors elle a fait son premier poème dans sa langue maternelle, le zapotèque.
"Quand je pense ou parle en zapotèque, la première chose qui me vient à l'esprit est ma mère, j'ai du zapotèque dans la tête et ma mère est liée ou connectée, alors je lui ai écrit un poème appelé Zacanga jñaa / C'est ma mère".
À cet âge, Paula était déjà consciente de ce qui se passait dans sa ville avec la défense du territoire, elle allait aux réunions et bien qu'elle ne donnait pas d'avis, elle reprenait les voix des femmes et des hommes, avec le temps elle a pensé que ses poèmes pouvaient aussi parler de la terre mère, des soins et de la vie, et c'est ainsi qu'elle a commencé son activisme dans les paroles, ce qui la passionne.
"Il y a quelques années, tout ce mouvement a commencé et le rejet de l'installation du parc éolien dans ma ville, j'ai commencé à m'impliquer davantage dans ces questions et à prendre conscience de l'importance et de la valeur que nos terres, notre lagune, nos rivières, nos arbres, nos mangroves et notre peuple ont et comme je me suis toujours exprimé par des textes ou de la poésie, j'ai commencé à écrire ces poèmes de protestation, il fallait que je le fasse, c'était nécessaire".
La poésie de protestation que Paula écrit raconte sa vie et son territoire, impliquant ainsi le lecteur dans la lutte pour la terre et pour préserver ce qui est à nous.
"J'écris pour la vie, pour le peuple, pour la conscience, cette poésie de protestation ne s'obtient pas seulement en lisant, mais en la vivant et avec les expériences de mon peuple qui a vu lutter pour sa terre et son territoire, pour cette lagune où les pêcheurs vont tous les jours".
La poétesse décrit qu'à travers la poésie et sa langue maternelle qui est le zapotèque, elle a trouvé l'occasion de parler et de partager ce qu'elle ressent et pense des peuples indigènes, de la terre, des lagunes et du vent ; d'en faire un peu prendre conscience à d'autres personnes qui n'apprécient pas tout cela, et aussi de rendre hommage ou de remercier les personnes qui ont combattu et donné leur vie pour défendre le peu qui nous reste.
Paula est heureuse de ce qu'elle fait, avec ses ressources elle imprime ses livres de poésie et les vend dans des magasins culturels ou sur les réseaux sociaux, elle a également créé une campagne numérique sur la poésie et les présente continuellement en direct.
Elle écrit également des poèmes sur les femmes, la violence et l'estime de soi.
En tant que féministe autodidacte, Paula croit que la lutte féministe qu'elle mène est née des paroles, de cet amour sincère de la vie, de la rupture des stéréotypes et de l'ouverture de la lutte pour l'acceptation.
Depuis sa maison dans un village zapotèque appelé "Álvaro Obregón", où le signal téléphonique et les réseaux sociaux sont irréguliers et où les hommes vivent de la pêche et les femmes de la fabrication de tortillas de maïs, cette jeune femme aux cheveux et aux yeux noirs écrit tous les jours. Dans son carnet, il y a plus de cent poèmes d'elle-même, elle les collectionne, parfois elle les imprime, parfois elle les lit, mais toujours la poésie est la raison de son existence et elle les partage comme une résistance à une vie digne.
source d'origine IstmoPress
traduction carolita d'un article paru sur Desinformémonos le 19/11/2020
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Paula López, hacer activismo con poesía en Didxazá
Sus letras hablan sobre la tierra y el territorio y el amor propio. Una joven está sentada en una hamaca y sostiene una libreta y con su lápiz teje palabras e hila historias. Paula Ya López, de ...
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Poésie amérindienne - Paula Ya López - coco Magnanville
Poétesse zapotèque d'Alvaro Obregón, Juchitan de Zaragoza, Oaxaca. Directrice du centre communautaire et autonome des arts, membre du collectif de brodeuses du même peuple et du collectif fémi...
http://cocomagnanville.over-blog.com/2019/03/poesie-amerindienne-paula-ya-lopez.html