Chili : Des chercheurs vont planter 2 100 coigües à Curacautín dans le cadre du projet de restauration écologique de l'araucaria

Publié le 23 Novembre 2020


Noticias UdeC
20 novembre 2020

 

La foresterie vise à soutenir le rétablissement de l'habitat de l'araucaria dans les Andes. Le projet est coordonné par des chercheurs de Foresta Nativa et du Laboratoire d'écologie du paysage de l'Université de Concepción et financé par le Fonds de recherche sur les forêts indigènes de la Conaf.

La régénération de l'habitat et des attributs qui ont été perdus dans les forêts d'araucaria fait partie des objectifs de la plantation de 2 100 coigüe (Nothofagus dombeyi) qui a été réalisée cette semaine dans le domaine de la Laguna Blanca, secteur Los Prados, dans la commune de Curacautín. Cette activité fait partie d'un projet financé par le Fonds de recherche sur les forêts indigènes de la Corporation nationale des forêts, "Mise en œuvre et évaluation de la restauration écologique dans les forêts dégradées d'araucaria des Andes et de Nahuelbuta, région d'Araucanía", exécuté par Foresta Nativa et le Laboratoire d'écologie du paysage de l'Université de Concepción.

"Nous travaillons dans la région de l'Araucanie dans les deux cordillères. Dans ce cas, avec un essai expérimental de régénération assistée dans la région de Los Prados dans les Andes, pour récupérer l'habitat et les attributs que les forêts de cette espèce ont perdu", a déclaré le Dr. Paula Gatica, directrice de projet et chercheuse à Foresta Nativa et au Laboratoire d'écologie du paysage de l'UdeC. 

Pour Gatica, la restauration écologique est devenue une priorité mondiale pour inverser les effets de la dégradation et récupérer la perte des forêts indigènes. Dans le cas de l'Araucaria, on estime que la superficie de forêt de cette espèce a diminué de 30% au cours des 16 dernières années. C'est l'une des raisons pour lesquelles il a été déclaré en danger d'extinction par le décret-loi de 2018.

Cette perte et cette dégradation de l'Araucaria dues aux effets anthropiques, principalement par les grands incendies dans les Andes, ont entraîné une diminution de la biodiversité et de la résilience de cet écosystème forestier si important pour le pays, son histoire et sa culture, réduisant les biens et les services qu'il fournit. C'est pourquoi il est si important de la récupérer", a-t-elle déclaré.  

Le directeur de la ferme Laguna Blanca, Marco Bentzien, a déclaré que les familles qui possèdent la terre développent un projet d'agrotourisme, de conservation et de restauration de l'écosystème et que dans ce cadre, elles ont été contactées par l'équipe d'UdeC pour développer un essai de reforestation de la forêt indigène. "Notre grand espoir est que la biodiversité, l'eau, les animaux et la forêt reviennent et que l'effet laissé par la déforestation disparaisse".

Restauration écologique

La restauration écologique a pris une grande importance ces dernières années dans le contexte de la dégradation de l'environnement et de la perte de biodiversité. À tel point que les Nations unies ont proposé une nouvelle décennie pour la restauration des écosystèmes entre 2021 et 2030, reconnaissant qu'elle est essentielle pour la sécurité alimentaire, l'action climatique et la réalisation des objectifs de développement durable.

Pour Gatica, le choix de ces sites pour mener des études de restauration écologique de l'araucaria a un fondement commun avec l'initiative des Nations unies, mais aussi d'autres raisons importantes. D'une part, cela est dû à la grande perte de forêts d'araucaria due aux méga-incendies dans les Andes, et d'autre part, aux conséquences de la fragmentation de leur habitat dans la cordillère de Nahuelbuta.

"La restauration écologique est capable de restaurer les attributs et les caractéristiques de l'écosystème, comme la composition des espèces, la diversité structurelle, la fonctionnalité de l'écosystème, les flux externes et les conditions physiques", a expliqué la chercheuse. "Elle est également capable d'accroître l'intégrité et la résilience des écosystèmes et la fourniture de services écosystémiques aux populations, ce qui est très pertinent dans le contexte du changement climatique, où cette espèce devrait être encore plus touchée.

Pour Gatica et son équipe, ce fonds de la Conaf, qui s'étend de 2019 à 2023, apportera de nouvelles connaissances théoriques et pratiques pour récupérer les forêts dégradées d'araucaria araucana dans les deux cordillères de la région d'Araucania. En outre, il est prévu de planter 2 200 araucarias l'année prochaine.
"Dans ce secteur, nous allons procéder à un reboisement avec des coigües cette année et 2 200 araucarias en 2021. De même, pour la cordillère de  Nahuelbuta, nous utiliserons des données de suivi historiques et actuelles sur la croissance et la survie de l'espèce, afin d'évaluer son rétablissement et d'obtenir ainsi des lignes directrices pour de nouveaux projets de restauration", explique la chercheuse de l'UdeC.

"Tout ce travail est réalisé en collaboration avec la Conaf et les propriétaires. Sans ces collaborations, il est complexe de mener à bien une restauration écologique qui durera dans le temps et atteindra ses objectifs. D'où l'importance de rechercher comment améliorer et rendre plus efficaces les pratiques de restauration écologique et de les fonder sur des preuves, ce que nous faisons à Foresta Nativa et au LEP-UdeC.

Julio Figueroa, directeur régional de la Conaf Araucanía, a reconnu l'importance de travailler avec la communauté sur ces projets de restauration. Il espère non seulement récupérer cet espace grâce à des projets locaux, mais aussi qu'ils "pourront être reproduits comme modèles pour d'autres régions du pays dans les années à venir". À cette fin, il a indiqué que la participation de tous les acteurs est pertinente. "Il est important de partager les connaissances et de travailler ensemble avec la communauté", en particulier pour la récupération d'une espèce "si emblématique pour la région d'Araucanía".

traduction carolita d'un article paru sur noticias udec.cl le 20/11/2020

Rédigé par caroleone

Publié dans #ABYA YALA, #Chili, #PACHAMAMA, #Restauration écologique, #Les arbres

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