Dolores Cacuango, pionnière dans la lutte pour les droits des indigènes
Publié le 27 Octobre 2020
Lundi, Google a célébré la pionnière équatorienne des droits civils Dolores Cacuango, qui aurait eu 139 ans aujourd'hui. Avec une illustration, le moteur de recherche lui a rendu hommage pour son combat en faveur des droits des peuples indigènes.
Dolores Cacuango, cette extraordinaire paysanne qui, "douée d'un jugement et d'une lucidité morale extraordinaires, s'affirme sur le chemin de son existence de telle sorte que son esprit, étant incorruptible, est presque parfait, puisqu'elle établit devant sa propre conscience un jugement clair et définitif de ce qu'est la justice et se bat pour l'atteindre comme but final de son existence."
Dolores Cacuango a été reconnue par le système, malgré ces faux historiens qui ont voulu effacer son image et la valeur de sa lutte avec les paysans équatoriens, pour obtenir sa rédemption. Dolores Cacuango a été qualifiée par le système de Dolores la turbulente, Dolores l'hérétique, Dolores la communiste, Dolores la femme persécutée, qui a assisté, en 1931, entourée de ses trois tendres enfants, à l'incendie de sa cabane, que les patrons ont décidé, pensant que le feu pouvait détruire celui qui animait la lutte du mouvement indigène, né au début des années trente, précisément dirigé par cette héroïque femme indigène.
Cette courageuse dirigeante est née le 26 octobre 1881 à San Pablo Urco, une partie de l'hacienda Moyurco que les frères de la mercedarios possédaient dans le canton de Cayambe, dans la province de Pichincha, avec d'autres fiefs voisins qui appartenaient à des prêtres jésuites et dominicains ; elle était la fille d'Andrea Quilo et de Juan Cacuango, concertistes, elle avait quatorze ans lorsque la Révolution libérale a triomphé. Dolores est issue des anciens caciques de la région et son nom de famille paternel lui a donné un ancêtre prestigieux. Cependant, deux siècles et demi plus tard, en raison des conditions de travail et d'esclavage auxquelles les familles indigènes avaient été soumises, la famille de Dolores Cacuango a été placée parmi les personnes qui vivaient dans une extrême pauvreté, comme tous les peones de concert de l'hacienda agricole de la Sierra.
Le leadership de Dolores Cacuango était incontestable. Et ses paroles, plus qu'un discours politique, étaient un bélier contre l'injustice et les mauvais traitements infligés aux indigènes. Son leadership l'a emporté sans aucun doute, elle a manié un discours simple et clair, puisqu'elle a dû exposer des raisons et défendre des propositions, puisqu'elle a porté la voix de son peuple et elle l'a fait avec profondeur, beauté et éloquence, en voici un exemple : "Nous sommes comme les grains de quinoa : si nous sommes seuls, le vent nous emmène loin, mais si nous sommes unis dans un sac, rle vent ne peux rien faire, il nous balancera, mais il ne nous fera pas tomber".
Dolores Cacuango a suivi une ligne de vie impeccable, incorruptible, libre d'ambitions personnelles. Céder, s'incruster auprès des capitaines, c'était faire marche arrière, donner le combat aux ennemis habituels. Cela signifiait cesser d'être une digue pour eux, pour leur avenir et pour leurs buts néfastes. Les représailles n'ont pas réussi à l'intimider. Au contraire, ils ont encore tempéré son esprit rebelle, sa foi dans la lutte, nécessaire pour les peuples indigènes.
C'est pourquoi elle disait, en se touchant au milieu de la poitrine : "Moi, même s'ils mettent la balle ici, même s'ils mettent un fusil ici, je dois réclamer où je veux. Je dois continuer à me battre. Pour vivre même la liberté dans cette vie".
Par Alfonso Murriagui
traduction carolita d'un article paru sur Elorejiverde le 26/10/2020
Dolores Cacuango, Pionera En La Lucha Por Los Derechos Indígenas
Google celebró este lunes a la pionera de los derechos civiles en Ecuador Dolores Cacuango, quien hubiese cumplido hoy 139 años. Con una ilustración, el buscador le rindió homenaje por su lucha...