Daniel Viglietti: Canciones para el hombre nuevo (1968)
Publié le 22 Décembre 2020
Troisième album longue durée de Daniel Viglietti dans lequel il met principalement en musique l'œuvre de quelques poètes hispano-américains (Federico García Lorca, Nicolás Guillén, Liber Falco, Rafael Alberti et César Vallejo). Les enregistrements ont été réalisés à Cuba, et l'album est sorti en Uruguay par ORFEO, sous le numéro de série ULP-90501. Il a ensuite été réédité au Chili (EMI, LDC 35229) et en Argentine (EMI, LDB 194).
C'est ce qui est écrit au dos de la couverture du disque :
POURQUOI JE CHANTE :
Mes premiers souvenirs remontent à une vieille Victrola sans corne, un cadeau de mon père. J'y ai écouté Tormo, Los Trovadores de Cuyo, les frères Ábalos. Puis, avec un tourne-disque, sont venus Yupanqui, Los Chalchaleros, Los Fronterizos.
J'ai donc aussi été formé par le recueil de chansons argentines de l'époque. Puis j'ai découvert qu'il y avait une chose comme nous, la chose uruguayenne. Cependant, en même temps, j'ai commencé à réaliser que nous ne devrions pas nous enfermer dans le nationalisme, que si nous sommes avec la cause d'une nouvelle Amérique, elle est étroite. Les caractéristiques régionales existent et sont valables, car elles sont la manifestation extérieure d'un homme, d'un paysage, d'une histoire. Ne les méprisons pas, car elles sont la vie même du peuple. Mais évitons de planter des points de repère.
Je chantais, avec ces vieux disques, tout en prenant contact avec la musique élaborée. Le piano de ma mère, la guitare de mon père, m'ont ouvert leurs portes. J'ai donc intégré les deux types de musique. J'admirais profondément Stravinsky, mais aussi Yupanqui, spontanément. Je comprends maintenant pourquoi : il n'y a pas de frontières de valeurs entre eux. Et cela continue à m'arriver avec la musique concrète et les Beatles, avec Gardel et Victoria de los Ángeles. Igor Stravinsky lui-même n'a pas trouvé d'autre classification possible pour la musique que celle du bon ou du mauvais. Je pense qu'il avait raison.
Les années, les phénomènes de notre époque, le contact avec des poètes de valeur, ont canalisé mon désir d'expression dans des faits et des circonstances concrètes qui m'importent, afin que la musique puisse les sauver, les exprimer, les clarifier. Cela m'est arrivé lorsque j'ai travaillé avec une intention populaire, mais aussi lorsque j'ai envisagé de plus grandes élaborations : España aparta de mí este cáliz, Volpone, La Celestina
Il me faut donc la parole. Les circonstances historiques et sociales exigent que je dise, et pas seulement que je chante. Ce n'est pas que les autres sens et les autres contenus de la musique ne soient pas valables. Mais, en ce moment, j'ai besoin de la parole, la parole qui suggère, qui démêle, qui conduit. Elle a la dimension d'un Vallejo ou d'un Lorca, ou l'intention d'un simple parolier comme moi.
Peu après l'enregistrement de cet album, j'ai remarqué ses défauts. Je ne suis pas satisfait, mais je me sens heureux, avec la simplicité de quelqu'un qui sort pour marcher, un jour de plus, au soleil, plein d'espoir dans le destin de l'homme, de l'homme nouveau.
DANIEL VIGLIETTI
01. Duerme negrito [Chanson populaire recompilée par Atahualpa Yupanqui] (2:34)
02. A desalambrar [Daniel Viglietti] (2:18)
03. Canción del hombre nuevo [Daniel Viglietti] (1:27)
04. Milonga de andar lejos [Daniel Viglietti] (3:03)
05. Cruz de luz [Daniel Viglietti] (2:14)
06. Soldado aprende a tirar [Nicolás Guillén – Daniel Viglietti] (1:46)
07. Me matan si no trabajo [Nicolás Guillén – Daniel Viglietti] (2:11)
08. Yo nací en Jacinto Vera [Líber Falco – Daniel Viglietti] (1:50)
09. Ronda [Nicolás Guillén – Daniel Viglietti] (1:22)
10. Remanso [Federico García Lorca – Daniel Viglietti] (1:30)
11. Remansillo [Federico García Lorca – Daniel Viglietti] (1:01)
12. Variación [Federico García Lorca – Daniel Viglietti] (1:19)
13. Cortaron tres árboles [Federico García Lorca – Daniel Viglietti] (0:52)
14. Dos baladas amarillas – I [Federico García Lorca – Daniel Viglietti] (1:27)
15. Dos baladas amarillas – II [Federico García Lorca – Daniel Viglietti] (1:00)
16. Remontando los ríos [Rafael Alberti – Daniel Viglietti)] (1:12)
17. Mi pueblo [Rafael Alberti – Daniel Viglietti] (1:50)
18. Pedro Rojas [César Vallejo – Daniel Viglietti] (4:21)
traduction carolita du site Perrerac.org
/https%3A%2F%2Fperrerac.org%2Fwp-content%2Fuploads%2F2014%2F01%2FDaniel-Viglietti-Canciones-para-el-hombre-nuevo-1968.jpg)
Tercer larga duración de Daniel Viglietti en el que, mayoritariamente, musicaliza la obra de algunos poetas hispanoamericanos (Federico García Lorca, Nicolás Guillén, Liber Falco, Rafael Albert...
https://perrerac.org/uruguay/daniel-viglietti-canciones-para-el-hombre-nuevo-1968/1369/