Colombie - La confrontation entre les groupes armés illégaux, met en évidence la crise humanitaire que vit le peuple Awa. Inda Sabaleta face à un déplacement massif
Publié le 30 Septembre 2020
par Willander dans Communiqués régionaux 28 septembre 2020
28 septembre 2020
Après un affrontement entre deux groupes armés illégaux, le Front Oliver Sinisterra et Los Contadores, les habitants du resguardo indigène Awa d'Inda Sabaleta - municipalité de Tumaco, étaient dans un état d'anxiété. Le 26 septembre 2020, à 5 heures du matin, des balles ont averti qu'une guerre larvée approchait. Pendant plusieurs heures, les combats se sont étendus et ont fait quatre morts, parmi lesquels, selon les informations des habitants, un autochtone mineur du resguardo Awá de la Brava qui travaillait dans cette zone depuis un certain temps et un autre autochtone Awá du resguardo Inda Sabaleta.
En outre, trois personnes sont portées disparues, dont une appartient au resguardo Inda Sabaleta, dont on ignore encore où elle se trouve. De tels faits, ajoutés à ceux de Tumaco, Samaniego et Barbacoas qui ont été présentés ces derniers mois comme des meurtres, des massacres, des déplacements, des recrutements, des menaces, du harcèlement, entre autres, montrent l'absence totale de défense de nos communautés indigènes.
Nous mettons en garde contre les déplacements massifs qui pourraient se produire si les affrontements entre groupes armés légaux et illégaux qui ont eu lieu sur le territoire d'Inda Sabaleta se poursuivent.
Jusqu'à présent cette année, il y a eu 27 cas de violations des droits de l'homme chez le peuple Awa associé à l'UNIPA. Jusqu'à présent, nous n'avons pas reçu beaucoup d'attention de la part du gouvernement national face à ces graves actes de victimisation, ce qui montre son omission du devoir constitutionnel de protéger ses citoyens. Nous ne comprenons pas s'il y a une forte présence de la force dans le territoire, comment ils continuent à présenter des actes de violations des droits de l'homme, cela nous montre que l'augmentation de la présence militaire ne génère pas une protection dans la zone, au contraire, la violence s'est accentuée, étant notre peuple Awa dans lequel ils font face à cet ethnocide.
Aujourd'hui, quatre ans après la signature de l'Accord final pour la fin du conflit et la construction d'une paix stable et durable entre les FARC et le gouvernement national, nous constatons avec inquiétude que la mise en œuvre et l'accomplissement de cette soi-disant paix n'a jamais atteint nos territoires. Le fait que le gouvernement actuel néglige la mise en œuvre de l'accord et se concentre sur les victimes ne reste que dans le discours et n'est pas très efficace dans les territoires. Ce n'est un secret pour personne que l'oubli historique de l'État, auquel le peuple Awa a été confronté, a fait que la feuille de coca est entrée sur nos territoires, et que les groupes armés ont cherché à contrôler le territoire et les routes du trafic de drogue, nous mettant au milieu d'une guerre qui ne nous appartient pas.
Pour les raisons susmentionnées, nous demandons :
- Au gouvernement d'Iván Duque qu'une table de dialogue interinstitutionnelle soit mise en place pour faire face à la grave crise humanitaire. Monsieur le Président, il est grand temps que vous preniez vos responsabilités, le conflit échappe à tout contrôle dans les régions, et chaque semaine nous dénonçons divers événements de victimisation qui dévastent notre être Awa, sans avoir de réponse aux innombrables demandes et exigences que nous avons formulées à votre égard. Nous vous invitons à nous rencontrer et à nous écouter, ainsi qu'à apporter des solutions efficaces à la tragédie que nous vivons. Il est temps d'agir et de nous donner la protection dont nous avons besoin pour survivre en paix.
- Au Comité international de la Croix-Rouge, pour effectuer une vérification dans le domaine des éventuelles personnes disparues qui sont apparues lors de ces affrontements.
- Au système des Nations Unies de fournir un accompagnement permanent aux Resguardos Inda Sabaleta et Inda Guacaray.
La CIPRUNNA doit être convoquée d'urgence pour s'occuper des victimes mineures du recrutement de manière globale avec une approche ethnique différenciée, avec l'accompagnement des autorités Awa.
Au vu des graves faits de déplacement forcé et d'enfermement présentés les jours précédents dans les resguardos Awá de Nunalbi Alto Ulbí, Cuasbil La Faldada et Ñambi Piedra Verde, nous demandons au Bureau du Gouverneur de Nariño, à l'UARIV et à la Mairie de Barbacoas, de soutenir subsidiairement l'attention humanitaire des victimes de ces faits.
Association des autorités traditionnelles et des conseils indigènes Awá / Organización Unidad Indígena del Pueblo Awá - UNIPA
traduction carolita d'un article paru sur le site de l'ONIC le 28/09/2020