Fleur de canicule
Publié le 11 Août 2020
Fleur de canicule
Belle sous le soleil
La gorge qui s’émerveille
De ce miel en elle
Caché.
Fleur de chaleur sans pitié :
Témérité
Face au vent mauvais le piquant
S’hérisse et pâlit le soleil
Sous les tendres ligules.
Confiture de zinnia
Papier crépon déguisé
Que la couleur soit et la vague
De corona a glissé sur elle comme un plâtre
Sur une jambe de bois
J’ai sauvé les meubles dit-elle
Le zinnia perdure et sa couronne d’étamines
C’est un trône sacré sur lequel les bourdonnantes
Aiment s’étendre et butiner.
Le zinnia passe les étapes
Se faufile comme une truite entre le galet et l’ennui
Sa tête est toujours dressée au zinnia
Il a l’âme d’un seigneur
A la tête couronnée
Au sang qui semble figé dans l’histoire :
Zinnia de papier mâché.
Les petits zinnias de la fiesta mexicaine
Petites maracas, fruits d’ocarina
Sont des leurres de soleil en papier d’amate.
Ils luisent et reluisent leur éclat n’est pas celui de Versailles
Mais de jaune s’habille le jardin de Lenôtre confit et la fleur
Qui s’éveille
Pour le tian de demain est une fleur couleur de rêve
Couleur aubergine.
Je suis la voluptueuse qui inscrit son propos dans l’ère de la fournaise
On m’a repêché du fin fond des ombres et l’eau bue comme le thé de l’espoir
A nourri mon propos
Je rosis comme le souvenir de notre première rencontre
Sur les plages de sable blanc
Aux murets de pierre
La mer était bleue et l’air doux dans cette Bretagne du passé
En la précieuse île de Batz là où tout a commencé.
Belladonna est mon nom
Je rêve de vous éblouir
Au matin comme au soir de la fournaise :
Ma face est de rose et ma gorge de miel.
Carole Radureau (10/08/2020)