Chili - Piñera continue de bloquer la solution à la grève des prisonniers mapuche et à l'obscurcissement du droit international
Publié le 31 Août 2020
29/08/2020
Le gouvernement Piñera continue de bloquer la solution à la grève des prisonniers politiques du peuple mapuche. La complicité et le silence astucieux de certains secteurs des institutions judiciaires chiliennes continuent d'embourber le droit international. La demande du peuple mapuche est l'application de la Convention 169 et, maintenant dans le contexte de la pandémie de coronavirus, que des mesures de précaution soient appliquées afin que les prisonniers politiques continuent à purger ces peines injustes dans des prisons alternatives au système carcéral chilien.
Après que Machi Celestino Cordova ait conclu un accord pour rendre visite à son rewe et ainsi mettre fin à sa grève de la faim, 26 autres prisonniers politiques mapuche continuent leur protestation à jeun, certains sans ingérer de liquide, pour exiger que des mesures de prison à domicile soient appliquées comme le stipulent la Convention 169 et les recommandations des organisations internationales concernant l'exécution des peines autres que l'emprisonnement dans les établissements pénitentiaires dans ce contexte de pandémie de coronavirus.
La plupart des prisonniers mapuche ont subi d'innombrables criminalisations dans le cadre de conflits pour la défense de la culture et des terres ancestrales, en plus d'être soumis à des peines disproportionnées. Plusieurs cas auraient pu faire appel à la loi Covid 19 qui a été accordée à plus d'un tiers de la population carcérale du pays entre avril et mai, mais le gouvernement a exclu tout ce groupe .
Aujourd'hui, diverses organisations de défense des droits de l'homme ont dénoncé le fait que le gouvernement ne respecte pas non plus ses obligations en violation des accords internationaux. C'est le cas du Pacte de San José (Convention américaine des droits de l'homme). Il ignore également d'autres traités des Nations unies, tels que les normes internationales sur les peuples indigènes, la convention 169 de l'Organisation internationale du travail (OIT) et son interprétation à la lumière de la déclaration des Nations unies sur les peuples indigènes, qui demande des mesures spéciales et des alternatives pour la population indigène en cas d'application du système de justice pénale.
Il convient de noter qu'après que le Machi Celestino Córdoba ait mis fin à sa grève de la faim de 107 jours par un accord avec le gouvernement le 18 août dernier, il a été dénoncé que le ministre de la Justice, Hernán Larraín, n'a pas répondu correctement à la demande des 26 autres prisonniers mapuche et qu'il a retardé toute possibilité de résolution et d'entente conformément à la Convention 169 de l'OIT et ainsi veiller efficacement à l'intégrité des membres de la communauté.
Les prisonniers mapuches en grève de la faim
Centre pénitentiaire d'Angol, depuis le 4 mai : Sergio Levinao Levinao, Victor Llanquileo Pilquimán, Juan Queipul Millanao, Juan Calbucoy Montanares, Freddy Marileo Marileo, Danilo Nahuelpi Millanao, Reinaldo Penchulef Sepulveda et, depuis le 18 mai, Hantu Llanca Quidel.
Centre pénitentiaire de Lebu, à partir du 5 juillet : Eliseo Raiman Coliman, Matías Leviqueo Concha, Carlos HuichacuraLeviqueo, Manuel HuichacuraLeviqueo, Esteban HuichacuraLeviqueo, Guillermo Camus Jara, Cesar Millanao Millanao, Orlando Saez Ancalao, Damian SaezSaez, Robinson Parra Saez et Oscar PilquimanPilquiman.
Centre pénitentiaire de Temuco, à partir du 19 juillet : Daniel Canio Tralcal, Facundo Jones Huala, José Cáceres Salamanca, Juan CheuquetaCheuquepil, Fermín Marquez Inal, Cristhofer Pino Curin, Victor Marileo Ancapi.
Il est à noter que les 8 prisonniers mapuche en grève de la faim dans la prison d'Angol ont été transférés d'urgence à l'hôpital d'Angol ce jeudi 27 août, en raison d'une décompensation après 116 jours de grève et 4 jours de grève sèche.
traduction carolita d'extraits de l'article paru sur Mapuexpress le 29/08/2020 (sur le site, audio et vidéo non traduits)