Che de Humberto Constantini

Publié le 31 Août 2020

Che de Humberto Constantini

A lo mejor está debajo de la alfombra.
A lo mejor nos mira de adentro del ropero.
A lo mejor ese color habano es una seña.
A lo mejor ese pez colorado es guerrillero.
Yo juro haberlo visto de gato en azoteas.
Y yo corriendo por los hilos del teléfono.
Señor, ¿ha revisado bien adentro de su cama?
Oh John, ¿qué es esa barba que asoma en tu chaleco?
Debiéramos filtrar todas las aguas de los ríos.
Lavar todas las caras de los negros.
Picar la cordillera de los Andes.
Poner a South—América en un termo.
Dicen que en Venezuela montaba una guitarra.
Que en Buenos Aires entraba en bandoneones y Discépolos.
Que en Uruguay punteaba una milonga con el diablo.
Y en el Brasil vestido de caboclo bajaba a los terreiros.
Pero si ayer nomás saltó en Santo Domingo.
Si en Colombia era cumbia de los filibusteros.
Si yo lo vi esta mañana con su risa terrible soltándose los duendes al espejo.
A mí casi me mata la otra noche, se me subió con un millón de sátiros al sueño.
Ese lío en Bolivia es cosa suya.
Y esos ladridos en la noche no son perros.
Y esa sombra que pasa, ¿por qué pasa?
Y no me gustan nada esos berridos junto al pecho.
A lo mejor está en la pampa y es graznido.
A lo mejor está en la calle y es el viento.
A lo mejor es una fiebre que no cura.
A lo mejor es rebelión y está viniendo.
......

Che


Peut-être qu'il est sous le tapis.
Peut-être qu'il nous regarde de l'intérieur de l'armoire.
Peut-être que cette couleur havane est un signe.
Peut-être que ce poisson rouge est un guérillero.
Je jure que je l'ai vu d'un chat sur un toit.
Et je suis en train de parcourir les lignes téléphoniques.
Monsieur, avez-vous vérifié à l'intérieur de votre lit ?
Oh John, c'est quoi cette barbe qui dépasse de ton gilet ?
Nous devrions filtrer toute l'eau des rivières.
Lavez tous les visages des noirs.
Découper la cordillère des Andes.
Mettez l'Amérique du Sud dans un thermos.
On dit qu'il a joué de la guitare au Venezuela.
Qu'à Buenos Aires, il a entravé des bandonéons et des Discépolos.
Qu'en Uruguay, il a joué une milonga avec le diable.
Et au Brésil, il s'est habillé en caboclo et est descendu sur les terreiros.
Mais hier, il a sauté à Saint-Domingue.
Si en Colombie, il était la cumbia des flibustiers.
Je l'ai vu ce matin avec son rire terrible, laissant les lutins sortir du miroir.
Il a failli me tuer l'autre soir, il est monté avec un million de satyres pour dormir.
Ce gâchis en Bolivie, c'est son affaire.
Et ces aboiements dans la nuit ne sont pas des chiens.
Et cette ombre qui passe, pourquoi passe-t-elle ?
Et je n'aime pas du tout ces beuglements de poitrine.
Peut-être qu'il est dans la pampa et qu'il croasse.
Peut-être qu'il est dans la rue et que c'est le vent.
Peut-être est-ce une fièvre qui ne guérira pas.
Peut-être est-ce une rébellion et elle est en train de venir.

Humberto Constantini traduction carolita
source

Rédigé par caroleone

Publié dans #Au coeur du Che, #La poésie que j'aime, #Argentine

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article