Amerindios: Tu sueño es mi sueño, tu grito es mi canto (1973)

Publié le 15 Septembre 2020

Ton rêve est mon rêve, ton cri est mon chant (1973)

Deuxième longue durée d'Amerindios, un duo formé par Julio Numhauser et Mario Salazar. Il a été enregistré à Santiago entre janvier et août 1973, et distribué par la série Machitún du label IRT sous le numéro LP VE-6851. Il comprend la chanson "A pie camino", qui aurait été la dernière chanson diffusée sur les stations de radio Magellan et Corporación le jour du coup d'État au Chili. Il comprend également "El río", la chanson gagnante du concours folklorique du XIVe Festival international de la chanson de Viña del Mar, qui s'est tenu en février 1973.

Il a été réimprimé plusieurs fois en Europe (Espagne, Suède, Suisse), bien que l'ordre des chansons ne coïncide pas toujours. Dans le cas de l'édition suisse de 1977, le thème "Sin nombre" a été remplacé par "El hombre y la mar", une chanson qui a remporté le IIIe prix du Festival international de la chanson d'Almería, en 1974.

C'est ce qui est écrit au dos de la couverture du disque :

Tout comme il y a un poème qui dit : "Regarde-moi, je suis la poésie, je suis la voix de Vate", il y a une chanson qui dit : "Regarde-moi, je suis la chanson Écoute-moi, je suis la chanson".

Elle doit être entendue, reçue avec une dévotion passive et une demande mutuelle d'applaudissements. Il faut, pour établir le fait communicatif, l'ordre immuable, consacré par toutes les lois du spectacle, des éléments de la distance et de la sacralisation ; scène, rideaux de velours, silence, garde-robe, taches solaires, lunaires, artificielles, moi (l'artiste), seulement ici en haut, vous (le public) avec l'oreille disponible et les jambes calmes, en bas. Moi avec ma voix. Je vous enlève la voix.

Il y a des chanteurs qui ne se sont pas laissés contaminer par cette idéologie du spectacle. Il y en a quelques-uns et il y en a beaucoup. Et parmi eux se trouvent les Amerindios. Lorsqu'ils manifestent, la solennité est rompue. La scène est sur le point de mourir comme la distance. Ce qu'ils font, comment ils le font, leur façon de chanter et de donner au monde ne semble pas être exceptionnel, inouï, et c'est exceptionnel et inouï parce qu'ils brisent les règles habituelles, sans chercher une source de succès dans cette agression, sans lui donner une valeur spectaculaire.

Le signe auquel le rituel bourgeois a donné un sens unique s'ouvre et prend des significations multiples. Ainsi, la guitare n'est plus seulement un instrument de chant. Il devient une arme possible, un outil sûr visé, embrassé dans les bras de l'amour, du chant et de la lutte. Le chant devient l'activité expressive de toutes les activités. Une interprétation vitale est née, un répertoire écrit et communiqué non seulement par un, par deux, par trois, mais par les vivants et par la voix heureuse, puissante et menaçante d'un peuple qui marche résolument vers sa libération.

Le fantasme des Amerindios est celui d'une tâche quotidienne, où il y a un désir de construire et de défendre la promesse d'une vie à changer. "Maintenant".

Armand et Michelle Mattelart

Liste des chansons

01. El barco de papel [Julio Numhauser] (3:21)
02. Los colihues [Julio Numhauser] (3:03)
03. Mis raíces heridas [Bernardo Dewers – Julio Numhauser] (3:10)
04. Los niños cuando niños [Julio Numhauser] (5:01)
05. Valparaíso 4 A.M. [Mario Salazar] (1:28)
06. Cueca beat [Julio Numhauser] (2:50)
07. A pie camino [Julio Numhauser – Alejandro Rivera] (2:47)
08. ¡No! [Julio Numhauser – Mario Salazar] (3:57)
09. Mi río [Julio Numhauser] (2:55)
10. Ahora [Julio Numhauser – Mario Salazar] (2:02)
11. Ni pocos, ni muchos [Julio Numhauser – Amerindios – Sergio Ortega] (3:24)
12. La cervecita [Julio Numhauser – Mario Salazar] (1:37)
13. Sin nombre [Julio Numhauser – Mario Salazar] (2:42)

traduction carolita du site Perrerac.org 

Rédigé par caroleone

Publié dans #Chanson du monde, #Nueva canción, #Chili

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article