Huerque Mapu 1974
Publié le 30 Juillet 2020
HUERQUE MAPU Vol. 2 T0NODISC TON - 1081 ESTEREO 1974
- 01. VOLVER A LOS 17 - Violeta Parra
- 02. ASI ES TODO LO QUE VES - Juan Gelman, Lucio Navarro sur des couplets anonymes
- 03. ARIA CELEBRE - J. S. Bach
- 04. SIMON BOLlVAR - Rubén Lena, Contreras
- 05. NAVIDAD NEGRA - Folklore noir du Pérou
- 06. EL PAMPINO - Luis Advis
- 07. DEJA DE LLORAR - José Jesús Oyola
- 08. FIESTA AIMARA - Anonyme
- 09. LAUTARO - Tacun Lazarte
- 10. LA BAYANA - Manuel Picón
- 11. ADAGIO EN MI PAIS - Alfredo Zitarrosa
HUERQUE MAPU Vol. 2
Je ne devrais probablement pas être celui qui écrit ces lignes.
Les artistes ont inscrit un de mes thèmes sur le disque et nous sommes également amis, outre le fait que nous avons entrepris ensemble une entreprise artistique qui pourrait déjà être terminée lorsque la longue pièce de théâtre apparaîtra. Mais aussi, ou peut-être, ce sont des raisons qui, vues de l'intérieur, au lieu de les déformer, justifient mes propos.
Parce que pour écouter Huerque Mapu - du moins, c'est ce qui m'est arrivé - il faut adopter une position antérieure d'"ouverture".
En langue mapuche, Huerque Mapu signifie "Messagers de la Terre". Cela me rappelle le nom d'un certain groupe chilien, "Los Curacas" (les médiateurs entre le peuple et les Incas), que j'ai connu et entendu à Santiago et qui, comme Huerque Mapu, avec une sensibilité pour l'Amérique latine en général, plaçait sa préoccupation la plus immédiate dans le "message" ou le contenu de ses chansons. Cette empreinte semble être la plus fréquente et donc la plus notable dans les nouveaux groupes "folk" du cône sud. Et avec cette première préoccupation que je constate, les Huerque Mapu, dans leur cas, assument la difficile tâche de recréer le son à partir d'instruments indigènes, le cas du "Célèbre Aryen" de Bach, qui a été exécuté avec une quena, parfois, en l'entendant, on croit entendre une voix de femme ou une clarinette.
Il y aurait beaucoup plus de choses à dire à ce sujet, d'autres raisons de contribuer, parce que dans ce désir de perfection, d'autres motivations et désirs sont surnaturels : l'amour de la beauté sur l'estime de soi, la certitude d'un devoir sur le but de mieux paraître, et en général, parce que Huerque Mapu peut être considéré comme un ensemble de chambre abordant le thème populaire, avec tous ses risques, y compris celui de faire rimer une quena et un contrepoint de tiple avec la basse continue d'un violoncelle. Et parce qu'ils sont des musiciens professionnels mais aussi des universitaires, des instrumentistes lucides mais aussi de "notre temps", qui ont trouvé dans "le populaire" la figure, le module informatique de cette vocation.
Enfin, et si je peux choisir, je recommande particulièrement "Fiesta Aimara", "La Bayana", "El Pampino" et "Adagio en mi país". En ce qui concerne ces deux derniers, je dois ajouter que la prononciation de Tacún dans "El Pampino" est peut-être un peu dure (ce chanteur vient d'une distribution "beat"), mais par-dessus un tel obstacle, sa voix et sa fougue triomphent dans la livraison de ce remarquable fragment de "Santa María de Iquique". En ce qui concerne "Adagio en mi País", je peux seulement dire que Huerque Mapu a réussi à me faire oublier que c'est une chanson "à moi" ; telle est la manière particulière dont ils ont réussi à la livrer et la décision manifeste de la faire "sienne" et de la délivrer, comme tout ce qu'ils chantent ou interprètent. C'est là leur principal mérite. Merci, personnellement à Huerque Mapu, et merci au lecteur de nous avoir suivis ici. Huerque Mapu méritait plus que cette présentation ennuyeuse et vous méritez de réentendre l'album, si vous l'avez déjà fait. Si vous ne l'avez pas fait, veuillez lui accorder toute votre attention.
Vous êtes devant l'un des meilleurs groupes argentins du moment.
ALFREDO ZITARROSA
traduction du topo écrit sur la vidéo-ci-jointe de carolita