Brésil - Une injonction du District Fédéral Suprême (STF) oblige le gouvernement à protéger les indigènes pendant la pandémie

Publié le 11 Juillet 2020

Mercredi 08 juillet 2020

La décision remet en question l'omission et la négligence du gouvernement Bolsonaro à soutenir les peuples indigènes, une des populations les plus touchées par le Covid-19

Le ministre de la Cour suprême fédérale (STF), Luís Roberto Barroso, a accordé mercredi (08/07) une injonction acceptant, en partie, les demandes de l'Articulation des peuples indigènes du Brésil (Apib) avec le soutien de six partis politiques, pour la mise en œuvre de diverses mesures de sauvegarde des peuples indigènes pendant la pandémie de Covid-19. Parmi les mesures, il a déterminé la mise en place d'un plan de protection d'urgence face à la pandémie, qui comprend, entre autres, l'installation de barrières sanitaires dans les zones où se trouvent des indiens isolés.

La décision détermine également que les services du sous-système de santé indigène doivent être accessibles à tous les villageois indigènes, que leurs terres soient approuvées ou non. Le ministre a renvoyé le processus afin que la décision puisse être approuvée par la plénière, ce qui devrait avoir lieu après la fin des vacances judiciaires en août.

C'est la première fois que l'Apib, représenté par sept avocats indigènes, propose un procès de cette nature au sein du STF. Dans la décision, le ministre Barroso reconnaît l'Apib comme une entité de classe de portée nationale. Selon le ministre, la Constitution, dans son article 232, assure aux indigènes la représentation judiciaire et directe de leurs intérêts. "Le fait que l'Apib ne soit pas constituée en tant que personne morale n'empêche pas la reconnaissance de sa représentation. Il ne peut être question que ces peuples soient organisés de la même manière que nous nous organisons nous-mêmes", ajoute le ministre.

La reconnaissance de la légitimité de l'Apib à proposer une action en inconstitutionnalité est un cadre civilisateur pour la consolidation des droits fondamentaux des peuples indigènes. Mercredi, le STF a garanti la voix et le lieu de parole du peuple d'origine.

Les chiffres officiels ainsi que le suivi indépendant prouvent l'impact considérable de la pandémie chez les peuples indigènes et les communautés traditionnelles. Le taux de létalité de Covid-19 chez les indiens, ainsi que chez les afrodescendants, est deux fois plus élevé que la moyenne de la population générale. Rien de tout cela n'a amené le gouvernement fédéral à cesser d'omettre et de négliger les droits et les services de base pour ces populations, parmi les plus vulnérables du Brésil.

Bien au contraire, le Journal officiel fédéral (DOU) a publié aujourd'hui la sanction de la loi 14021/20, qui traite des plans d'urgence pour les indiens et les quilombolas, avec 16 veto du président Jair Bolsonaro. Parmi eux, précisément le veto de la détermination du gouvernement à élaborer des plans d'urgence qui incluent les quilombolas et autres populations traditionnelles. Tout cela fait de l'injonction du ministre Barroso une réalisation historique du mouvement indigène et des Apib.

traduction carolita d'un article paru sur socioambiental.org le 8 juillet 2020

Rédigé par caroleone

Publié dans #ABYA YALA, #Peuples originaires, #Brésil, #Santé, #Coronavirus, #Droits humains

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