Brésil : Le peuple Payayá
Publié le 13 Juillet 2020

Peuple autochtone du Brésil qui vit dans les états de Bahía et Sergipe à Cristianápolis et dont la présence est également signalée à San Antonio au texas, USA.
Population : 47 personnes (2014)
Dans l’état de Bahía, ils vivent dans la région de Chapada Diamantina et sur le rio São Francisco.
Au cours des 5 derniers siècles ils ont été persécutés, massacrés, maltraités, expulsés de leurs terres et presque exterminés.
Aujourd’hui les survivants vivent en lutte quotidienne pour récupéer leur territoire indigène, leurs tradition, leur culture et leur citoyenneté.
On peut les rencontrer au village de Cabeceira do Rio près de la municipalité d’Utinga, état de Bahía dirigés par le cacique Juvenai Payayá, son frère Otto Payayá et le pajé Esmeraldo Payayá.
Il y a 40 familles sur les rives du rio utinga de grande importance pour l’agriculture aussi bien à Utinga, Wagner et Andaral.
Fondé en 2008 le MAIP (Mouvement Associatif Indigène Payayá) a pour but d’aider la communauté locale dans la recherche de l’autosuffisance économique. À travers cette organisation ils développent des projets vivant au reboisement des rives des rivières de la Chapada Diamantina, la production de plantes indigènes comme le pau brasil (caesalpina echinata) espèce en danger, l’ipê (genre tabebuia, lapacho), le jacarandá.
Ils luttent aussi pour la récupération de la source du rio Utinga.

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Selon le portail indios Online, administré par des militants de la cause indigène au Brésil, les Payayá est un peuple qui a été déclaré éteint, presque exterminé. Entre le XVIe et le XIXe siècle, ils dominaient le territoire de la vallée du rio Paraguaçu, ainsi que le territoire qui comprend aujourd'hui les municipalités de Morro do Chapéu, Jacobina, Saúde, Utinga et Tapiramutá. Il y a aussi la présence incontestée de ce peuple dans la région d'Alagoinhas, où se trouve le village nommé São José dos Payayá. À Serra Preta (65 kilomètres de Feira de Santana), il y a une colline appelée Payayá. Dans la municipalité de Saúde, il existe une ferme portant ce nom, à Jacobina un cinéma qui, selon ses constructeurs, porte le nom des habitants primitifs.
En fait, le peuple Payayá n'a pas disparu, il s'est mélangé. En raison de son importante résistance au colonialisme, les Payayá ont été persécutés par les agriculteurs, les mineurs, les bandeirantes et les autorités en général. Cette résilience des Payayá est confirmée par plusieurs chercheurs, qui décrivent l'ethnie comme celle "qui consistait en un véritable "mur humain" aux XVIIe et XVIIIe siècles, résistant au mouvement d'expansion et d'occupation colonisatrice des terres de l'intérieur du Capitole de Bahia".
"Ils cultivaient du maïs, du manioc, des haricots, des patates douces, des cacahuètes et des citrouilles".
Selon l'archéologue allemand Carlos Ott, qui a vécu la plus grande partie de sa vie à Bahia, les Payayá sont à classer comme des chasseurs-cueilleurs devenus agriculteurs, des fabricants d'outils en pierre et de céramique. Ils seraient également experts dans l'art de la construction à l'aide d'os, de bois, de paille tressée de licuri et de feuilles de palmier. Ott signale des traces d'artefacts en silex, néphrite et jadite, tels que des éclats, des haches, des lances et des pointes de flèches, ainsi que des pipes en bois, des urnes et des céramiques décorées. Et affirme que les Payayá étaient également des producteurs de maïs, de manioc, de haricots, de patates douces, d'arachides et de potiron, en plus de chasser le cerf, le potamochère, le serpent à sonnettes, et de récolter l'umbu (prunier du Brésil), le mandacaru (cereus jamacaru une espèce de cactus), le chiquichique (cassia tora) et le miel de la mandassaia.

chiquichiche
Pour Ott, les Payayá ajoutaient également du poisson à leur alimentation. Ils avaient l'habitude de se rendre dans la région du Recôncavo pour la pêche au mulet qui, après avoir été salé et broyé, générait de la farine de poisson (également appelée farine de guerre) qui, mélangée à la farine de manioc, devenait essentielle pour leur subsistance dans l'arrière-pays, surtout pendant les périodes de sécheresse prolongée et de guerre, puisque cette farine durait des mois.
traduction carolita

Chiapada Diamantina, Bahia Par roney — Flickr, CC BY 2.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=733099