Panamazonie - "La pandémie a mis en lumière l'abandon des peuples indigènes"

Publié le 13 Juin 2020

Les dirigeants autochtones de quatre pays de la région se sont réunis dans un forum virtuel organisé, entre autres, par la Commission interaméricaine des droits de l'homme (CIDH).

Servindi, 12 juin 2020 - Réunis dans un forum virtuel, divers dirigeants et représentants d'organisations indigènes de la Panamazonie ont exprimé leur inquiétude face à la grave situation d'abandon que connaissent les peuples indigènes face à la pandémie.

Au cours de la réunion, à laquelle a participé le rapporteur de la CIDH sur les droits des peuples autochtones, la commissaire Antonia Urrejola, les représentants des organisations autochtones du Brésil, de la Colombie, de l'Équateur et du Pérou ont convenu que le manque d'attention des gouvernements a augmenté le nombre d'infections et de décès dans les communautés, les exposant à un risque imminent d'ethnocide.

"La pire maladie dans le bassin de l'Amazone est la violation des droits de l'homme par les gouvernements. On néglige beaucoup ceux qui devraient être protégés constitutionnellement", a déclaré Gregorio Mirabal, coordinateur général de l'organe de coordination des organisations indigènes du bassin de l'Amazone (COICA), lors de son discours.

Shapiom Noningo, secrétaire technique du gouvernement territorial autonome de la nation Wampis (GTANW), a également exprimé son opinion dans ce sens et a demandé que les gouvernements soient invités à respecter dûment la protection des droits de l'homme qui existe déjà.

De même, les participants ont attiré l'attention sur le manque de considération des gouvernements pour les peuples indigènes, car ils ne les incluent pas dans la planification des programmes de soutien qui atténuent les effets de la pandémie.

Ils ont également souligné qu'en dépit de la situation d'urgence qu'ils connaissent et ayant adopté leurs propres stratégies de survie, la violation systématique des droits des peuples indigènes n'a pas cessé et ceux-ci continuent à souffrir des menaces et des assassinats de leurs leaders sociaux et indigènes.

"Entre le 17 mars et le 6 mai de cette année, 2 443 personnes ont été touchées par des actes de victimisation, tels que des déplacements forcés, des menaces individuelles et collectives, des assassinats, des détentions illégales de personnes, entre autres", a déclaré Julio César López, président de l'Organisation des peuples indigènes de l'Amazonie colombienne (OPIAC).

Ont également participé à la réunion Jeremías Oliveira, de l'Organisation des dirigeants indigènes Mura de Careiro da Várzea (OLIMCV) au Brésil ; Betty Souza de l'Association des conseils et autorités indigènes de tradition indigène - Trapèze amazonien (AZCAITA) en Équateur ; et Patricia Gualinga, dirigeante indigène du peuple Kichwa Sarayaku - Équateur.

Mario Nicacio de la Coordination des organisations indigènes de l'Amazonie brésilienne (COIAB), Andrés Tapia de la Confédération des nationalités indigènes de l'Amazonie équatorienne (CONFENIAE) et Felipe Rangel de l'Organisation nationale indigène de Colombie (ONIC).

Il s'agissait du premier de deux forums organisés conjointement par le Groupe de travail international pour les affaires autochtones (IWGIA), le Rapporteur sur les peuples autochtones de la Commission interaméricaine des droits de l'homme (CIDH) et le Réseau spécial panamazonien (REPAM).

L'objectif de cet événement est de susciter un dialogue et une conversation entre les dirigeants indigènes de la région pan-amazonienne sur les expériences, les réponses et les stratégies de leurs peuples respectifs face à la pandémie.

On espère qu'à la fin, la Commission interaméricaine des droits de l'homme (CIDH) prendra note des témoignages qui ont été diffusés et émettra une déclaration aux différents États pour renforcer l'attention et la protection des peuples indigènes.

traduction carolita d'un article paru sur Servindi.org le 12/06/2020

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