Brésil : Le peuple Torá

Publié le 4 Juin 2020

Foto: Raïsa Miriam Nascimento Guerra, 1998

Peuple autochtone du Brésil vivant à l’embouchure du rio Marmelos dans l’état d’Amazonas et qui a subi au XVIIIe siècle ce qui était nommé « expédition punitive » pour avoir tenté d’empêcher l’invasion de son territoire et qui a été durement réprimé menant à sa presque extinction.

Population : 330 personnes (2014)

Langue : torá de la famille des langues txapakura, aucun locuteur

Terre Indigène

  • T.I Torá – 54.961 hectares, 326 personnes, réserve homologuée dans l’Amazonas. Villes : Humaitá et Manicoré. 2 peuples y vivent : Torá (langue txapakura) et Aprurinã (lanague arawak-maipure).

Données historiques


Les premiers documents sur les Torá les placent dans un espace territorial qui comprend tout le rio Madeira et certains de ses affluents. Il a été l'un des premiers peuples à résister aux tentatives d'occupation de cette région et a également été l'un des premiers à souffrir de manière significative de ces invasions. Dans la documentation historique, ils sont mentionnés pour avoir attaqué les regatones sur toute la longueur du rio Madeira, les obligeant ainsi à n'occuper qu'une petite partie de leur territoire, situé près de l'embouchure du rio Marmelos dans l'État d'Amazonas.

En 1690, le père João Betendorf parle de "la nation des Irurizes", qui comprend les Onikoré, Aripuaná, Parapixana et Torerizes, ces derniers occupant le nord et le sud de la rive droite du rio Madeira (Menéndez, 1981/82 : 313). Entre-temps, en raison des caractéristiques de la domination des peuples Tapajó et Tupinambá dans la région, les données sur les autres peuples ont toujours été très rares.

En fait, les informations sur les Torá ont été connues lorsqu'une expédition punitive a été organisée avec l'intention de les exterminer. Ils ont attaqué les missions de Canumã et d'Abacaxis, qui se trouvaient à l'embouchure du rio Madeira, mais selon Nimuendajú ([1925] 1982) ils ont été reconnus comme habitants du rio Marmelos, de l'embouchure jusqu'à la source du rio Machado. Un groupe de Torá, trouvé le long du rio Maici, un affluent du Marmelos, a été sévèrement attaqué et les survivants ont été forcés de se rendre à la mission d'Abacaxis. L'atrocité contre ce peuple était si grande qu'elle est citée dans les sources documentaires les plus diverses.

Cependant, une partie du groupe est restée isolée, protégée à l'intérieur des igarapés (ruisseaux qui se jettent dans la forêt et dans les rivières) qui n'avaient pas encore été envahis par la colonisation. Les attaques continues qui ont suivi ont forcé les derniers membres des Torá à se retirer dans les missions et les villages comme captifs et comme troupes de défense contre les Mura.

À la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, les Torá étaient enregistrés comme un peuple sédentaire, vivant de l'agriculture sur les rives du rio  Marmelos.

Vers les années 1920, avec la soi-disant "pacification" du Parintintin, la région du Madeira a été progressivement occupée par les seringueiros et les extracteurs de produits indigènes. Les populations indigènes de la région ont été impliquées dans ce processus, parmi lesquelles les Torá, qui ont adopté un système similaire à celui de la population régionale, le système dit de l'aviamiento (endettement). Cependant, ils ont garanti la reproduction de leur organisation sociale et se sont battus avec acharnement pour leurs terres.

traduction carolita d'un extrait de l'article sur le peuple Torá du site pib.socioambiental.org

Ressources

 

La chasse, la pêche et la récolte de châtaignes du Pará sont leur moyens de subsistance la châtaigne du Pará ou noix du Brésil est le point central de la région, elle gouverne l’économie et transforme l’activité productive en un système complexe impliquant les indigènes et les habitants locaux.

Avant le début de la récolte des châtaignes, les regatões, ces marchands ambulants se déplaçant dans des pirogues sur les cours d’eau, fournissent aux Torá des vivres et des aliments de base industrialisés. Les indigènes commencent donc déjà à travailler en étant endettés envers les regatões qui reportent le paiement jusqu’à la première récolte. Ils sont et restent toujours redevables envers les regatões. Ceux-ci sont même introduits lors des moments festifs et rituels car ils fournissent des marchandises et participent en tant qu’invités.

Le compadrio

La parente religieuse compadrio fait partie d’un réseau complexe des relations régionales et établit le lien entre les adultes à travers les enfants. Lorsque quelqu’un veut renforcer ses liens avec les autres, il les invite à être le parrain ou la marraine de son enfant. A l’intérieur de ce système il est possible de trouver encore des regatões avec des Torá et des Apurinã, tous liés les uns aux autres.

Aujourd’hui les Torá ont renforcé la lutte pour la démarcation de leurs terres et la formation professionnelle indigène avec le soutien d’ONG et tentent de ramener sur leurs terres des personnes qui sont parties vivre dans les villes régionales. Pour eux, la présence sur leur territoire d’enseignants et d’agents de santé Torá pourrait être un facteur déterminant pour la survie des générations futures.

Source : pib.socioambiental.org

Rédigé par caroleone

Publié dans #ABYA YALA, #Peuples originaires, #Brésil, #Torá

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