Brésil : Le peuple Kariri-Xokó

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Peuple autochtone du Brésil vivant dans l’état d’Alagoas et dont la vie quotidienne est très similaire à celle des populations rurales à faible revenu qui vendent leur force de travail dans différentes activités agricoles de la région. Mais, être indien à Porto Real do Colégio c’est être un enfant du peuple et connaître le secret de l’ouricuri depuis son enfance.

Le nom

Kariri-Xokó est adopté suite à la fusion la plus récente ayant eu lieu il y a 100 ans entre les Kariri de porto Real de Colégio et les Xokó de l’île fluviale sergipana de São Pedro. Les Xokó ont vu leurs villages indigènes décimés par la politique foncière de l’empire, leurs terres envahies et ont dû chercher refuge auprès des Kariri sur l’autre rive du fleuve.

Kariri ou Kiriri est un nom récurrent dans le nord-est brésilien, il évoque une grande nation indigène qui aurait occupé une grande partie du territoire des états du nord-est du Brésil actuel de Bahía au Maranhão. Les références aux Xokó remontent au XVIIIe siècle. Le nom est récent, il a été attribué avec la création de la Funai.

Population : 1905 personnes (2014)

Langue : portugais, quelques termes de la langue maternelle sont maintenus.

Localisation et terre indigène

• T.I Kariri-Xokó – 4419 hectares, 2300 personnes, réserve déclarée. Ville : Porto Real do Colégio.
• T.I Santuário Sagrado dos Pajés/Pajé Santxié Tapuya – Brasilia DF. 32 hectares, réservée. 3 peuples : Kariri-Xokó ; Tapuia et Tuxá.

Ils vivent dans la région du bas rio São Francisco, dans la municipalité de Porto Real do Colégio dans l’état d’Alagoas.

Brésil - Peuple Kariri-Xokó - Histoire du contact - coco Magnanville

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https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Kariri-xoc%C3%B3_(13001657495).jpg

Organisation sociale et politique

La structure familiale est composée de familles nucléaires, la direction du village est divisée entre le cacique et le pajé. Les gens participent activement à la vie quotidienne de la société locale comme représentants des couches les plus pauvres. Le compadrio aide à résoudre les problèmes de santé, à obtenir des emplois, des postes vacants à l’école. Le clientélisme est présent dans la politique locale.

Les enfants sont baptisés, les personnes enterrées dans le cimetière local en suivant le même schéma que les classes défavorisées du coin. Les mariages sont civils ou religieux.

Le rituel de l’Ouricuri et le rituel du Toré

Le rituel de l’Ouricuri est celui donne du sens à la terre, à la famille, à l’identité, au leadership en tant que principe organisateur. Il structure la vie en ordonnant le sacré, le mystérieux, l’intangible, ce bastion de la société indigène que la société nationale est incapable de dominer.

Ouricuri est le nom du complexe rituel et aussi le nom de l’endroit où il se déroule, pratiqué par plusieurs groupes de la région.

A Colégio les festivités durent pendant 15 jours en janvier/février.

Le lieu est situé dans une clairière dans la forêt. Il y a des bâtiments en brique tout autour pour loger les personnes le temps du rituel.

Le corps rituel de l’Ouricuri se compose de chants, de danses, de l’ingestion de jurema, une boisson légèrement hallucinogène qui provoque des transes. Dans cet état les participants disent qu’ils brisent les barrières entre le passé, le présent et le futur en communion avec leurs ancêtres et leurs divinités. Le rituel sert à guider les situations sociales vécues par le groupe car c’est autour de cette signification qu’ils se sont rassemblés pour la lutte pour la terre. En 1978 ils ont quitté l’Ouricuri pour ensuite envahir la Fazenda Modelo après un rituel qui les a renforcé dans ce combat.

La danse du Toré est également maintenue chez ce peuple.

Il y a deux modalités :  le Toré dit en « habits », une forme de rituel simple qui peut être dansé pour n’importe quelle fête avec des vêtements ordinaires. Et le Toré plus ritualisé de buzios (une sorte de trompette) qui se fait en secret et qui, quand il est dansé évoque le secret de l’ouricuri.

Source : pib.socioambiental.org

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