Brésil : Le peuple Kambiwá
Publié le 12 Juin 2020
Peuple autochtone du Brésil qui vit dans l’état de Pernambuco et dont l’histoire est intimement liée à celle d’autres indigènes qui habitent l’arrière-pays du Pernambuco aujourd’hui. Depuis le XVIIe siècle, des groupes indigènes sont les survivants des Kambiwá d’aujourd’hui ont été expropriés pour mettre en place l’élevage de bétail et ils se sont réfugiés dans les marais ou dans les montagnes de la région. Le terme Kambiwá selon eux veut dire « retour à Serra Negra » ce qui représente l’objectif du groupe qui cherche à étendre ses terres pour intégrer la Serra Negra, une zone convertie en réserve biologique dans les années 1970.
Population : 3105 personnes (2014)
Localisation et terre indigène
- T.I Kambiwá – 31.495 hectares, 3105 personnes, réserve homologuée dans l’état de Pernambuco. Villes : Inajá, Ibimirim, Floresta.
Ils vivent dans 8 villages principaux : Pereiros, Nazírio, Serra do Periquito, Tear, Garapão, Americano, Faveleira, Baíxa da India Alexandra qui le village principal où se situe le poste indigène Kambiwá.
Langue : portugais. Ils se réfèrent à une langue parlée par les ancêtres dont certains mots persistent.
Brésil - Peuple Kambiwá - Historique du contact - coco Magnanville
image Au XVIe siècle, la côte atlantique a été le théâtre des premiers affrontements entre les indiens côtiers et le colonisateur européen, lorsque ce dernier - après la fureur extractive ...
http://cocomagnanville.over-blog.com/2020/06/bresil-peuple-kambiwa-historique-du-contact.html
Organisation sociale
Chaque village a un représentant qui sert d’intermédiaire entre le cacique et la communauté. Il existe un conseil composé d’une dizaine de membres responsable des réunions pour définir les questions communes à tous. L’unité du groupe indigène est maintenue par ce conseil et les autorités du cacique et du chaman.
La villages sont constitués par l’agglutination de familles nucléaires, chacune vivant dans sa propre maison, une construction précaire en boue. L’espace physique semble organisé en fonction de la descendance de certains familles spécifiques comme le Roseno "Fulô", le Terreiro ou territoire "Panta" et ""Pelonha dans le village de Perreiros.
Divisions internes
Le nom Kambiwá est un nom générique par lequel les différents groupes indigènes issus d’anciens résidents de la Serra Negra sont réorganisés pour affirmer leur identité indigène et faire valoir leurs droits ethniques à la société nationale. Le groupe indigène Kambiwá est composé de deux grands sous-groupes, les « Caboclos da Barra » et les parents de Joaô Cabeça-de-Pena. Les premiers viennent de la région connue sous le nom de Ribeira dans la vallée du rio Moxotó et les seconds sont d’anciens résidents de Serra Negra.
Ils sont considérés comme des descendants des peuples Pipipã et Umã, des groupes habitant la Serra do Periquito, Poçodo Fero, Faveleira et Realengo.
Economie
La terre est située dans l’arrière-pays du Pernambouc, dans la partie sub-moyenne du rio São Francisco où le climat est la steppe sèche avec des pluies irrégulières provoquant une sécheresse constante. Moins d’un quart du territoire délimité est propice aux plantations. Ils n’ont d’autre choix que de pratiquer l’agriculture de subsistance car les conditions ne sont pas favorables aux cultures permanentes (sol sablonneux et présence de nombreuses fourmis).
La pénurie d’eau est un des principaux problèmes économiques des Kambiwá, l’eau est obtenue grâce à des puits existants (plus de 100 mètres), de la construction de barreiros, petits lacs pour stocker l’eau de pluie.
Quand il y a des excédents de nourriture, ils font des échanges à la foire d’Inajá ou d’Ibimirim.
Il y a de petites fermes d’élevage de chèvres et de bétail dans la TI mais uniquement pour l’économie familiale.
La chasse est une autre pratique complétant le régime alimentaire. Ils chassent des tatous, des cerfs mais cette pratique est entravée par la déforestation et les invasions constantes de personnes d’autres régions pratiquant la chasse sportive et prédatrice.
Artisanat
Il y a une petite production de sacs, nattes, hamacs, tapis, balais, paniers, vêtements en paille d’ouricuri (syagrus coronata) et en fibre de caroá (neoglaziovia variegata) mais c’est pour l’usage propre des familles et une fabrication uniquement féminine.
ouricuri By Alex Popovkin, Bahia, Brazil from Brazil - Syagrus coronata (Mart.) Becc.Uploaded by Tim1357, CC BY 2.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=22708476
caroa Av Rapper Ouriço - Eget arbete, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=23377649
Il y a aussi des objets sculptés en bois.
Rituels
Le processus de renaissance de leur identité ethnique suivant le mouvement indigène au Brésil surtout dans le nord-est a servi de support à l’adoption par les peuples indigènes d’une nouvelle position mettant en évidence les éléments les définissants comme sociétés différenciées.
Les Kambiwá présentent de nos jours les danses des rituels Praiá et Toré.
Dans le Praiá, seuls les hommes participent, ils sont nommés « moços do Praiá » et forment une sorte de fraternité masculine. C’est un rituel plus réservé au cours duquel « des obligations » sont remplies.
Le rituel du Praiá est une pratique coûteuse car en plus de la nourriture qui est offerte, le « garapa (eau avec du sucre), le caxixi (brandy aux herbes) et le porrú (tabac) sont servis. A cette occasion 8 « jeunes hommes « Kambiwá âgés de 10 à 60 ans utilisent des masques fabriqués par eux-mêmes en fibres de cará et composés de 5 pièces.
Le rituel du Toré quand à lui est organisé dans un cadre moins rigide et peut se produire à diverses occasions. Il est dansé aussi bien par les hommes que par les femmes avec des vêtements composés du cateoba, d’un manteau et d’un chapeau. Ils utilisent une maraca nommée coité réalisée dans une courge indigène pour s’accompagner en rythme.
Source : pib.socioambiental.org