Brésil - Le peuple Irantxe Manoki
Publié le 27 Juin 2020

Foto de Henrique Santian/Opan)
Peuple autochtone du Brésil vivant dans l’état du Mato Grosso et plus connu sous le nom d’Irentxe. Leur langue n’a aucune proximité avec les autres familles de langues indigènes par contre leur histoire ne diffère par de celle de la plupart des indiens brésiliens. Ils ont été pratiquement anéantis à la suite de massacres et des maladies résultant du contact avec les blancs au milieu du XXe siècle. Les survivants ne voyaient pas d’autre alternative que de vivre dans une mission jésuite responsable de la profonde perturbation socioculturelle du groupe.
En 1968 les Manoki reçoivent des terres du gouvernement fédéral mais celles-ci sont située en dehors de leur zone d’occupation historique avec des caractéristiques environnementales rendant impossible l’utilisation traditionnelle des ressources.
Les Myky eux ont un parcours différent, ils sont restés isolés de la société nationale jusqu’en 1971, ensuite ils ont subi les conséquences du siège de la spéculation immobilière sur leur territoire.
Les deux groupes actuellement demandent l’expansion de leurs terres.
Population : 408 personnes (2014)
Langue : irantxe ou munku, isolat linguistique.
Localisation et terres indigènes
- T.I Irantxe - 45.555 hectares, 373 personnes, réserve homologuée. Ville : Brasnorte.
- T.I Manoki - 206.445 hectares, 250 personnes, réserve déclarée. Ville : Brasnorte.
- T.I Umutina - 28.120 hectares, 489 personnes, réserve homologuée. Ville : Barra do Bugres. 4 peuples y vivent : Irantxe Manoki (langue iranxe), Nambikwara (langue nambikwara), Paresí (langue arawak), Umutina (langue bororo).
La T.I Irantxe compte 6 villages : Paredão, Recnato do Alípio, Perdiz, Asa Branca, Treze de Maio, Aldeia do Mauricio et Cravarí qui est le plus grand village.
La région dans laquelle se trouve la T.I Irantxe est le siège depuis les années 1980 de grandes entreprises agricoles à prédominance de cultures mécanisées (production de soja, riz, maïs, canne à sucre avec des taux élevés d’engrais et de pesticides) et il y a la présence de l’élevage de façon intensive. La déforestation est croissante, les sources d’eau empoisonnées, la faune et la flore menacées, les Manoki voient leurs déplacements restreints.

Ti Manoki Por Marcelo Camargo/Agência Brasil - http://agenciabrasil.ebc.com.br/geral/foto/2016-05/problemas-fundiarios-sao-entraves-para-fim-do-desmate, CC BY 3.0 br, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=48906145
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Brésil - Peuple Menky Manoki - Historique de l'occupation et contact - coco Magnanville
Por Marcelo Camargo/Agência Brasil - http://agenciabrasil.ebc.com.br/cultura/foto/2015-10/etnias-nos-jogos-mundiais-dos-povos-indigenas, CC BY 3.0 br ...

Economie et société
L’énorme perte de population, l’expulsion de leur territoire, la catéchèse et le processus historique d’implication à la société brésilienne ont imposé de sévères restrictions à la reproduction du mode de vie Manoki. Leur unité de production et de consommation est basée sur la famille élargie matrilocale avec le travail masculin basé sur la coopération entre les gendres et le beau-père. Aujourd’hui beaucoup de couples construisent leur maison séparément et constituent une famille élémentaire comme unité de production et de consommation.
Chaque famille avait l’habitude de faire un jardin près du village, d’un à deux hectares environ pour y planter du manioc sauvage, du maïs, des patates douces, des ignames, des pommes de terre, des haricots, des fèves, du roucou, du coton, des arachides etc….plus tard ils ont incorporé le manioc cultivé, le maïs dur, le riz, les pois de cajan. Leur territoire est composé de terres peu fertiles et inadaptées nécessitant des apports en amendements, ce système n’est pas leur de système de plantation traditionnel.
Les réussites à la chasse, à la pêche sont médiocres. Les espèces chassées ont disparu.
La récolte de fruits sauvages sont toujours pratiquées par les femmes et les enfants.
Ils abandonnent peu à peu leur mode de vie traditionnel et les hommes vont vendre leur force de travail dans les grandes plantations, la culture se perd.
L’artisanat est une source de revenus, les produits sont soit rachetés par la Funai ou vendus par des indiens dans les villes. Les femmes confectionnent des coiffes, des filets de coton ou en tucum, des colliers. La farine et le miel peuvent être vendus de même.
Mais l’argent qui circule dans les villages provient souvent des pensions de retraite, ou vient de l’argent gagné par les enseignants indigènes et les agents de santé.
Autrefois la direction du groupe passait de père en fils mais il n’y avait pas de chef à proprement dit mais des chefs de village. Aujourd’hui ces chefs sont élus par le vote, ils n’ont pas de mandant définitif. Leurs fonctions consistent à représenter la communauté lors des réunions extérieures, d’adresser des demandes à la Funai, d’organiser des projets communautaires et de les convoquer.

Foto: Markus Mauthe/Greenpeace/15/05/2006)
Rituels
Le rite d’initiation des garçons était associé aux flûtes sacrées (les masculines portent le nom de yetá et les féminines le nom de madipu), ces flûtes étant à l’usage exclusif des hommes.
Pendant la journée, ils en jouent dans la maison des flûtes, une maison située à l’extérieur du village bien camouflée dans la végétation. La nuit ils en jouent dans la cour du village. Il est interdit aux femmes et aux enfants de voir les flûtes ni même de les mentionner.
Les garçons initiés au rite des flûtes sont âgés de 12 à 14 ans, ils sont séparés des autres résidents du village et passent des semaines dans la maison des flûtes pour apprendre les secrets des hommes et les enseignements de la vie adulte. Ils doivent être sérieux, ne pas jouer, être respectueux et rapides.
Seuls les Myky effectuent encore ce rituel.
IMAGES de ce peuple
source : pib.socioambiental.org
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Brésil : Le peuple Menky Manoki - coco Magnanville
Enfant du village Myky - Menino na aldeia myky. Foto: Elizabeth Rondon Amarante, década de 70. Peuple autochtone du Brésil vivant dans l'état du Mato Grosso et plus connu sous le nom d'Irentxe. ...
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