Brésil : Le peuple Guató
Publié le 7 Juin 2020

Peuple autochtone du Brésil vivant dans les états du Mato Grosso et du Mato Grosso do Sul.
Les Guató sont considérés comme le peuple du Pantanal par excellence. Ils occupaient pratiquement toute la région sud-ouest du Mato Grosso englobant les terres qui appartiennent aujourd’hui à cet état, l’état du Mato Grosso do Sul et la Bolivie.

Pantanal Par Alicia Yo de en.wikipedia.org, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=1780749
On les trouvait sur les îles et le long des rives du rio Paraguay, dans les lagunes de Gaíba et Uberaba et vers l’est sur les rives du rio São Lourenço. Leur présence sur le territoire est enregistrée depuis le XVIe siècle par des voyageurs et des chroniqueurs.
Population : 419 personnes (2014)
Langue : jusque dans les années 1960 elle est restée classée comme langue isolée. Elle est ensuite affiliés par le linguiste Aryon D. Rodrigues au tronc linguistique macro-jê. Cette langue est de nos jours pratiquement éteinte. Début 2008 il ne restait plus que 5 locuteurs.
Terres Indigènes et localisation
- T.I Baía dos Guatós – 19.216 hectares, 202 personnes, réserve homologuée dans le Mato Grosso. Villes : Barão de Melgaço et Poconé.
- T.I Guató – 10.984 hectares, 198 personnes, réserve homologuée dans le Mato Grosso do Sul, ville : Corumbá.
Leur zone d’occupation est entièrement située dans la région du Pantanal dans les états du Mato Grosso et du Mato Grosso do Sul et une partie est encore incluse sur le territoire bolivien. Il y a centres :
Un dans le Mato Grosso do sul qui est le village d’Uberaba dans l’île Insua.
Deux dans le Mato Grosso dans la municipalité de Barão de Melgaço et Poconé.
/image%2F0566266%2F20200606%2Fob_d794b2_capa-672x372.jpg)
Brésil - Peuple Guató - Histoire - coco Magnanville
image La première référence connue dans la littérature est celle d'Alvar Nuñes Cabeza de Vaca, qui mentionne les indiens Guató dans des passages de ses Commentaires (1542), à propos d'une ex...
http://cocomagnanville.over-blog.com/2020/06/bresil-peuple-guato-histoire.html

Organisation sociale
Les familles indépendamment, isolées les unes des autres. Au sein de la famille il existait la répartition des taches comme suit :
L’homme : responsable de la fabrication du matériel de chasse et de pêche, collecte, chasse, pêche, tissage, préparation des aliments.
La femme : fabrication de la poterie, des ustensiles en argile, tissage, conduite du canoë.
L’organisation sociale était patrilinéaire avec la résidence patrilocale des jeunes mariés. En général ils étaient polygames et chaque jaguar tué donnait à un homme le droit à une femme au moment du rite de passage de l’adolescence à l’âge adulte. Pour les Guatós tuer un jaguar signifiait vaincre un animal beaucoup plus fort que l’homme, faire preuve de courage, appréhender l’environnement, obtenir des trophées de chasse, gagner du prestige au sein du groupe, se montrer capable de défendre et travailler pour le soutien de sa future famille.
Le contact entre les différents groupes locaux avait lieu à travers des alliances matrimoniales à la période des inondations (fêtes de la chicha et de l’acuri) sur l’île d’Insua considérée comme le centre de l’univers donc territoire sacré. Ils renforçaient ainsi l’identité et l’unité sociale du groupe.
Ressources
Les Guatós sont les représentants typiques des groupes canoieros qui se sont installés dans les zones inondées du Pantanal dans le Mato Grosso.
La stratégies d’occupation de cet espace sont liées à des facteurs culturels et écologiques importants pour la subsistance du groupe où chaque famille dépend de sa capacité à obtenir indépendamment les ressources nécessaires à sa survie. La diversité biologique caractérisant la zone Guató favorise l’exploitation d’une gamme de ressources fauniques et floristiques à travers les activités de chasse, de pêche, de cueillette et de culture.
Il y a de nombreuses traces culturelles anciennes de cette activité de subsistance dans les zones inondables de la région comme témoignages d’un type de survie caractéristique des groupes canoieros qui occupaient le Pantanal.
Les établissements Guatós
Selon les Guatós eux-mêmes ils ont trois types de peuplement de base tous liés à des zones écologiques proches des cours d’eau : l’aterro ou marrabóró, beira de rio ou modidjécum, beira de morraria ou macaírapó. L’occupation de ces établissements est lié directement à trois facteurs culturellement et écologiquement importants pour la subsistance de ce groupe canoiero :
- La saisonnalité (périodes de sécheresse et d’inondation)
- La forme d’organisation sociale (familles autonomes)
- La grande mobilité spatiale (fluviale)
Les établissement Marrabóró sont établis dans les forêts riveraines, dans le champs propres, sous forme de capões –de-mato ou chaînes de montagnes, le long des bordures de zones humides et de rivières. Ces établissements sont les plus importants pour les familles et ils les occupent à la saison des inondations.
Les établissement Modidjécum sont liés à la végétation de la forêt riveraine, ils sont occupés pendant la période de sécheresse et peuvent parfois être partiellement inondés à la saison des inondations. C’est l’établissement qui correspond aux parcelles cultivées.
Les étalissements Macaírapó en revanche, qui sont les plus protégés des inondations et les plus adaptés à la culture sont occupés à la saison de sécheresse. En effet, pendant la période d’inondation, quand les champs sont inondés, la mobilité des Guató augmente ce qui leur permet d’explorer davantage les zones écologiquement meilleures pour leur subsistance. De plus c’est durant cette période qu’ils fraternisent avec d’autres familles vivant dans des lieux plus éloignés et ils peuvent ainsi revitaliser les liens qui maintiennent l’unité.
Artisanat
Il comprend essentiellement du matériel de subsistance, arcs, flèches, bodoques, zagaias, canoës, rames, zigas, pièges de chasse, bâtons de cavouco, un gourdin de pêche et de l’équipement domestique et de travail comme des objets en bois, des calebasses, de la céramique, des peaux, des nattes, des objets tressés.

Les canoës

Le canoë manum est le principal moyen de transport des Guatós surtout à la haute saison. La femme est responsable de le gouverner à l’arrière. Lorsque toute la famille est à bord du canoë, celui-ci se trouve à quelques centimètres seulement au-dessus du niveau de l’eau ce qui ne les empêche nullement d’utiliser l’arc et les flèches pour chasser et pêcher. (Florence 1948).
Le tissage
acuri By Marcelo Cavallari - Own work, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=42725275
Le tissage Guató est une activité masculine avec l’utilisation presque essentielle de la fibre du palmier acuri (attalea phalerata) pour réaliser des paniers de type damier, des nattes de type sergé, des tapis de couchage en acuri (mádaakúts’i), et en typha dominguensis (miró), des ventilateurs pour le feu (tiakanatá), des paniers de transport et des tasses. Avec les fibres de tucum (bactris glaucescens), ils fabriquent des éventails à moustiques ou mapara, des moustiquaires(mageetó) indispensables dans la région en raison de la quantité de moustiques qui surviennent à certaines périodes de l’année.

bactris glaucescens By Bernard DUPONT from FRANCE - Tucum Palm (Bactris glaucescens), CC BY-SA 2.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=51071171
Villages
Contrairement à d’autres peuples de la région ils n’ont pas de maison de village mais des logements pouvant être classés comme abris temporaires et la maison permanente servant essentiellement à abriter les familles face aux facteurs climatiques.
Rituel funéraire
Ils enterraient leurs morts dans des endroits spéicifiques et protégés des inondations mais pas trop près des colonies fixes. Ils étaient enterrés allongés dans des fossés, sur une natte. Le deuil était réservé aux femmes qui coupaient leurs cheveux très courts quand elles perdaient leur mari.
source : pib.socioambiental.org