Brésil : Le peuple Arara de la Volta Grande

Publié le 8 Juin 2020

 

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Peuple autochtone du Brésil vivant dans l’état du Pará. Ils avaient déjà des contacts avec les colonisateurs du XVIIIe siècle et plus tard, en raison de l’avancée des sociétés extractrices dans la région. Des conflits constants ont lieu avec d’autres groupes indigènes ainsi que l’ouverture de la transamazonienne qui a favorisé des vagues de migration et la recherche de nouveaux espaces pour les colons et sociétés d’extraction.

Les impacts dans la région sont considérables, ils modifient les relations socio-économiques, cosmologiques et politiques dans le mode de vie des Arara ainsi que leurs relations avec la région et d’autres groupes ethniques existants dans leur environnement.

Population : 143 personnes (2014)

Localisation et terre indigène

  • T.I Arara de Volta Grande  do Xingu – 25.524 hectares, 143 personnes, réserve homologuée. Etat du Pará. Ville : Senador José Porfirio.

Selon les rapports d’anciens indigènes Arara de la Volta Grande du Xingu, ils seraient les descendants des Arara du rio Bacajá.

Avec l’arrivée du mégaprojet hydroélectrique de la centrale de Belo Monte, l’impact sur l’aspect environnemental, économique , socio-culturel est plus grand entraînant des changements plus invasifs dans la façon dont les Arara conçoivent et mènent leur vie. La réduction du débit causée par le projet dans la section de la Volta Grande du rio Xingu entraînera selon les prévisions Arara que les Enchantés se déplaceront vers d’autres endroits.

Le nom

Selon les recherches de Nimuendaju (1948) les Arara sont appelés dans 11 endroits différents à des moments et avec des noms différents comme Arara, Pariri, Timiren, Yaruma ce qui peut indiquer qu’il s’agissait de différent groupes qui formaient des sous-groupes, peut-être isolés et indépendants les uns des autres. Les Arara de la Volta Grande du Xingu étaient connus sous le nom de Maias par leurs voisins.

Eux ne s’appellent pas ainsi, ils se reconnaissent comme les descendants des Arara du Bacajá.

Langue : portugais, des mots individuels de la langue maternelle sont néanmoins encore parlés.

Organisation sociale

 

Village Arara Volta Grande do
Xingu - Foto Rafael Salazar 2009

Le village actuel est dirigé par Leoncio Ferreira do Nascimento, le lien entre l’histoire passée et récente. Il a préparé son petit-fils Carlos Ferreira da Costa Arara a diriger son vaste groupe familial. Ce leadership a pour attribut de traiter les questions politiques dans le domaine éducatif, de la santé, de la terre et d’autres situations pouvant survenir. La décisions finale est basée sur la consultation de la communauté.

Activités productives

Ils vivent le long du rio Xingu-Bacajá et dans des forêts qui permettent leur survie économique, sociale, physique et culturelle. Leur subsistance est assurée par la collecte, l’utilisation des rivières et de la forêt. Un calendrier des activités est organisé pendant l’année mais ces activités ne sont pas toujours suffisantes en nourriture pour les familles. La pêche, la chasse, la production de farine sont des activités exercées toute l’année. Ils peuvent compléter ces activités avec d’autres emplois pour recevoir un revenu monétaire.

Calendrier

  • Janvier/février : collecte des châtaignes, pêche, chasse, farine. Dans le village de Wanga la farine est fabriquée pour la consommation et partagée avec ceux qui ne peuvent pas en produire assez. Sinon, ils négocient avec d’autres peuples indigènes ou bien vont la vendre sur le marché d’Altamira. Le troc est aussi une possibilité.
  • Avril : préparation des champs de culture pour y planter des haricots qui seront récoltés en milieu d’année.
  • Juin : chasse, pêche, production de farine, récolte du maïs, du riz jusqu’en juillet.
  • A partir de juillet : préparation des nouvelles rozas (nettoyage, abattage des arbres de la forêt vierge), activité qui dure jusqu’en octobre.
  • Août : défrichage, ouverture des champs et brûlis en septembre.
  • Septembre : certains brûlent les parcelles de culture , d’autres participent à la coivara (abattage, nettoyage des rozas, plantations).
  • Octobre : coivara.
  • Novembre : plantation du riz, du manioc, du maïs, des ignames, des pommes de terre, du macaxeira (manihot utilissima), des bananes, des pastèques, des ananas, jusqu’en décembre.

Le coivara

C'est une technique agricole traditionnelle utilisée dans les communautés indigènes ou quilombolas, les caiçaras et les communautés riveraines du Brésil. On l'appelle aussi agriculture itinérante, elle consistes en quelques années de culture suivies d'années de repos des sols pour permettre aux parcelles de se régénérer. La plantation est précédée par la coupe des arbres, le brûlis dans lequel le feu joue un rôle fondamental car les cendres servent d'amendement. Ensuite la rotation des cultures est essentielle pour assurer la fertilité et la lutte contre les ravageurs. Cette méthode est utilisée dans le cadre de l'agriculture de subsistance. Elle est aussi bien mise en avant pour sa pratique par certains que décriée par d'autres, dans le domaine des scientifiques.

Leur régime dépend beaucoup des poissons pêchés dans les rios Xingu et Bacajá et de la farine de manioc, des produits comestibles obtenus sur les marchés de Villa Resaca ou des bateaux de commerce.

La principale ressource monétaire provient de la vente des châtaignes (noix du Brésil), de la pêche (vente de poisson), du travail sous contrat pour dégager des broussailles chez les voisins.

Les mois d’été (juin à novembre) sont considérés comme des mois d’abondance pour le village. Les mois d’hiver (décembre à mai) sont des mois de rareté imposant l’utilisation équilibrée de l’argent obtenu.

source : pib.socioambiental.org

Rédigé par caroleone

Publié dans #ABYA YALA, #Peuples originaires, #Brésil, #Arara de la Volta Grande

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