Pratiques Mapuche contre le coronavirus contient le premier rapport de la nouvelle Plate-forme régionale indigène contre cette pandémie
Publié le 12 Mai 2020
Dans le cas du Walmapu, le rapport prend trois exemples : le contrôle territorial et l'isolement volontaire ; le recours à la médecine traditionnelle ; et les expériences de solidarité, d'autosuffisance et de souveraineté alimentaire.
Temuco, le 9 mai 2020. (mapuexpress.org)- Les pratiques d'isolement communautaire volontaire, l'application du système de médecine traditionnelle dans les soins primaires et les mesures de renforcement de la souveraineté alimentaire, que les communautés mapuche ont mises en œuvre pour lutter contre le coronavirus, font partie du premier rapport de la nouvelle Plate-forme régionale indigène contre le COVID-19, qui a créé l'Observatoire Régional des Droits des Peuples Indigènes (ORDPI) - une entité appartenant au Fonds pour le Développement des Peuples Indigènes d'Amérique latine et des Caraïbes (FILAC) - ainsi que le Forum Indigène d'Abya Yala (FIAY).
Le document publié cette semaine reflète les actions des peuples autochtones, qui "ont répondu de manière créative et engagée à la réalité à laquelle ils sont confrontés, avec une conscience claire de l'urgence et de la gravité de la situation et ont pris différentes mesures pour faire face au COVID-19.
Le document FILAC propose également une série de recommandations aux gouvernements et à toutes les instances qui, d'une manière ou d'une autre, jouent un rôle important dans la lutte contre le COVID-19 ; parmi celles-ci :
- protéger les populations vulnérables et répondre aux besoins concrets de chaque communauté indigène ;
- développer au sein des Systèmes Nationaux d'Information Sanitaire des mécanismes qui désagrègent et systématisent les informations identifiant les populations indigènes affectées par le COVID-19 ;
- et promouvoir et faciliter l'échange de bonnes pratiques entre les peuples, communautés et organisations indigènes de la région.
Dans le cas du Walmapu, le rapport prend trois exemples concernant : le contrôle territorial et l'isolement volontaire ; le recours à la médecine traditionnelle ; et les expériences de solidarité, d'autosuffisance et de souveraineté alimentaire.
Le document décrit que "dans la province d'Arauco, la population de Tirúa, en accord avec les organisations sociales et les communautés mapuche ont déterminé, à partir du 6 avril, la fermeture totale et définitive du territoire qui comprend la commune.
Cette expérience reflète l'un des nombreux endroits où les organisations et les communautés ont établi un contrôle territorial pour protéger leur patrimoine sanitaire.
L'"application du système de médecine traditionnelle dans les soins primaires" a également été mise en évidence par la FILAC, qui a décrit que "les communautés mapuche évaluent la pandémie à partir de leur propre vision du monde. Elle est comprise comme le résultat d'une mauvaise relation entre les espèces au sein de cette grande maison qu'est la planète. Elle est due à la transgression d'espaces sacrés tels que la mer, les collines, les lacs, les rivières. C'est pourquoi les Machi (agents médicaux Mapuche) pratiquent des rituels et des cérémonies de guérison.
Ils soulignent que la pandémie a été précédée par des signes tels que l'éclipse (mort du soleil) parmi d'autres événements qui ont anticipé ces moments de déséquilibre.
Et les mesures de sécurité alimentaire qui ont été mises en œuvre dans différentes zones côtières ont également été mises en évidence par le rapport qui a souligné que "les pêcheurs artisanaux de l'anse de Tirúa et Quidico, dans le territoire ancestral des Mapuche-lavkenche de la province d'Arauco, ont, de leur propre initiative, fait preuve de solidarité avec les habitants de la commune en leur donnant du poisson, avec ce geste ils ont démontré la capacité d'auto-alimentation et d'équilibre avec l'environnement que possède le territoire.
La nouvelle plateforme régionale indigène pour le COVID-19 "Pour la vie et les peuples" de la FILAC remettra ce rapport aux différents gouvernements de la région et continuera à établir des liens entre les communautés autochtones et à partager leurs expériences pour faire face à cette pandémie.
traduction carolita d'un article paru sur Mapuexpress