Panama - Autres points de vue sur la "conservation".
Publié le 12 Mai 2020
Les indigènes Ngäbe-Bugle ont enduré la criminalisation, le massacre et la répression brutale pour défendre leur territoire. Ils ont réussi à obtenir du gouvernement du Panama qu'il interdise l'exploitation minière et les centrales hydroélectriques dans leur région. Cependant, un autre assaut est venu des ONG conservationnistes.
WRM, 12 mai 2020 - De nombreux gouvernements, ONG et même entreprises prévoient d'augmenter le nombre de zones protégées dans le monde afin de réduire la perte de biodiversité et la déforestation.
Mais l'expérience nous montre que le modèle de conservation dominant qui continue à être utilisé ne considère pas les peuples indigènes ou les autres communautés forestières comme des agents clés de la préservation et de la tutelle des forêts. Au contraire, la plupart des zones protégées interdisent la présence humaine.
Malgré les difficultés qu'ils rencontrent en raison de la pandémie, nous transcrivons ci-dessous quelques échanges que nous avons eus avec Rogelio Montezuma, chef du Comité de défense de la région Ngäbe-Bugle.
En 2010, les indigènes Ngäbe-Bugle ont mené une forte résistance pour empêcher que leur territoire ne soit cédé à des entreprises minières et hydroélectriques. Ils ont dû endurer la criminalisation, le massacre et la répression brutale de la police, mais c'était une lutte consciente pour la vie de leur communauté.
En raison de cette forte résistance, le gouvernement panaméen a abrogé en 2010 la loi qui réformerait le code minier et a légiféré pour interdire l'exploration et l'exploitation minière, ainsi que les centrales hydroélectriques, dans la région Ngäbe Bugle. Il n'a pas été possible d'annuler la centrale hydroélectrique de Barro Blanco parce qu'elle se trouvait en dehors des limites du district, bien qu'elle ait un impact sur les communautés ngäbe vivant le long de la rivière où le barrage a été construit.
Le Cerro Colorado, qui devait être ouvert à l'industrie minière, est considéré comme un site biologique important en Mésoamérique et est le poumon de la région.
C'est pendant le processus de construction du projet Barro Blanco que le gouvernement panaméen, en collaboration avec des organisations internationales de conservation, a progressé dans la mise en œuvre de programmes de gestion de zones protégées (AP) dans les communautés indigènes qui se trouvent dans le Corridor Biologique Méso-Américain de l'Atlantique Panaméen (CBMAP). Dans ce corridor, il y a 14 zones protégées prioritaires. La région Ngäbe-Bugle fait partie de l'une des trois macro-régions de grande biodiversité.
- D'après votre expérience, que signifie pour vous "faire de la conservation" ?
Les peuples, par nature, ont toujours été conservateurs des forêts et de leur relation avec leur environnement, créant harmonieusement la coexistence de l'existence de tous les êtres vivants.
- Que considérez-vous comme fondamental pour la préservation des forêts par les peuples indigènes ?
Pour pouvoir préserver les forêts, il faut être conscient de l'importance de ce fait, de l'utilisation et du bénéfice qu'une source d'eau ne fournit pas, de la production de nourriture pour la survie sans que cela représente une menace et une destruction de l'environnement.
- Selon votre expérience, quels ont été les impacts générés par la création de la zone protégée ?
Il existe une zone protégée qui borde le territoire de la région Ngäbe-Bugle et qui crée une incertitude dans la population, où certaines pratiques sont restreintes comme la chasse, l'utilisation des arbres, entre autres. Cela crée directement un conflit social, car il n'y avait pas d'accord préalable sur ces restrictions. Lorsqu'ils prennent la décision de créer une zone protégée, ils se contentent d'informer et ne laissent aucune option aux populations concernées.
- Comment cela a-t-il affecté la conservation des forêts et le tissu social au sein des communautés ?
La conservation sans la participation réelle des communautés vivant dans et à partir de la forêt suscite beaucoup d'inquiétudes et de questions. En effet, de nombreuses décisions prises sont arbitraires et peu concluantes lorsqu'il s'agit d'utiliser ces ressources naturelles à des fins commerciales, sans mesurer leurs conséquences pour les peuples indigènes.
Source d'origine Movimiento Mundial por los Bosques Tropicales (WRM): https://wrm.org.uy/es/articulos-del-boletin-wrm/seccion1/panama-otras-miradas-del-hacer-conservacion/
traduction carolita d'un article paru sur Servindi.org le 11/05/2020
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Otras miradas del "hacer conservación"
Los indígenas Ngäbe-Buglé soportaron criminalización, masacre y brutal represión para defender su territorio. Lograron que el gobierno de Panamá prohibiera la minería y las hidroeléctricas ...
https://www.servindi.org/actualidad-entrevistas/11/05/2020/otras-miradas-del-hacer-conservacion
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Panama /Costa Rica : Les Ngäbe ou Guaymi - coco Magnanville
image Peuple autochtone dénommé aussi Ngöbe . Population 268.058 personnes Langues : ngäbere, famille des langues chibchanes Les Buglé pour autant représentent une ethnie différente parlant ...
http://cocomagnanville.over-blog.com/2016/03/panama-costa-rica-les-ngabe-ou-guaymi.html