Colombie - Depuis 5 heures du matin, plus de 275 familles indigènes se trouvent au milieu du tir croisé

Publié le 19 Mai 2020

Medellín 18 mai 2020


COMMUNIQUE


L'Organisation indigène d'Antioquia et le Conseil de gouvernement majeur rejettent et dénoncent au public les actions violentes qui sont enregistrées à cette heure, dans le Resguardo du rio Murindó, dans la municipalité de Murindó, Urabá Antioqueño, où les hommes des groupes armés illégaux se disputent le contrôle territorial dans la région.
Depuis le 18 mai 2020 à 5 heures du matin, la communauté insulaire du resguardo est devenu un théâtre de guerre, laissant au milieu du tir croisé 
275 familles indigènes composées d'enfants, de personnes âgées, d'hommes et de femmes pacifiques, dont le seul engagement est de défendre et de protéger le territoire et les lieux sacrés.
Depuis la mi-2019, l'OIW met en garde contre l'incursion d'hommes armés en marge de la loi, dans les resguardos indigènes de Murindó,
Urrao, Dabeiba, Frontino, Vigia del Fuerte et même dans le Bas Cauca, laissant une série de malheurs qui endeuillent le cœur des peuples indigènes ainsi que la mort de deux enfants indigènes à cause d'une mine antipersonnel dans la municipalité de Frontino, le déplacement actuel de 72 familles indigènes à Urrao et aujourd'hui la confrontation armée, pour ne citer que quelques cas, alerte qui n'ont jusqu'à présent eu aucun effet significatif sur les droits humains.
Aujourd'hui, nous continuons à dénoncer et à avertir que cette série d'actions conduit à des conséquences et nous craignons plus que jamais, pour la vie des familles et pour le processus d'organisation des communautés dans les municipalités mentionnées.
Dans nos appels, nous avons souligné avec insistance que les peuples
et les territoires indigènes devraient être des scénarios de paix et que nous rejetons la présence d'acteurs armés de toutes sortes, légaux et illégaux. 

L'engagement politique de l'OIA et des communautés indigènes est un engagement de paix, qui rejette toute forme de violence, y compris l'armée, pour cette raison, nos gardes indigènes ne possèdent pas d'armes, mais un bâton de commandement, comme symbole que les conflits peuvent être résolus par le dialogue.
Nous exigeons une fois de plus que les acteurs armés en marge de la loi, qui sans scrupules aujourd'hui nous laissent au milieu d'une fusillade d'une guerre qui ne nous concerne pas, au risque de nos vies, de cesser immédiatement les actions et quitter les resguardos indigènes d'Antioquia dès que possible.
Nous demandons également que les gouvernements nationaux et départementaux, convoquent de manière urgente par le biais de leurs institutions, une mission d'accompagnement et de caractère civil, dans les  communautés indigènes concernées par cette situation, qui viole tout traité international et les droits de l'homme en vigueur.
Enfin, nous lançons un appel urgent aux institutions et organisations qui
font partie du Bureau humanitaire permanent d'Antioquia (MPHA), de 
convoquer une session extraordinaire, afin de susciter des actions urgentes en matière d'aide humanitaire aux familles indigènes de Murindó, dont
nous ne connaissons pas encore les détails de leur état. 

traduction carolita d'un communiqué paru sur l'ONIC le 18 mai 2020

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