Bulletin de surveillance de l'ONIC n° 024 (Peuples indigènes de Colombie face au COVID-19)

Publié le 16 Mai 2020


13 mai 2020
 

L'ONIC -L'autorité nationale de gouvernement indigène produit périodiquement le bulletin d'information pour contribuer aux décisions opportunes et pertinentes des autorités traditionnelles, qui agissent de leur propre chef pour la protection des territoires et des communautés, ainsi que des organisations sociales, des entités de coopération et des institutions gouvernementales pour joindre leurs efforts afin d'assurer la survie et l'intégrité des 115 peuples et nations autochtones pendant la pandémie.

Conformément aux directives des Anciens, aucune référence n'est faite dans le Bulletin 004 au nom scientifique du virus.

Que contient ce bulletin ?

Le Bulletin 024 présente l'analyse de risque basée sur sa propre méthodologie, qui peut être consultée à la fin de ce document. Les données présentées sont le résultat de la mise en relation de l'étendue territoriale des peuples indigènes, des données recueillies par le SMT et des rapports officiels de l'Institut National de la Santé. Les informations analysées indiquent que la situation des peuples et des nations indigènes de Colombie face à la pandémie est de plus en plus tragique et tend à s'aggraver en raison de la grande vulnérabilité des conditions sanitaires précaires qui nous ont historiquement touchés. Nous ratifions l'appel urgent lancé au gouvernement national par la Commission Interaméricaine des Droits de l'Homme (CIDH), pour qu'il agisse et protège le droit fondamental à la santé des peuples autochtones.

- Mise à jour sur le niveau de risque : ce bulletin enregistre un total de 323 441 familles indigènes en alerte en raison de la probabilité de contagion ; il identifie 1 830 nouvelles familles à risque, par rapport au bulletin 023, ce qui représente une augmentation de 0,56%, avec une date limite fixée au 12 mai 2020, compte tenu de la prévalence, de la létalité et de la proximité des centres de population où des cas ont été confirmés.

Le SMT-ONIC a identifié 143 resguardos avec des communautés à risque, en ajoutant 84 061 familles au sein des resguardos (25,9%), 239 380 familles vivant sur leurs territoires ancestraux (74%), dont 2 139 familles dans des communautés dans le contexte des villes¹. Il est important de comprendre la modification de la situation due à la levée partielle de l'isolement préventif obligatoire dans le pays et qu'en termes d'analyse spatiale, 19 nouvelles municipalités de moins de 20.000 habitants sont confirmées au niveau national qui n'ont pas la capacité de répondre au niveau des soins de santé pour la gestion de la crise.

Sur les 282 municipalités touchées en Colombie, 214 (75,8%) comptent encore des communautés indigènes ; parmi celles-ci, 21 municipalités comptent 62,3% des familles indigènes en danger.

- Recommandations : Les anciens nous disent : "Soyez reconnaissants envers la mère, nous offrons le fruit de la vie. Comme nos ancêtres l'ont fait. Les premiers fruits étaient pour les animaux, les oiseaux. La graine aura désormais une grande valeur nutritionnelle pour les gens.

- Exigences : La CIDH a exhorté l'État colombien à garantir le droit fondamental à la santé des peuples indigènes dans le contexte de la pandémie, dans une perspective d'interculturalité, de genre et de solidarité intergénérationnelle, en tenant compte des soins préventifs, des pratiques curatives et des médecines traditionnelles, avec une attention particulière à la situation des groupes les plus vulnérables face à la pandémie, notamment les personnes âgées et/ou celles présentant des pathologies préexistantes, dans les zones éloignées des centres de santé.
 

https://www.onic.org.co/boletines-osv/3871-boletin-024-sistema-de-monitoreo-territorial-smt-onic-informacion-para-proteger-la-vida-y-los-territorios

Mise à jour du niveau de risque.

Analyse des risques en fonction de la prévalence et de la létalité des centres peuplés avec des cas confirmés


À ce jour, dans les principales villes, qui représentent 59,8 % des cas, on constate un transfert récurrent de l'épidémie vers les municipalités intermédiaires dont la population se situe entre 700 et 100 000 habitants, et une extension vers les municipalités de moins de 100 000 habitants, à proximité desquelles se trouvent la plupart des territoires indigènes. Actuellement, 12,3 % des cas accumulés (1 515) se trouvent dans des villes de moins de 20 000 habitants ou de catégorie 5 et 6², ce qui confirme la tendance à l'accumulation de cas dans les municipalités qui ne disposent pas de l'infrastructure du système de santé pour faire face de manière adéquate à la pandémie. Cette tendance à des vagues cycliques d'expansion a conduit à l'introduction du concept de prévalence et de létalité² dans la présente analyse pour le rendre plus concret aux contextes dans lesquels vivent les différentes populations.

Par conséquent, l'analyse du risque par contagion dérivée du calcul de la prévalence montre que les peuples autochtones ont au moins deux fronts de contagion. La première concerne les contextes frontaliers avec les cinq pays frères et leurs différentes politiques pour contenir la pandémie, puisqu'à l'heure actuelle, nous constatons, par exemple, que l'Équateur, le Pérou et le Brésil n'ont pas de stratégie claire pour stopper l'avancée dans leurs villes frontalières. La seconde est le résultat des interrelations sociales, économiques et culturelles que les peuples indigènes entretiennent avec les villes périphériques et certaines grandes villes, formant une dépendance à l'interaction par la concentration de la production, l'accès aux biens et aux services.

La propagation du virus : la croissance dans les municipalités

Cette analyse montre la présence de 11 964 communautés indigènes dans 375 municipalités, ainsi que leurs 767 resguardos à partir de 2019 et les 36 6769 familles vivant sur leurs territoires ancestraux ; ces registres administratifs, spécifiques aux peuples indigènes, sont dans la plupart des cas difficiles à relier aux délimitations arbitraires des départements, municipalités, centres de population et villages républicains, car ils ne correspondent pas aux schémas d'implantation culturelle et spirituelle des peuples indigènes. Toutefois, le Système de surveillance du territoire (SMT) de l'ONIC s'est efforcé de lier ces deux réalités afin de détailler les principales zones du pays et les peuples autochtones qui se trouvent dans les régions les plus exposées au risque de contagion et qui nécessitent l'attention des diverses institutions nationales et des gouvernements autochtones.

Les données de l'Institut national de la santé (INS) et les dossiers administratifs du Système de surveillance du territoire (SMT) - ONIC (au 12 mai) indiquent que, par rapport à notre précédent bulletin 023, le nombre de nouvelles municipalités dans lesquelles la pandémie s'est déplacée est de dix-neuf (19) : Ituango, Cisneros (Antioquia), Arauca (Arauca), Providencia (Archipel de San Andrés), Villanueva (Bolívar), Tinjacá, Muzo et Santa Rosa (Boyacá), Aguadas (Caldas), Chimá (Córdoba), Sitionuevo (Magdalena), Puerto López (Meta), Caquetá, El Zulia (Norte de Santander), Puerto Guzmán (Putumayo), Córdoba (Quindío), Planadas (Tolima), Pradera (Valle del Cauca) et Mitú (Vaupés).

Le graphique suivant (1) montre le nombre de cas par municipalité selon sa catégorie qui est définie en fonction de la population.

Cinquante-neuf pour cent (59,3 %) des cas à ce jour se trouvent dans des municipalités de catégorie spéciale telles que Medellín, Bogotá, Cali, Barranquilla et Cartagena ; 18 % des cas se trouvent dans des municipalités de catégorie 1 dont la population est comprise entre 100 001 et 500 000 habitants, suivis par 7,2 % des cas positifs du virus dans des municipalités de catégorie 5 dont la population est comprise entre 10 001 et 20 000 habitants. En ce qui concerne notre bulletin 023, on observe une brève augmentation d'environ 2 % des cas où le virus se propage aux municipalités de catégorie 2, 5 et 6, ce qui signifie la propagation du virus à d'autres territoires.

Nombre de cas confirmés et pourcentage cumulé par catégorie de municipalité

 

Source : COVID-19 Colombie | Rapport 12-05-2020-Corte- 9PM, Institut national de la santé, catégorisation des départements, districts et municipalités, Comptes nationaux, 2020. Elaboration : Équipe de la population et équipe pour l'articulation, le suivi et la production d'informations ONIC

Municipalités avec cas et population indigène


Au moment de la rédaction du présent rapport, le Système de surveillance territoriale (SMT) - ONIC, enregistre un total de 169 cas chez les peuples indigènes, dont 8 décès.

  • 146 cas confirmés se trouvent à Leticia (Amazonas) avec 6 décès, selon le rapport du ministère de la santé du gouvernement du département de Amazonas⁴ ;
  • 12 cas dans la municipalité de Malambo (Atlántico) avec 1 décès ;
  • 1 cas à Cartagena (Bolivar) ;
  • 1 à Bogotá ;
  • 1 cas à Agustín Codazzi (Cesar) ;
  • 2 à Cúcuta (Norte de Santander) ;
  • 1 à Maicao (La Guajira), 3 cas dans la municipalité de Cumbal (Nariño) et
  • 1 décès à Isnos (Huila).

Le SMT a identifié que le virus s'est propagé à 214 municipalités ayant une population indigène, c'est-à-dire dans 57% des municipios⁵ où les peuples indigènes exercent leurs activités sociales, économiques, culturelles et spirituelles. Le nombre de familles indigènes à risque a augmenté de 1 830, pour atteindre un total de 323 441 familles à ce jour. Il est donc recommandé que les peuples et nations autochtones vivant dans ces municipalités réduisent au minimum le nombre d'interactions sociales avec les centres de population ou dans un contexte frontalier, RENFORCENT ET/OU ADOPTENT toutes les mesures d'autonomie visant à réduire la fréquence de ces interactions sociales et continuent à renforcer les exercices de gouvernance, le contrôle territorial, la coopération entre les peuples, le troc, entre autres formes caractéristiques des peuples autochtones, sans attendre qu'à court terme le gouvernement national soit en mesure de faire face à la crise humanitaire qui résulte de l'isolement obligatoire⁶.

De même, l'ONIC a identifié les départements qui comptent le plus grand nombre de familles susceptibles d'être touchées par la pandémie :

  • NARIÑO,
  • CAUCA,
  • CÓRDOBA,
  • LA GUAJIRA,
  • CALDAS et
  • SUCRE, qui représentent 85,8 % des familles à risque enregistrées par le Système de suivi territorial - SMT.

L'ONIC appelle les autorités indigènes des départements du Vaupés et de l'Arauca, qui figurent pour la première fois sur la liste des départements où se trouvent des familles indigènes en danger, à prendre des mesures extrêmes en ce qui concerne le contrôle territorial des peuples, notamment l'entrée de personnel étranger ou de champs pétrolifères dans les territoires et communautés indigènes, De même, le gouvernement national, les départements et les collectivités locales doivent fournir toutes les garanties pour prolonger la quarantaine pendant le temps nécessaire pour atténuer les impacts économiques, sociaux, culturels et sur la vie quotidienne qui sont prévus dans cette mise à jour des risques.

Les départements de Meta, Putumayo, Tolima et Bolívar doivent maintenir et renforcer les exercices d'endiguement, car le nombre de familles à risque augmente en pourcentage entre les bulletins.

Sur les 282 municipalités touchées en Colombie, 214 (75,8%) comptent encore des communautés indigènes ; parmi celles-ci, 21 municipalités représentent 62,3% des familles indigènes en danger. Il est à noter que parmi celles-ci, 8 municipalités appartiennent au département de Nariño. Il est donc nécessaire de concentrer des actions spécifiques sur ces territoires pour atténuer l'impact négatif sur les populations, en particulier sur les habitants de Los Pastos. (Voir tableau 1)

Dans les 193 municipalités restantes, 38 % des familles indigènes sont en danger en raison de leur proximité avec les centres de population, et il est donc nécessaire d'examiner plus en profondeur la situation dans ces 214 municipalités, en établissant un dialogue avec les autorités indigènes et les autorités locales et départementales.

Tableau 1. Vingt municipalités comptant le plus grand nombre de familles indigènes menacées par l'infection au 12 mai 2020

 

Source : Communautés indigènes géoréférencées de Colombie, ONIC, 2013-2020, COVID-19 Colombie | Rapport 12-05-2020-Corte-9PM, Institut national de la santé Elaboration : Équipe de la population et équipe pour l'articulation, le suivi et la production d'informations ONIC.

Par conséquent, depuis l'analyse spatiale du SMT - ONIC, une nouvelle phase de contagion a été identifiée.

Les alarmes sont en marche en

  • Amazonas,
  • Nariño,
  • La Guajira,
  • Chocó,
  • Cauca,
  • Meta,
  • Arauca et
  • Vaupés.
  •  
  • Nous considérons qu'il est essentiel de mettre en œuvre et/ou de renforcer les mesures suivantes, entre autres :
  • recherche active des cas symptomatiques et asymptomatiques, réalisation de tests territorialisés,
  • accélération de la délivrance des résultats,
  • garantie effective de l'isolement,
  • fourniture massive d'éléments de biosécurité,
  • renforcement réel des capacités et du système de santé avec une approche territoriale,
  • gestion psychosociale de la peur,
  • renforcement effectif des capacités communautaires pour le traitement de la crise sanitaire,
  • et promotion de la rencontre et du dialogue entre l'approche de la médecine traditionnelle et interculturelle.

Analyse de l'expansion spatiale des peuples indigènes


L'analyse de l'expansion spatiale du virus indique que d'ici le 12 mai 2020, les peuples indigènes à risque sont :

  • Jupda,
  • Curripaco,
  • Desano,
  • Wanano,
  • Sikuani,
  • Kawiyari et
  • Siriano, principalement des peuples de la région de l'Orénoque, ce qui témoigne de la situation difficile et complexe qui affecte aujourd'hui la région de l'Orénoque et l'Amazonie colombienne. En particulier, il est nécessaire de souligner la fragilité démographique des peuples Judpa (33 personnes) et Kawiyari (809 personnes), ainsi que le risque d'extermination du peuple Sikuani selon l'ordonnance 004 de la Cour constitutionnelle de 2009, facteurs qui augmentent la vulnérabilité de ces peuples.

De même, les peuples et nations indigènes qui doivent renforcer et/ou consolider les mesures d'endiguement et de contrôle territorial face à la pandémie, car elles présentent des niveaux de risque sensiblement plus élevés par rapport au bulletin précédent, sont :

  • Yukpa,
  • Gunadule Tule
  • Embera Dóbida.

Les villages de Los Pastos et Zenú montrent une diminution du pourcentage d'augmentation des familles à risque par rapport au bulletin précédent. Comme mentionné dans d'autres sections, l'évolution des niveaux de risque dépend de l'évolution de la prévalence et de la mortalité dans les municipalités où les cas sont confirmés, des indicateurs qui sont dynamiques, mais lorsque les niveaux de risque diminuent, cela ne signifie pas que nous baissons la garde en matière de mesures d'autoprotection. (Voir tableau 2)

Tableau 2 : Familles indigènes des zones rurales et urbaines par village exposées au risque d'infection au 12 mai 2020

 

Source : Communautés indigènes géoréférencées de Colombie, ONIC, 2013-2020, COVID-19 Colombie | Rapport 12-05-2020-Corte- 9PM, Institut national de la santé Elaboration : Équipe d'articulation, de suivi et de production d'informations ONIC.

Analyse par les gardiens


Avançant dans la tâche de comprendre la dimension du risque en termes de territorialité indigène et tenant compte de la proximité des centres de population avec les cas confirmés, le SMT - ONIC a identifié 143 resguardos avec des communautés à risque et qui totalisent 84.061 familles au sein des resguardos (25,9%), 239.380 familles vivant dans leurs territoires ancestraux (74%), dont 2.139 communautés dans le cadre de la ville. En ce qui concerne les resguardos ayant des communautés à risque, le tableau 3 présente les 19 resguardos ayant le plus grand nombre de familles touchées, dont 12 sont situés dans le département du Cauca et parmi les 6 ayant le plus grand nombre de familles, on trouve un à La Guajira, un à Cordoba et un à Cundinamarca. Il convient de noter que le nombre total de familles à haut risque d'infection dans ces foyers dépasse 50 %, principalement parce qu'ils sont situés à moins de 20 kilomètres de centres de population où des cas ont été confirmés et en raison de la prévalence et de la létalité de ces centres urbains.

Les autorités traditionnelles de ces resguardos sont donc invitées à poursuivre l'exercice d'un contrôle territorial discipliné et le renforcement de la gouvernance, en renforçant les actions qui limitent l'apparition de foyers. À cet égard, l'ONIC est prêt à contribuer à la mise à jour des plans d'urgence qui ont été élaborés, à assurer la coordination avec les entités sanitaires et à établir des relations avec d'autres peuples et organisations afin de procéder à des échanges conjoints de connaissances et d'aliments dans le cadre de l'autonomie de tous les peuples.

Tableau 3 : Resguardos comptant un plus grand nombre de familles exposées au risque d'infection en raison de la proximité, de la prévalence et de la létalité du virus dans leur zone d'influence

Source : Communautés indigènes géoréférencées de Colombie, ONIC, 2013-2020, COVID-19 Colombie | Rapport 12-05-2020-Corte- 9PM, Institut national de la santé Elaboration : Équipe d'articulation, de suivi et de production d'informations ONIC.

Portée des frontières


De même, dans le cadre du processus de suivi, l'ONIC a identifié un total de 13.170⁷ cas dans 44 villes voisines, dont le pourcentage le plus élevé se situe au Brésil (73%), au Pérou (19,9%) et en Équateur (5). 3 %) (voir tableau 4), ces cas, bien que non nationaux, mettent en danger les communautés qui vivent dans les territoires frontaliers ou qui sont binationaux, même dans une plus grande mesure que les cas nationaux ; il est donc clair que les zones transfrontalières présentent des niveaux de risque importants pour les 52 peuples et nations autochtones qui y vivent.

Tableau 4 : Nombre total de centres de population dans les pays frontaliers où des cas de virus ont été confirmés et pourcentage de variation entre les bulletins au 12 mai 2020

Source : Ministères de la santé de : Pérou, Équateur, Brésil, Venezuela et Panama, préparé par : Wilson Herrera, conseiller principal de l'ONIC, 10-05-20

Au moment où nous écrivons ces lignes, la ville de Leticia compte 741 cas et 2 à Puerto Nariño, 146 correspondent à des autochtones selon les informations du gouvernement amazonien. Avec la prévalence la plus élevée au niveau national, passant de 10.09 à 14.23 et avec une létalité qui est passée de 4.18 à 3.37 (depuis notre dernier bulletin) ; il faut souligner que le risque des communautés de la ville de Leticia continue d'être assez large en raison de sa proximité avec des villes du Brésil et du Pérou, lieux avec lesquels il existe historiquement des relations et des interactions étroites, c'est pourquoi l'alerte a été déclarée dans tout le bassin amazonien et tout particulièrement dans le Trapèze amazonien.

La situation complexe de Leticia et de l'Amazonie a été largement exposée dans plusieurs bulletins du SMT, en particulier dans le rapport spécial 001 du 2 mai dernier, qui a montré le manque de coordination entre les pays frontaliers, l'incapacité institutionnelle à faire face à la pandémie et l'abandon de l'État auquel les populations indigènes ont été confrontées ;

Dans ce rapport, l'"Alerte dans le département de l'Amazonas - Colombie pour la menace imminente de la pandémie de Covid-19 pour les peuples indigènes" publiée par l'Asociación Tejiendo Amazonas a également été rendue publique. Ce rapport a été publié à nouveau le 10 mai en plusieurs langues, avec le soutien de plusieurs organisations pour sa diffusion sur Mundial⁸. Cette alerte précise : "Bien que dans les deux derniers rapports de Covid-19 du Secrétariat à la santé d'Amazonas, les informations sur les cas confirmés aient été discriminées par la population indigène dans les zones rurales et urbaines, on ne sait toujours pas clairement à quels peuples ces personnes appartiennent, combien sont les décès, les cas suspects et le quartier ou l'organisation auxquels appartiennent les indigènes infectés dans la zone urbaine. Rien que dans la ville de Leticia vivent plus de 8 000 indigènes. Par conséquent, l'absence d'informations statistiques sur les cas d'infection dans la population indigène peut conduire à des décisions erronées, nuire à l'efficacité de la mise en œuvre du protocole destiné à protéger la santé des populations indigènes dans le département et limiter l'AATI et les conseils indigènes non associés dans la gestion des informations clés pour répondre à l'urgence.

Par conséquent, il est toujours essentiel que les communautés et les organisations travaillent dur et s'articulent pour surveiller et suivre la situation afin de localiser les actions et les articulations possibles qui leur permettront de SAUVER LA VIE, mais aussi que le Secrétariat départemental de la santé réponde à la demande des autorités indigènes et des organisations sociales de fournir ces informations désagrégées et spécifiques afin que la population locale puisse faire face à la situation plus efficacement.

Analyse épidémiologique

Afin de remplir son mandat de protection de la vie et du bien-être des communautés autochtones, l'ONIC a commencé, avec un groupe de professionnels de la santé, de l'épidémiologie, de la démographie et de la géographie, à suivre l'évolution de cette pandémie dans les territoires autochtones, en vue d'orienter ses propres actions et ses relations avec les organismes publics afin de sauver des vies et de réduire l'impact social, culturel, économique et spirituel des peuples et nations autochtones de Colombie.

Pour les besoins de ce bulletin, le nombre de familles à risque d'infection a augmenté de 1 830, ce qui équivaut à une augmentation de 0,56 % par rapport au bulletin 023. De même, les nouvelles municipalités de moins de 100 000 habitants continuent à présenter des cas confirmés du virus. On peut donc dire que l'expansion territoriale se poursuit, non plus à un rythme exponentiel, mais avec une tendance à la hausse (et = 177,72x2 + 1679,3x R² = 0,9552). Il est inquiétant que le nombre de cas confirmés dans les municipalités de catégorie 5 et 6 continue d'augmenter en termes absolus (1 515) et en pourcentage (12,3%), car ces municipalités plus proches des territoires indigènes n'ont pas la capacité de répondre en termes d'hôpitaux et de système de santé (voir graphiques 2 et 3).

Graphique 2 : Tendance à l'expansion du risque dans les familles indigènes en fonction de la proximité, pondérée par la prévalence et la létalité, qui se produit dans les zones urbaines où des cas de virus ont été confirmés.

 

Source : Géoréférence des communautés indigènes, ONIC 2020, Institut national de la santé, COVID-21 Colombie | Rapport 12-05-2020-Coupe 5pm. Préparé par : ONIC Population Team et ONIC Information Production, Monitoring and Articulation Team.

L'évolution de la pandémie au niveau national nous montre que la probabilité d'être infecté à partir du 12 mai 2020 est comprise entre 0,6 et 05 pour mille habitants, c'est-à-dire qu'une ville comme Bogota, qui a une population prévue de 7 743 955 habitants, peut atteindre environ 4 cas à court terme. 646 cas, cette approximation de la réalité de la pandémie doit être nuancée en tenant compte du niveau de sous-enregistrement que nous avons déjà identifié (figure 4), de sorte qu'elle nous permette de voir le rythme auquel les cas plus confirmés s'accumuleront, ce qui nous permettra de projeter les chiffres et d'entreprendre les actions de politique propre et de plaidoyer dans les politiques publiques afin de contribuer à sauvegarder la vie des populations rurales et indigènes du pays.

Par conséquent, l'ONIC nous permet de voir comment, par exemple, le niveau de prévalence de la pandémie dans le cas de Leticia est 35 fois plus élevé que dans la ville de Bogotá, ceci en raison du taux élevé d'infection dans cette ville amazonienne, qui compte officiellement 49 737 habitants selon le DANE. D'autre part, la municipalité de Unión Panamericana (Chocó) présente l'un des taux de létalité les plus élevés avec 75%, ce qui est cohérent avec les vulnérabilités qui prévalent dans la région (fièvre jaune, IRA, mauvaise nutrition, capacité hospitalière déficiente, entre autres) en ce qui concerne la capacité de soins hospitaliers. Cette municipalité présente une grande vulnérabilité et, par conséquent, les populations qui y habitent courent un risque élevé de mourir de toute complication qui pourrait survenir, que ce soit en raison de la pandémie ou d'autres exigences médicales. À ce jour, la municipalité ne dispose que de 4 lits d'hospitalisation, 0 lit de soins intensifs et 0 lit de soins intermédiaires.

Graphique 3. Évolution de l'incidence et prévalence⁹ du virus au niveau national avec une date limite du 12 mai 2020

 


Source : Institut national de la santé, COVID-19 Colombie | Rapport 12-05-2020 - Coupez 18h Préparé par : ONIC Population Team et ONIC Information Production, Monitoring and Articulation Team

Étant donné l'augmentation des cas positifs dans les communautés indigènes, l'ONIC travaille actuellement à l'inclusion d'autres facteurs de vulnérabilité tels que la capacité installée pour la prestation de services de santé. Des experts indépendants en Colombie affirment que le nombre de cas asymptomatiques, l'impossibilité de réaliser des tests massifs et le retard dans la fourniture des résultats augmentent le sous-enregistrement des cas signalés par les pays, de sorte qu'à ce jour, la Colombie a une létalité moyenne de 5%, ce qui indique de manière conservatrice que si des tests de confirmation massifs du virus étaient appliqués, le nombre de cas serait d'environ 24 459 à ce jour. (voir figure 4).

Total des cas, cas cumulés et estimation des cas réels en fonction des niveaux de sous-déclaration

Source : COVID-19 Colombie | Rapport 12-05-2020-Corte- 9PM, Institut national de la santé, catégorisation des départements, districts et municipalités, Comptes nationaux, 2020. Elaboration : Équipe de la population et équipe pour l'articulation, le suivi et la production d'informations ONIC.

Dans ce scénario, il convient d'unir les forces d'institutions scientifiques et universitaires indépendantes pour permettre une évaluation plus objective de la pandémie dans le pays et pour en évaluer l'impact respectif, de sorte que les plans d'urgence élaborés par les peuples et nations autochtones soient soutenus par le gouvernement national, tandis qu'au moins 5 % du total des tests de dépistage sont alloués aux communautés autochtones qui présentent actuellement les niveaux de risque les plus élevés, en les incluant dans les groupes de population les plus vulnérables.

Politiques en faveur des populations autochtones en relation avec la pandémie


Dans chaque bulletin, nous avons alerté le gouvernement national et l'opinion publique sur les niveaux de risque auxquels les peuples et nations autochtones sont confrontés avec le virus. Des mesures différenciées et globales ont été demandées afin d'unir les efforts et d'obtenir des réponses OPPORTUNES ET CULTURELLEMENT PERTINENTES, en tenant compte du fait que les peuples indigènes sont des sujets collectifs bénéficiant d'une protection constitutionnelle spéciale.

Depuis le 24 mars, date à laquelle la quarantaine ou l'isolement préventif obligatoire a été décrété au niveau national, les peuples et nations indigènes se sont conformés à cette mesure sans que le gouvernement n'apporte de réponses efficaces et de garanties d'accès à l'aide humanitaire pour la nourriture, l'eau et les services de santé.

Les chiffres de ce bulletin montrent le risque imminent de contagion auquel les peuples indigènes sont exposés quotidiennement sans que le gouvernement n'y prête attention en temps utile ; qui, les jours précédents, a fait rapport à la CIDH sur la fourniture d'aide humanitaire par le biais du programme "La Colombie est avec vous - un million de familles", ainsi que sur l'élaboration du "Plan d'actions urgentes dans les territoires indigènes pour l'atténuation de la pandémie COVID-19 et pour l'autosoin dans le cadre de l'ISSPI en coordination avec la SGSSS" ¹⁰, Ces mesures n'ont pas encore été mises en œuvre car, dans la grande majorité des territoires indigènes, le gouvernement n'a pris aucune mesure pour renforcer les capacités des gouvernements indigènes, et il n'existe pas non plus de programmes d'information adéquats ni de garanties d'isolement préventif obligatoire. À ce jour, les équipements ou kits de biosécurité annoncés le 2 avril n'ont pas été reçus.

Comme preuve de la non-conformité du gouvernement, les organisations indigènes ont dénoncé publiquement, dans un communiqué¹¹¹ du 28 avril 2020, la Table ronde permanente de consultation des peuples et organisations indigènes (PPC), qui " (...) ) Depuis le 17 avril, nous insistons sur une réunion urgente pour faire place au "Plan d'actions urgentes dans les territoires et les peuples autochtones pour l'atténuation de la pandémie de COVID-19 et pour l'autosoin dans le cadre de l'ISSPI en coordination avec le SGSSS" présenté au ministère de la Santé et de la Protection sociale par la Table permanente de concertation le 13 mars, mais jusqu'à présent le silence administratif a été maintenu. Étant donné l'absence de réponse du gouvernement, il est essentiel de continuer à développer la communication avec les communautés et la participation directe aux territoires dans l'exercice de rapport et de suivi, afin de mettre en évidence l'inefficacité de l'État.

Bien que la CIDH ait recommandé que l'État adopte des mesures, y compris des politiques sociales, visant à atténuer les effets socio-économiques que les actions sanitaires mises en œuvre pour la prévention et les soins de la pandémie COVID-19 peuvent provoquer sur les formes de vie et la subsistance économique des peuples indigènes, en respectant le principe d'égalité et de non-discrimination ;

Pour le Mouvement indigène de Colombie, le non-respect de cette recommandation est dû à l'inefficacité et à l'absence d'une approche gouvernementale différenciée pour faire face à cette crise sanitaire dans les territoires indigènes qui sont actuellement menacés en raison de la prévalence, de la létalité et de la proximité des villes où des cas de virus ont été confirmés, ainsi qu'au manque de clarté quant à la stratégie réelle proposée par le gouvernement national et aux pertes humaines estimées que les différents secteurs de la population rurale de Colombie devront assumer dans leur communauté et leur environnement familial pendant qu'ils font face à cette pandémie.

Suite à la recommandation de nos autorités spirituelles de ne pas craindre ce virus, sachant et comprenant que c'est la meilleure défense pour s'organiser dans les territoires et pour répondre avec sagesse à ce nouveau défi de survie et face à l'absence d'une politique gouvernementale globale pour prévenir et gérer la pandémie avec un focus différencié, il est impératif que les autorités et les organisations indigènes accélèrent l'adoption de décisions qui nous permettront d'avancer avec force dans deux directions, celle de la culture : renforcer les actions de RETOUR À L'ORIGINE, notamment par des rituels d'harmonisation et de récupération de l'autonomie alimentaire dans tous les territoires indigènes et en termes interculturels : lancer une surveillance et une recherche active des éventuels cas d'infections respiratoires aiguës (IRA) en prenant les précautions nécessaires et sans contact physique, à une distance inférieure à 2 mètres des familles interrogées, en privilégiant les territoires indigènes les plus proches des centres de population où des cas de virus ont été confirmés.

Recommandations


Les anciens nous le disent :

"Soyez reconnaissants à la mère, nous offrons le fruit de la vie. Comme nos ancêtres l'ont fait.
Les premiers fruits étaient pour les animaux, les oiseaux. Maintenant, la graine aura une grande valeur nutritionnelle pour les gens"¹².

*Aux autorités indigènes :


- Rapporter / informer tous les cas (confirmés et à confirmer) au Système de Surveillance Territoriale SMT-ONIC, avec les considérations qu'ils ont bien faites sur la gestion de l'information, afin de déployer comme ONIC et en unité avec d'autres organisations indigènes, sociales, ethniques et populaires les efforts nécessaires pour pouvoir contenir l'expansion de la contagion dans les territoires indigènes.
- Activer TOUTES les instances du propre gouvernement en coordination avec les alliés pour continuer à appliquer les propres plans de contingence exprimés dans les résolutions des différentes autorités régionales et locales ; insister auprès des communautés pour qu'elles obéissent aux orientations des autorités et des médecins traditionnels et adopter dans la mesure de leurs possibilités, les recommandations de protection et d'autoprotection face à une éventuelle contagion du virus pour éviter son expansion.
- Retour à nos pratiques traditionnelles de semis et de culture, retour au partage, troc, retour à la minga, retour à l'origine, retour à nos propres semences qui sont notre assurance. Semons, comme nos grands-pères l'ont fait, avec énergie et conscients de la valeur des biens communs et des connaissances millénaires.

 

Exigences

Au gouvernement national :

- Assister les cas pour la réalisation de tests massivement ciblés pour la détection précoce des cas symptomatiques et asymptomatiques, dans la municipalité de Malambo pour le peuple Mokaná.

- Se conformer aux demandes que la Commission Interaméricaine des droits de l'homme (CIDH) a formulées dans l'Alerte publiée le 6 mai 2020 concernant l'attention à porter à la pandémie, qui exige du gouvernement colombien qu'il prenne des mesures spécifiques pour les peuples indigènes, conformément à leur culture et au respect de leurs territoires, sur les aspects suivants

- Garantir le droit à la santé des peuples autochtones dans le contexte de la pandémie COVID-19, dans une perspective d'interculturalité, de genre et de solidarité intergénérationnelle ; en tenant compte des soins préventifs, des pratiques de guérison et des médecines traditionnelles (...).
- Assurer la participation des peuples indigènes, par l'inclusion de leurs organes représentatifs, de leurs dirigeants et de leurs autorités traditionnelles, à la formulation et à la mise en œuvre des politiques publiques visant la prévention et les soins de santé pour cette population
- Adopter des mesures, y compris des politiques sociales, visant à atténuer les effets socio-économiques que les actions sanitaires mises en œuvre pour la prévention et les soins dans le cadre de la pandémie COVID-19 peuvent provoquer sur les modes de vie et les moyens de subsistance économiques des populations autochtones, en respectant le principe d'égalité et de non-discrimination.
- S'abstenir, dans le cadre de la pandémie COVID-19, de promouvoir des initiatives législatives et/ou d'autoriser des projets d'extraction, d'exploitation ou de développement dans les territoires des peuples autochtones ou à proximité, en raison de l'impossibilité de mener à bien des processus de consultation libre, préalable et informée (en raison de la recommandation de l'OMS d'adopter des mesures de distanciation sociale) conformément aux normes internationales applicables.
- Étendre les mesures de protection des droits de l'homme des peuples autochtones en situation d'isolement volontaire et de premier contact dans le contexte de la pandémie COVID-19, en faisant un effort particulier pour protéger leur santé et leurs modes de vie, conformément à leur autodétermination et aux principes régissant l'action de l'État à l'égard de ces groupes.


Méthodologie du Bulletin


Les rapports de l'Institut national de santé (INS) ont été spatialement liés à la localisation des centres de population où le gouvernement national a confirmé la présence de cas et à la localisation des communautés indigènes géoréférencées par l'ONIC, dans les zones rurales du pays¹3 , ainsi que de certaines communautés dans le contexte de la ville.

Ainsi, l'analyse relie l'expansion territoriale que la contagion de ce virus a présentée, ainsi que les indicateurs de prévalence et de létalité au niveau municipal, à la localisation des communautés indigènes, dans une fourchette variable entre 15 et 45 kilomètres, ce qui signifie que la zone territoriale à risque pour les communautés indigènes et la population en général changera en fonction de l'intensité plus ou moins grande de la prévalence et de la létalité ; alors que les municipalités dont la prévalence est égale à zéro (0) et dont la date de guérison ou de décès du dernier cas est supérieure ou égale à un mois, ne seront plus considérées comme un territoire à risque. Dans le cas de la prévalence, l'accent est mis dans l'analyse sur la probabilité d'infection, et la létalité est liée à des éléments tels que la capacité de soins médicaux et la structure de la population des municipalités, selon que celle-ci est jeune ou plus âgée.

Le modèle d'analyse a inclus 41 villes situées dans les zones transfrontalières avec l'Équateur, le Pérou, le Brésil, le Venezuela et le Panama, que de nombreux peuples autochtones transitent en permanence ; pour ces cas, la fourchette stable de 15 kilomètres a été maintenue, c'est-à-dire qu'avec ces villes, les indicateurs de prévalence et de létalité n'ont pas été abordés pour le moment. De cette façon, les informations sur la progression de la pandémie dans les pays voisins et la proximité de l'emplacement des communautés indigènes en Colombie sont intégrées dans l'analyse.

L'objectif du système de surveillance des territoires - SMT - est d'alerter à temps les peuples et les nations autochtones, en fonction du comportement du schéma d'infection et des probabilités d'infection exprimées par l'intensité des interactions, des vulnérabilités présentes dans les territoires et des mesures gouvernementales locales, régionales et nationales prises pour contenir, atténuer, arrêter ou supprimer la vitesse d'infection de ce virus. Dans ce contexte, il a été décidé d'ajuster la méthodologie autant de fois que nécessaire pour contribuer de la manière la plus fiable à la prise de décision de la population générale et des autorités locales, étant donné la complexité de cette crise sanitaire et l'existence de nouvelles sources d'information ; en cherchant à anticiper les réponses locales au schéma d'expansion spatiale de la pandémie, aux probabilités de contagion et aux vulnérabilités présentes sur le territoire, car les populations autochtones sont conscientes que le temps de renforcer leurs mesures d'autoprotection et de contrôle du territoire est de plus en plus court, et que les réponses des gouvernements ne sont ni opportunes ni efficaces pour contenir et contrôler les pertes humaines, culturelles, sociales, spirituelles et économiques que la crise sanitaire peut entraîner pour les populations autochtones et les communautés rurales. Pour ces raisons, les autorités indigènes sont invitées à renforcer leur gouvernance, leur contrôle territorial et leurs capacités autonomes afin d'élaborer des scénarios qui garantissent la survie des peuples et des communautés.

Le Bulletin est conçu comme un effort collectif auquel se sont jointes d'autres voix des peuples indigènes et ethniques depuis l'édition 005 du 1er avril dernier. Ainsi, la Confédération indigène Tairona (CIT) de la Sierra Nevada de Santa Marta s'articule avec le Système de surveillance du territoire (SMT), dans le cadre de cette urgence sanitaire, depuis le 2 avril.

Il convient de noter que, compte tenu des changements dans la présentation des informations officielles de l'Institut national de la santé (INS), qui apparaissent désormais à 6 dates différentes, à savoir : date de notification, date d'apparition des symptômes, date de décès, date de diagnostic, date de guérison et date de rapport web, par rapport à notre Bulletin 016 avec une date limite du 19 avril, la date d'entrée dans le système ou FIS a été prise comme référence pour les calculs, car il s'agit de la date la plus proche de la période de contagion. Dans les cas où le patient est asymptomatique, la date du diagnostic est prise comme référence, ce qui était le cas auparavant car c'était le seul présenté par l'Institut national de la santé (INS).

Il convient d'expliquer que depuis le Bulletin 017, il y a eu un ajustement par rapport aux bulletins précédents, où les variables de prévalence et de létalité déterminent les fourchettes en nombre de kilomètres à prendre en compte pour définir le risque en fonction de la proximité des centres de population avec la présence de cas confirmés du virus, cet ajustement méthodologique implique que des variations négatives peuvent se produire dans le nombre de familles à risque, en fonction de l'amélioration des conditions de prévalence et de létalité dans les municipalités avec des cas confirmés. Cela signifie que plus l'intensité de la prévalence et de la létalité sera grande ou faible, plus la zone territoriale à risque pour les communautés indigènes et la population en général changera, tandis que les municipalités qui présentent une prévalence égale à zéro (0) et une date de guérison ou de décès de leur dernier cas supérieure ou égale à un mois ne seront plus considérées comme un territoire à risque.

ORGANISATION NATIONALE INDIGÈNE DE COLOMBIE (ONIC) - AUTORITÉ GOUVERNEMENTALE NATIONALE INDIGÈNE

#QuedateEnElTerritorio #ONICSalvandoVidas #MingaDeMonitoreo

Ficha Técnica

Reportes cualitativos y cuantitativos al Sistema de Monitoreo Territorial por parte de los 177 enlaces territoriales.

Fuentes

• COMISIÓN INTERAMERICANA DE DERECHOS HUMANOS (CIDH). La CIDH alerta sobre la especial vulnerabilidad de los pueblos indígenas frente a la pandemia de COVID-19 y llama a los Estados a tomar medidas específicas y acordes con su cultura y respeto a sus territorios. Comunicado de Prensa 6 de mayo de 2020: http://www.oas.org/es/cidh/prensa/comunicados/2020/103.asp
• Datos oficialmente reportados por el Gobierno Nacional desde el INSTITUTO NACIONAL DE SALUD (INS) en sus reportes diarios, disponibles en https://www.ins.gov.co/Noticias/Paginas/Coronavirus.aspx, consultados diariamente.
• Datos propios del Sistema de Monitoreo Territorial (SMT), que articula 50 organizaciones indígenas miembros y una red de primeros respondientes que habitan en territorios indígenas.
https://monitoreoterritorial-onic.co/.
• DEPARTAMENTO ADMINISTRATIVO NACIONAL DE ESTADÍSTICA – DANE (2018), XVIII Censo Nacional de Población y VII de Vivienda.
• GOBERNACIÓN DEL AMAZONAS – SECRETARÍA DE SALUD. Actualización Situación del Covid-19, Reporte 12/05/2020: http://www.amazonas.gov.co/noticias/actualizacion-de-la-situacion-en-la-region.
• IMPERIAL COLLEGE LONDON, Short-term forecasts of COVID-19 deaths in multiple countries, 19 abril 2020; tomado de https://mrc-ide.github.io/covid19-short-term-forecasts/index.html#introduction el 22 de abril de 2020.
• ORGANIZACIÓN NACIONAL INDÍGENA DE COLOMBIA – SISTEMA DE MONITOREO TERRITORIAL, Reporte Especial 001 - Trapecio Amazónico: Pueblos Indígenas con alto grado de vulnerabilidad multifactorial. Disponible en https://www.onic.org.co/comunicados-osv/3829-reporte-especial-001-trapecio-amazonico-pueblos-indigenas-con-alto-grado-de-vulnerabilidad-multifactorial
• ORGANIZACIÓN NACIONAL INDÍGENA DE COLOMBIA, Un mensaje desde los Padres Espirituales: Autonomía y Soberanía Alimentaria, 11 de mayo de 2020. Disponible en https://www.onic.org.co/comunicados-onic/3851-un-mensaje-desde-los-padres-espirituales-autonomia-y-soberania-alimentaria
• ORGANIZACIÓN NACIONAL INDÍGENA DE COLOMBIA, CONFEDERACIÓN INDÍGENA TAIRONA, ORGANIZACIÓN DE LOS PUEBLOS INDÍGENAS DE LA AMAZONÍA COLOMBIA y otros, Inoperancia del Gobierno conduce a al etnocidio de los Pueblos Indígenas por la pandemia - Comunicado público al Gobierno Nacional, Abril 28 de 2020. Disponible en https://bit.ly/3f4mUSr, consultado el 28 de abril de 2020.
• ASOCIACIÓN TEJIENDO AMAZONAS, Alerta en el departamento de Amazonas - Colombia por la inminente amenaza de la pandemia Covid-19 a los pueblos indígenas: https://www.onic.org.co/noticias/70-destacadas/3856-alerta-en-el-departamento-de-amazonas-colombia-por-la-inminente-amenaza-de-la-pandemia-covid-19-a-los-pueblos-indigenas.

https://www.onic.org.co/en/international-statements/3855-emergency-in-the-department-of-amazonas-colombia-due-to-the-threat-by-the-covid-19-pandemic-to-indigenous-peoples

 

1. ONIC actualmente se encuentra actualizando su ámbito territorial en los contextos de ciudad.

2. Categorías Municipales: Especial - Población =>500.000; 1era - Población => 100.001 - <=500.000; 2da - Población => 50.001 - <=100.000; 3ra - Población => 30.001 - <=50.000; 4ta - Población => 20.001 - <=30.000; 5ta - Población => 10.001 - <=20.000; 6ta - Población <10.000.

3. Donde: L=(F/E)*100 y L: tasa de letalidad. F: Número de muertes por una enfermedad en un periodo y área determinados. E: Número de casos diagnosticados por la misma enfermedad en el mismo periodo y área.

4. GOBERNACIÓN DE AMAZONAS – SECRETARÍA DE SALUD, Actualización Situación del Covid-19, Reporte 12/05/2020 http://www.amazonas.gov.co/noticias/actualizacion-situacion-del-covid19-940733

5. Por colindancia entre las cabeceras municipales y la ubicación de las comunidades que se encuentran en municipios vecinos, el número de municipios con casos confirmados es mayor a los identificados por el Instituto Nacional de Salud (INS) a corte de este Boletín.

6. Los Departamentos que presentan reducción en el número de familias en riesgo de contagio por cercanía, se debe básicamente al ajuste metodológico que ha tenido en cuenta la probabilidad de contagio expresada en la prevalencia de la enfermedad en el municipio y la letalidad del mismo, es decir, a mayor letalidad y prevalencia, mayor es el rango de riesgo por contagio espacial y viceversa.

7. La información de casos de Perú y Brasil ha sido ajustadas según las cifras entregadas oficialmente por los gobiernos de estos países, se presenta actualizada a 10 de Mayo.

8. Ver Alerta en el departamento de Amazonas - Colombia por la inminente amenaza de la pandemia Covid-19 a los pueblos indígenas, disponible en https://www.onic.org.co/noticias/70-destacadas/3856-alerta-en-el-departamento-de-amazonas-colombia-por-la-inminente-amenaza-de-la-pandemia-covid-19-a-los-pueblos-indigenas. https://www.onic.org.co/en/international-statements/3855-emergency-in-the-department-of-amazonas-colombia-due-to-the-threat-by-the-covid-19-pandemic-to-indigenous-peoples

9. Interpretación matemática: La tasa de prevalencia es la probabilidad de que un individuo perteneciente a la población base sea afectado por el evento (enfermedad) de interés en un momento dado.
Método de cálculo: La tasa de prevalencia se calcula de la siguiente manera: TASA DE PREVALENCIA = Número de casos existentes en el lugar X y momento en el tiempo * 1000 / Número total de personas de la población en el mismo lugar y tiempo

10. COMISIÓN INTERAMERICANA DE DERECHOS HUMANOS, La CIDH alerta sobre la especial vulnerabilidad de los pueblos indígenas frente a la pandemia de COVID-19 y llama a los Estados a tomar medidas específicas y acordes con su cultura y respeto a sus territorios, 6 de mayo de 2020. Disponible en: http://www.oas.org/es/cidh/prensa/comunicados/2020/103.asp

11. ORGANIZACIÓN NACIONAL INDÍGENA DE COLOMBIA, CONFEDERACIÓN INDÍGENA TAIRONA, ORGANIZACIÓN DE LOS PUEBLOS INDÍGENAS DE LA AMAZONÍA COLOMBIA y otros, Inoperancia del Gobierno conduce a al etnocidio de los Pueblos Indígenas por la pandemia - Comunicado público al Gobierno Nacional, Abril 28 de 2020. Disponible en https://bit.ly/3f4mUSr, consultado el 28 de abril de 2020.

12. ORGANIZACIÓN NACIONAL INDÍGENA DE COLOMBIA, Un mensaje desde los Padres Espirituales: Autonomía y Soberanía Alimentaria, 11 de mayo de 2020. Disponible en https://www.onic.org.co/comunicados-onic/3851-un-mensaje-desde-los-padres-espirituales-autonomia-y-soberania-alimentaria

13 Shape de Comunidades Indígenas de Colombia, 2013-2020, ONIC.

Traduction carolita du bulletin n°024 de l'ONIC

https://www.onic.org.co/boletines-osv/3871-boletin-024-sistema-de-monitoreo-territorial-smt-onic-informacion-para-proteger-la-vida-y-los-territorios

PEUPLES DE COLOMBIE (sur le blog)

Rédigé par caroleone

Publié dans #ABYA YALA, #Peuples originaires, #Colombie, #ONIC, #Santé, #Coronavirus

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