Brésil - Peuple Oro Win - Historique du contact
Publié le 14 Mai 2020

D'après la trajectoire des migrations Txapakura présentée par Meirelles (1989), on suppose que les Oro Win sont arrivés de la région d'Alto Mamoré (Bolivie), traversant la frontière à l'époque post-colombienne pour échapper à la présence des jésuites espagnols. On pense que jusqu'à la fin du XIXe siècle, de nombreux groupes indigènes vivant à proximité ou sur les rives des rios Guaporé et Mamoré se sont déplacés vers les sources des principaux affluents, protégés par les pentes abruptes des montagnes, comme celles des rios Pacaás Novos et Uopianes. Jusqu'alors, ils avaient été temporairement protégés du premier cycle du caoutchouc, qui a commencé le processus d'occupation effective de la vallée du Guaporé.
Le peuple Oro Win a subi de nombreux massacres, laissant peu de survivants. Le génocide contre les Oro Win a été perpétré avec une extrême cruauté, comme lors du massacre de l'igarapé de Teteripe, où des enfants indiens ont été jetés en l'air et traversés par des machettes ; et les femmes enceintes, attachées aux troncs, ont été lentement tuées avec le ventre déchiré à la pointe des machettes. Ce massacre a été promu sous le commandement du collecteur de caoutchouc Miranda da Cunha.
Le dernier massacre contre les Oro Win a eu lieu en août 1963, organisé par le seringalista Manoel Lucindo da Silva, dénoncé en 1978 et condamné en 1994 par le Tribunal du Jury Populaire à 15 ans de prison pour crime de génocide. Lucindo, cependant, en raison de son âge avancé, a purgé sa peine en résidence surveillée. Dans le procès du crime n° 6,362/78, deux témoignages sur le génocide ressortent : 1) Maria Pi Nowa (Mixem Toc) Oro Win "raconte qu'elle était en train de cueillir du maïs dans la forêt quand elle a entendu les coups de feu.
Effrayée, elle retourna au village et, à son arrivée, elle trouva plusieurs indiens blessés, et qu'à cette occasion, M. Manoel pointa une arme sur elle. Ensuite, M. Manoel a ordonné aux indiens blessés de s'asseoir par terre. Quand elle a entendu plusieurs coups de feu elle a su, alors, qu'ils avaient tué 4 enfants et 2 vieilles femmes. Après la fusillade, elle a été emmenée à la plantation de caoutchouc de M. Manoel Lucindo, où elle est restée quelques jours et, après avoir été battue, s'est enfuie. Dans le maloca de sa tribu, il n'y avait qu'une seule grande maison et elle a été brûlée par M. Manoel. Elle raconte que sa mère est morte dans une fusillade de Seringalistas sur le rio Cautário il y a quelque temps. Elle dit également avoir appris que M. Manoel a pris la femme de son père et a eu des relations avec elle jusqu'à ce qu'elle tombe enceinte puis meure, sans connaître la raison de son décès. Qu'après cela, M. Manoel l'a appelée,elle, Mixem Toc Oro Win, pour vivre avec lui et qu'elle a refusé, disant qu'elle avait déjà un mari".
2) Maria Piwan (Piunã) Oro Win : "Piunã raconte qu'elle était dans la tribu avec son père, quand ils ont entendu plusieurs coups de feu. Ils ont couru dans la forêt et ces événements ont eu lieu tôt le matin. Lorsqu'elle et son père sont retournés au village en fin d'après-midi, ils ont trouvé des enfants morts, une jeune femme et trois autres adultes. Que son père a creusé un trou et enterré les sept corps. Puis elle s'est enfuie avec son père.
D'après les récits des survivants, on estime que, sur un groupe de 52 personnes, 31 Oro Win ont été tués. La mère de Pi' Nowa et Piwan, nommée Saji, était la femme de Ti'omi. Saji a été tuée alors qu'elle était enceinte, attachée à un arbre avec le ventre ouvert à la machette, dans le massacre du rio Cautário. La deuxième femme de Ti'omi a été volée par le collecteur de caoutchouc Manoel Lucindo, puis empoisonnée. Après le massacre de 1963, Ti'omi, le seul homme adulte survivant, a mené son groupe à travers la forêt ; cependant, ils vivaient dans des conditions d'errance, sans période pour le pâturage ou pour la construction de malocas, fuyant soit les seringalistas soit les Uru-eu-wau.-wau.
Selon l'histoire de Ti'omi, après le massacre, les Oro Win ont fini en prison par le seringalista Manoel Lucindo et ont été forcés de travailler comme esclaves dans le seringal de São Luís. En plus de travailler pour la nourriture, les femmes étaient constamment violées par le seringalista et ses enfants. Au cours de cette période, ils ont subi une grave attaque de grippe et de rougeole, qui a entraîné la mort et l'invalidité.
Au début des années 1980, la Funai [Fondation nationale de l'indien] a emmené le peuple Oro Win de plantation d"hévéas de São Luís au poste indigène de Rio Negro-Ocaia. Ils y sont restés jusqu'en 1991, lorsque finalement le seringalista Manoel Lucindo a été expulsé et que les Oro Win ont pu retourner sur leurs terres. À cette occasion, le poste indigène de São Luís a été créé.
traduction carolita d'un extrait de l'article sur le peuple Oro win du site pib.socioambiental.org