Brésil : Le peuple Oro Win
Publié le 17 Mai 2020

Peuple autochtone du Brésil vivant dans l’état du Rondônia sur la Terre Indigène Uru-eu-Wau-Wau, sur le cours supérieur du rio Pacaás Novos.
Le peuple Oro Win est composé de 6 clans : Oro Towati’, Oro Kitam, Oro Wan Am, Oro Japraji, Oro Karapakan, Oro Naro. Les 3 derniers groupes sont appelés collectivement Oro Masam, gens de la cascade car ils vivent au pied des montagnes de Pacaás Novos où il y a 3 cascades. Les noms de ces groupes sont des noms d’arbres, towati’ ‘aricuri, syagrus coronata ou licuri), japraji (gameleira branca, ficus doliaria), karapakan (apuizeiro, ficus fagifolia)
Population : 88 personnes (2014)
Autodénominations : oro win, oro towati’, oro dans la langue txapakura désigne le collectif ou le groupe.
Le nom
Oro win pour certains voudrait dire « gens qui se peignent » car il était courant qu’ils peignent tout leur corps de genipapo et roucou.
Langue : oro win de la famille linguistique txpakura comme la langue des Warí, leurs voisins les plus proches, mais de langue différente. En 2010 il n’y avait plus que 6 locuteurs âgés.
Localisation
- T.I Uru-Eu-Wau-Wau – 1.867.120 hectares, 209 personnes. Villes les plus importantes de cette zone : Guajará-Mirim et Nova Mamoré. 9 peuples y vivent : Amondawa (langue tupí guaraní), isolés Bananeira, isolés du Cautário, isolés de l’igarapé Oriente, isolés de l’igarapé Tiradentes, peuple Juma (langue tupí guaraní), peuple Kawahiva isolés dui rio Muqui, peuple Oro Win (langue txapakura), peuple Uru-Eu-Wau-Wau (langue tupí guaraní).
Ils vivent le long des eaux amont du rio Pacaás Novos près de l’igarapé Agua Franca et de la sierra de los Pacaás Novos.
Chaque sous-groupe vivaient autrefois dans un village séparé mais restent en contact les uns avec les autres.
Ils vivent dans le village de San Luis où se trouvait la baraque de la plantation de São Luis, le village est situé dans la T.I Uru-Eu-Wau-Wau. La ville la plus proche est
Guajará-Mirim. 50% de la T.I est rocheuse et montagneuse située entre des ruisseaux et les pentes des montagnes.
Maisons contemporaines poste indigène São Luís. Foto: Joshua Birchall, 2009.
/image%2F0566266%2F20200512%2Fob_2f8021_festa-posto-indigena-sao-luis.jpg)
Brésil - Peuple Oro Win - Historique du contact - coco Magnanville
image D'après la trajectoire des migrations Txapakura présentée par Meirelles (1989), on suppose que les Oro Win sont arrivés de la région d'Alto Mamoré (Bolivie), traversant la frontière à...
http://cocomagnanville.over-blog.com/2020/05/bresil-peuple-oro-win-historique-du-contact.html

Menina com queixada, Posto Indígena São Luís. Foto: Andy Richter, 2010.
Quelques données
Les mariages exogames entre les sous-groupes sont fréquents et célébrés les jours fériés. Les mariages consanguins donnaient la préférence aux cousins croisés.
Cosmologie/mythologie
Deux histoires sont au cœur de la cosmologie Oro Win.
La première se réfère à l’origine de la vie et à la relation des Oro Win avec les Warí.
Au début, il n’y avait qu’un seul arbre feuillu cet arbre énorme avait un trou au centre une fois un homme a inséré son pénis dans le trou de l’arbre de depuis lors l’arbre est tombé enceinte et il a commencé à prendre du poids. Un jour l’homme a entendu des voix venant de l’intérieur de l’arbre. Avec sa hache de pierre il a coupé le tronc de l’arbre et a laissé sortit les « enfants ». parmi ses descendants certains mangeaient de la chair humaine et d’autres refusaient de le faire. Ceux qui mangeaient de la chair humaine ont été expulsés donnant naissance au peuple Warí. Ceux qui sont restés et ne mangeaient pas de chair humaine formèrent les sous-groupes Oro Win.
Rituels
Il y a peu d’informations sur la spiritualité et les rituels Oro Win mais l’on sait d’après les récits et entretiens traditionnels réalisés en 2009 et 2010 que contrairement aux autres peuples de langue txapakura, les Oro Win ne pratiquaient pas l’anthropophagie funéraire. A la mort d’une personne la coutume consistait à laisser pourrir le corps quelques jours puis ensuite à l’incinérer. Les cendres étaient conservées dans des urnes en céramique avec des couvercles en paille de tucumã (astrocaruym aculeatum), elles étaient enterrées ou parfois déposées au fond des rivières.
Certains rituels étaient concentrés sur la lutte contre les maladies et la propension à la fertilité.
Ressources
Leur source de nourriture provenait de la pêche, de la chasse (cochons sauvages, singes, tapirs, oiseaux forestiers) et de la plantation de racines alimentaires (manioc, taioba, igname, pommes de terre). Le maïs est utilisé pour faire des humitas et de la chicha. Aujourd’hui la culture dominante est celle du manioc pour la farine, cette culture a été introduite après le contact.

Par Yaoming 1998 — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=25108884
Ils récoltent des fruits de la forêt : açaï (euterpe oleracea), châtaignes, cœur de tucumã (astrocaryum aculeatum), inga, miel.
Ils plantent dans les jardins près des maisons des épices, des arbres fruitiers et des arachides.
Leur caractéristique particulière était leur coupe de cheveux, en effet aussi bien les hommes que les femmes ne se coupaient pas la frange et les laissaient libres. Ils préféraient autrefois ne pas porter de vêtements mais peindre leur corps. Parfois malgré tout à la saison froide ils utilisaient des peaux d’animaux pour se protéger.
Source : pib.socioambiental.org