Chanson sans peur contre les féminicideurs (par Ana Minski)

Publié le 16 Avril 2020

« La porno­gra­phie est l’un des piliers du patriar­cat — dans une société où les femmes sont déjà massi­ve­ment réduites à l’état d’objets, le porno renforce leur statut d’in­fé­rio­rité. En expo­sant constam­ment les femmes comme des objets de plai­sir hyper­fé­mi­nins, hyper­sexuels et hyper­sou­mis, plutôt que comme de véri­tables êtres humains ayant leurs propres émotions et besoins, la porno­gra­phie creuse le fossé entre les sexes, détruit l’in­ti­mité hété­ro­sexuelle, dépré­cie le statut des femmes et sape la confiance inter­re­la­tion­nelle[4]. »

La chan­son sans peur (« Cancion sin miedo »), ci-dessus, est un hymne fémi­niste écrit par Vivir Quin­tana, une magni­fique apolo­gie des femmes qui se soulèvent au Mexique, des filles de Sonora aux femmes armées du Chia­pas, ainsi qu’un vibrant hommage aux nombreuses victimes de viols et de fémi­ni­cides.

L’au­trice y célèbre le courage de « las morras de Sonora ». Las morras, ce sont ces jeunes filles qui subissent des violences au sein de leur famille mais aussi dans la rue, qui sont agres­sées dans les trans­ports publics où des hommes les tripotent, se frottent à elles parfois jusqu’à l’éja­cu­la­tion, vont même jusqu’à utili­ser des ciseaux pour déchi­rer leurs vête­ments, voir leurs organes géni­taux ou leurs fesses. Certaines ont 14 ans et vont encore à l’école où un ensei­gnant les harcèle sexuel­le­ment.

 

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