Guatemala - La réalité des peuples fait plus mal qu'une pandémie

Publié le 3 Avril 2020

Photo : Rolanda Garcia

Photo : Rolanda Garcia

La journaliste Rolanda García a visité l'hôpital régional d'Ixcán, Quiché, le mercredi 1er avril. Au cours de sa couverture médiatique, elle a saisi les conditions dans lesquelles se trouve l'un des principaux centres d'assistance et a enregistré l'abandon du système de santé publique.


Au cours de sa tournée, la journaliste Garcia a trouvé "des mères avec des bébés dans les bras, se reposant dans les couloirs avec des lits de fortune, des meubles et des bâtiments détériorés, des médecins et des infirmières qui font tout leur possible pour calmer les patients qui s'entassent dans les petites zones destinées à l'attention", a-t-elle ajouté, "il y a une pénurie notable de fournitures médicales.

Dans la publication qu'elle a faite sur son compte facebook, Garcia a décrit : "qu'à la périphérie de l'hôpital se trouvent les parents de plusieurs patients qui se plaignent du coût élevé des médicaments qu'ils doivent acheter, certains disent qu'ils ne mangent qu'une fois par jour parce que l'état de calamité et le couvre-feu les ont laissés sans ressources ni travail.

Lors d'une conversation avec certains des habitants, elle a déclaré qu'"ils s'interrogent sur la localisation des millions de quetzals approuvés par le Congrès de la République, ils sont sûrs que cet argent ne leur profitera pas, eux qui sont agriculteurs et travailleurs."

La journaliste a raconté, à partir de l'indignation, les conditions qu'elle a trouvées dans le centre d'assistance et a écrit "ce n'est pas un discours, c'est une réalité qui fait plus mal qu'une pandémie. Comme toujours, dans les différents reportages journalistiques, nous sommes témoins des injustices qui frappent les plus vulnérables".

Ixcán est l'une des 21 municipalités du département de Quiché, située dans la zone nord à la frontière avec le Mexique. Son territoire fait partie de la Bande Transversale Nord, une zone territoriale qui commence dans le département de Huehuetenango et se termine à Izabal et qui a une superficie de 15 750 kilomètres carrés. Une région qui est assiégée par des sociétés transnationales qui cherchent à exploiter les ressources naturelles du sous-sol.
De plus, pendant les années 1978-1985, elle a été l'une des régions les plus touchées par la guerre civile au Guatemala, selon le registre de la Commission pour la clarification historique (CEH).

La carte de la pauvreté de l'Institut National de la Statistique (INE) indique que le Quiché est l'un des départements où le niveau de développement humain est le plus faible. Pour 2011, le rapport indique qu'il s'agit du département ayant le taux d'alphabétisation le plus bas du pays, 58,3 % de la population âgée de 15 ans et plus savait lire et écrire, 48,0 % de femmes et 69,8 % d'hommes. Le pourcentage de pauvreté pour la même année était de 71,9%.
Les statistiques pour la municipalité d'Ixcan ne sont pas distinctes. Selon la carte de la pauvreté de l'INE, cette municipalité de 99 470 habitants (recensement 2019) a une population rurale de 86 7608 (87,22%) et un niveau de pauvreté rurale extrême de 17%, et de pauvreté rurale totale de 63%.

Traduction carolita d'un article paru sur Prensa comunitaria le 1er avril 2020

Rédigé par caroleone

Publié dans #ABYA YALA, #Guatemala, #Peuples originaires, #Santé, #Coronavirus, #Pauvreté

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