Colombie - La présence d'acteurs armés dans les resguardos d'Urrao, force le déplacement de 70 familles indigènes Embera Eyábida
Publié le 30 Avril 2020
Medellín 27 avril 2020
L'Organisation indigène d'Antioquia et son Conseil gouvernemental majeur, dénoncent à l'opinion publique nationale et internationale, le fait le plus récent en matière de droits de l'homme qui touche 70 familles indigènes de la municipalité d'Urrao, au sud-ouest d'Antioquia, qu'en raison des pressions et de la présence de groupes armés illégaux dans le resguardo Majoré, ont été contraints de quitter leur communauté depuis vendredi dernier, le 24 avril, pour sauver leur vie, malgré le fait que le resguardo en question bénéficie d'une protection collective de l'Unité nationale de protection, un fait qui met en danger non seulement les familles déplacées, mais aussi d'autres personnes soit 1000 familles dans les resguardos Valle de Pérdidas et Andabú.
Il convient de noter que les familles indigènes actuellement déplacées de leur communauté, Santa María, ont trouvé un refuge temporaire dans l'école de la communauté de Llano Jacinto, dans le resguardo de Majoré, où elles se retrouvent démunies, confinées et surpeuplées, alors que le monde est confronté à une pandémie qui exige un minimum de distance entre les personnes et un minimum de soins de santé.
Nous voulons lancer un appel urgent aux institutions humanitaires à tous les niveaux pour qu'elles assurent un accompagnement civil et humanitaire. Aujourd'hui, les communautés indigènes d'Urrao sont en grand danger et nous voulons, en toutes circonstances, éviter un déplacement massif vers la zone urbaine de la municipalité.
Il est nécessaire de souligner que la présence d'acteurs armés au cours des deux derniers mois a augmenté dans différents territoires indigènes du département, soumettant des communautés entières à un double confinement, en particulier dans les municipalités de Frontino, Murindó et Vigía del Fuerte, où de nombreuses familles ont été laissées sans nourriture en raison des limitations de mobilité dans leurs territoires et de la crainte d'être victimes d'engins explosifs qui ont été installés dans les territoires indigènes, qui ont coûté la vie à deux enfants indigènes de la municipalité de Frontino jusqu'à présent cette année.
Nous insistons en tant qu'organisation sur le fait que les territoires indigènes sont des territoires de paix et que l'engagement des communautés est de chercher des stratégies pour faire de ce rêve de pays une réalité, c'est pourquoi nous réitérons notre demande publique aux différents acteurs armés, légaux et illégaux, de respecter les territoires indigènes et en aucun cas de transiter par eux.
NOUS VOULONS Mourir de vieillesse !
Conseil de gouvernemental majeur Organisation indigène d'Antioquia
traduction carolita d'un communiqué paru sur le site de l'ONIC le 27 avril 2020