Colombie - Bulletin 007 Système de surveillance du territoire (TMS) - ONIC Informations pour protéger la vie et les territoires
Publié le 6 Avril 2020
#QuedateEnElTerritorio #ONICSalvandoVidas
3 avril 2020
ONIC - L'Organisation Nationale de Gouvernement Indigène produit le bulletin quotidien pour contribuer aux décisions opportunes et pertinentes des autorités traditionnelles, qui agissent de leur propre chef pour la protection des territoires et des communautés ainsi que des organisations sociales, des entités de coopération et des institutions gouvernementales, et pour joindre leurs efforts afin d'assurer la survie et l'intégrité des 115 peuples et nations autochtones face à la pandémie. Conformément aux directives des Sages et des Aînés, à partir du Bulletin 004, aucune référence n'est faite au nom scientifique du virus
La survie des peuples et des nations autochtones est un impératif éthique et une nécessité pour toute la société, car ils sont les gardiens de la mémoire historique de la nation et les garants de la protection des biens naturels communs de tous les Colombiens.
Méthodologie
Les rapports de l'Institut National de la Santé (INS) ont été spatialement liés à la localisation des centres de population où le gouvernement national a confirmé la présence de cas et à la localisation géoréférencée par l'ONIC des communautés indigènes, dans les zones rurales du pays[1] ainsi que de certaines communautés dans le contexte de la ville. L'analyse établit un lien entre l'expansion territoriale du virus et la localisation des communautés indigènes par rapport aux centres urbains où des cas ont été confirmés, dans un rayon de dix (10) kilomètres, en projetant l'incidence des différents facteurs de vulnérabilité dans l'analyse des risques.
L'objectif du Système de Surveillance du Territoire - SMT est d'alerter à temps les peuples et les nations autochtones, en fonction du comportement du modèle de contagion. Dans ce cadre, il a été décidé d'étendre la portée (10 à 15 km) pour surveiller la situation de risque des communautés indigènes, en cherchant à anticiper la réponse de confinement à la configuration spatiale de la pandémie, qui s'est déplacée très rapidement des capitales et des centres urbains vers les petites villes, afin que les populations indigènes soient à temps pour renforcer leurs mesures d'autoprotection et de contrôle territorial, et que les gouvernements nationaux et territoriaux les soutiennent sans délai.
Le Bulletin est conçu comme un effort collectif auquel se sont jointes d'autres voix de peuples indigènes et ethniques depuis l'édition 005 du 1er avril. La Confédération Indigène Tairona (CIT) de la Sierra Nevada de Santa Marta s'articule avec le Système de Surveillance du Territoire (SMT), dans le cadre de cette urgence sanitaire, depuis le 2 avril.
Que contient ce bulletin ? Le Bulletin 007 présente ce qui suit :
Mise à jour de la carte : 10 757 nouvelles familles indigènes (6% de plus que le Bulletin 006) doivent renforcer les mesures de confinement et se préparer à l'identification des cas symptomatiques et à la phase de soins.
Surveillance spéciale : les peuples indigènes de l'Eje Cafetero, une région en alerte pour la pandémie.
Capacités : Le Resguardo Colonial Cañamomo y Lomaprieta effectue un contrôle territorial participatif et une recherche active de cas de contagion possibles
Cas. Los Pastos à Cumbal, une ville frontalière indigène. Deuxième cas de contagion chez les peuples autochtones.
Recommandations et exigences

Communautés indigènes rurales et urbaines en danger par la proximité de centres de population avec des cas confirmés de coronavirus (2 avril)
Les cas de contagion présentent un schéma d'expansion qui se concentre initialement sur les capitales de plus de 800 000 habitants comme Bogota, Medellín, Cali, Barranquilla, Carthagène, qui représentent à ce jour 70 % des cas et se déplace vers des municipalités intermédiaires dont la population se situe entre 700 et 100 000 habitants pour s'étendre aux municipalités de moins de 100 000 habitants, près desquelles se trouvent la plupart des territoires indigènes. Actuellement, 3 % des cas cumulés se produisent dans des villes de moins de 10 000 habitants ou de catégorie 6 (voir graphique 1).
Nombre de cas confirmés et pourcentage cumulé par nombre d'habitants par municipalité

Source : COVID-19 Colombie | Rapport 02-04-2020-Corte- 1PM, Institut national de la santé, catégorisation des départements, districts et municipalités, Comptes nationaux, 2020.
Elaboration : Équipe d'articulation, de suivi et de production d'informations ONIC.
Selon le communiqué du ministère de la santé et de la protection sociale (communiqué de presse n° C.I.C., 2002). Selon le communiqué du ministère de la Santé et de la Protection sociale (communiqué de presse n° 111 du 31 mars 2020) sur l'entrée dans la "phase d'atténuation", il faut prévoir que dans les prochaines semaines, il y aura un fort pic épidémiologique dans tout le pays qui augmentera dans les villes intermédiaires et à plus faible population, ceci pour les peuples indigènes qui se trouvent à moins de 15 km des capitales municipales où des cas ont été confirmés, signifie passer de la phase de confinement à l'identification et au géoréférencement des cas symptomatiques de maison en maison et à la mise en œuvre du protocole de soins, en prenant un soin extrême des mesures de biosécurité, de la pratique de la médecine traditionnelle et du soutien communautaire aux familles touchées. ÊTRE PRÉPARÉ, EST LA MEILLEURE STRATÉGIE POUR VIVRE (voir figure 2).
Graphique 2 : Tendance à l'expansion du risque dans les familles indigènes en fonction de la proximité de 15 km de centres urbains où des cas de virus ont été confirmés

Source : Géoréférencement des communautés indigènes, ONIC 2020, Institut national de la santé, COVID-19 Colombie | Rapport 02-04-2020-Cut 1pm. Préparé par : ONIC Population Team et ONIC Information Production, Monitoring and Articulation Team
Au 2 avril, le virus s'est propagé dans 23 départements et 92 municipalités. Compte tenu de la proximité des communautés et territoires indigènes avec ces zones (15 kilomètres) et de leur étroite relation sociale, économique et culturelle avec ces centres de population, 16 départements et 97 zones municipales[2] comptant des populations indigènes en milieu rural et urbain ont été identifiés, qui coïncident avec ceux identifiés au niveau national. Ainsi, à ce jour, un total de 10 757 familles indigènes (6 % de plus que dans le Bulletin 006) sont susceptibles d'être touchées à court terme si le schéma de propagation spatiale du virus se poursuit. Il convient de noter que de nouveaux cas ont été confirmés dans les services de la Commission : Antioquia, Caldas, Cundinamarca, Norte de Santander et Valle del Cauca (voir tableau 1).
Les départements où la population autochtone est présente et qui ont augmenté le niveau de risque pour leurs familles entre le Bulletin 006 et 007 sont Risaralda (357 %), Cauca (143 %) et Caldas (51 %). Il est donc essentiel d'augmenter les niveaux de coordination interinstitutionnelle aux niveaux local, régional et national dans ces départements, étant donné la forte densité de population autochtone qui pourrait être affectée par cette pandémie (voir tableau 1).
Tableau 1. Familles indigènes des zones rurales et urbaines par département à risque d'infection au 2 avril 2020

Source : Communautés indigènes géoréférencées de Colombie, ONIC, 2013-2020, COVID-19 Colombie | Rapport 02-04-2020-Corte- 1PM, Institut national de la santé Elaboration : Équipe d'articulation, de suivi et de production d'informations ONIC
L'analyse spatiale indique que d'ici le 2 avril 2020, les peuples et nations indigènes qui devraient renforcer et/ou consolider leurs systèmes de contrôle territorial et les mesures visant à contenir cette pandémie sont les Nasa et Emberá Chamí, selon l'augmentation substantielle des familles qui sont à risque en raison de la proximité des capitales municipales avec des cas confirmés par le gouvernement national. Un total de 177 805 familles indigènes à risque ont été identifiées pour ce bulletin[3]. Les peuples et nations indigènes doivent donc initier et/ou renforcer la mise en œuvre de plans d'urgence visant à identifier et à traiter la présence imminente du virus sur leurs territoires (voir tableau 2).
Tableau 2 : Familles indigènes des zones rurales et urbaines par ville exposées au risque d'infection au 2 avril 2020

Source : Communautés indigènes géoréférencées de Colombie, ONIC, 2013-2020, COVID-19 Colombie | Rapport 02-04-2020-Corte- 1PM, Institut national de la santé Elaboration : Équipe d'articulation, de suivi et de production d'informations ONIC
Compte tenu de l'augmentation inhabituelle du nombre de resguardos autochtones qui, entre le 26 mars (10 cas) et le 2 avril 2020 (42 cas), ont des communautés et des familles qui risquent d'être touchées en raison du schéma de contagion spatiale présenté par cette pandémie en Colombie, nous attirons l'attention des autorités traditionnelles et spirituelles, des associations et des organisations autochtones locales, L'objectif est de faire en sorte que les peuples indigènes puissent exercer leur droit de participer au développement de leurs propres communautés et régions, du personnel médical et sanitaire, des entités sanitaires (EPS-I et IPS-I) et des membres des communautés en général, afin de se conformer aux lignes directrices et aux mesures que les autorités et les organisations indigènes ont émises en leur nom propre dans les différentes dimensions territoriales du mouvement indigène, dans le but de prévenir les pertes humaines et les dommages collectifs à leurs communautés. S'ils ne disposent pas encore d'un plan d'urgence pour l'endiguement et la prise en charge de la pandémie, il leur est recommandé d'en adopter un, en prenant comme référence le Plan ONIC qui est en place depuis le 25 mars ou l'une des résolutions, circulaires et communiqués qui ont été émis de plein droit[4] par les autorités et les organisations au niveau national, adaptés à leurs propres conditions et capacités, mais avec détermination et en termes de survie.
Tableau 3 : Resguardos et communautés indigènes à risque en raison de la proximité de centres de population où des cas de virus ont été confirmés

Source : Communautés indigènes géoréférencées de Colombie, ONIC, 2013-2020, COVID-19 Colombie | Rapport 02-04-2020-Corte- 1PM, Institut national de la santé Elaboration : Équipe d'articulation, de suivi et de production d'informations ONIC
Suivi spécial : les peuples indigènes de l'Eje Cafetero (Axe du Café), une région en alerte pour la pandémie
Selon l'Institut National de la Santé (INS), 73 cas positifs du virus ont été enregistrés (coupés le 2 avril) dans cette région composée des départements de Risaralda, Caldas et Quindío, qui bordent la partie nord du Valle del Cauca, où 11 cas ont été signalés.
Risaralda est situé dans la partie centre-ouest de la région andine, dans la ceinture du café, et est actuellement habité par 39 319 indigènes appartenant à la nation Emberá (Chamí et Katío), selon leurs propres registres. La population indigène se trouve dans 8 des 14 municipalités, comme suit : Mistrató, Pueblo Rico, Quinchía, Pereira, Guática, Marsella, Belén de Umbría et Dosquebradas organisés dans 7 resguardos indigènes. Face à l'urgence sanitaire que notre pays et le monde entier connaissent du fait de la pandémie, les peuples indigènes dont les territoires ancestraux se trouvent dans ces municipalités, dont la géographie montagneuse offre un scénario qui peut contribuer au potentiel des mesures de contrôle territorial, pour lesquelles il est essentiel que le gouvernement national applique efficacement le chapitre ethnique de l'accord de paix final et protège la vie des dirigeants sociaux, indigènes et ethniques, car cette région a connu une augmentation des menaces, du harcèlement et des assassinats.
En ce qui concerne les cas confirmés dans ce département, il est enregistré que la municipalité de Pereira compte 27 cas de contagion et la municipalité de Dosquebradas 8 cas. Le Conseil des Autorités Traditionnelles Indigènes de Risaralda (CRIR) a ordonné aux resguardos, paroisses et colonies indigènes de restreindre l'entrée des visiteurs étrangers sur leurs territoires. D'autre part, dans une lettre adressée au gouverneur du département, datée du 24 mars, ils expriment leurs préoccupations quant aux maladies prévalentes et à l'attention précaire du système de santé dans leurs communautés, ce qui augmente leur vulnérabilité même dans la population la plus jeune ; ils avertissent qu'"une pandémie de cette ampleur pour les communautés indigènes signifierait une catastrophe de grande ampleur". Ils exigent que les gouvernements nationaux et locaux prennent des mesures sanitaires et préparent un plan d'urgence conformément à leurs coutumes et pratiques, et demandent d'urgence des fournitures alimentaires, d'hygiène et de biosécurité, car ils ne disposent même pas d'éléments de premiers secours[5].
Dans les rapports de notre Système de Surveillance Territoriale (SMT-ONIC) du 2 avril, ils indiquent que 80 % des communautés indigènes de ce département vivent isolées dans leurs maisons. Les conseils municipaux des sept resguardos ont suspendu toutes les actions collectives sur leurs territoires et la circulation des personnes est réglementée par la garde indigène ; Dans la municipalité de Mistrató, dans le Resguardo unifié Chamí Río San Juan, la garde indigène exerce depuis le 18 mars un contrôle territorial pour contenir le virus ; elle n'autorise aucun type de transport à l'intérieur du resguardo, ni ne permet aux personnes d'entrer ou de sortir du territoire. Ces communautés n'ont pas encore été accompagnées par le gouvernement local ou national, et le besoin de denrées alimentaires non périssables commence à apparaître, ce qui crée des difficultés pour la mise en œuvre des mesures adoptées par le gouvernement.
Un autre département situé dans l'Eje Cafetero est le Quindío, avec une population indigène de 2 883 personnes appartenant aux peuples et nations Emberá Chamí, Emberá, Yanacona, Pijao et Pastos, principalement (DANE, 2018). Dans ce département, l'INS a signalé un total de 23 cas positifs à la même date.
Armenia avec 17 cas, dans lesquels vit une population indigène de 1897 personnes ; Calarcá avec 1 cas dans lequel vit une population indigène de 281 personnes ; la Cirquie avec 2 cas et une population indigène de 23 personnes ; dans la municipalité de Filandia un cas avec une population indigène de 14 personnes et enfin la municipalité Monténégro où 2 cas ont été confirmés et où vivent 80 personnes indigènes. Compte tenu de cette situation, les communautés qui se trouvent dans ces municipalités en raison de leur proximité des centres urbains les plus proches avec des cas confirmés par l'INS, nous amène à émettre l'ALERTE et à recommander que les mesures prises dans l'exercice de leur propre gouvernement et contrôle territorial soient extrêmes et renforcées. (Voir carte 2)

map0602Au nord de la Valle del Cauca, il existe des cas confirmés dans les municipalités de Cartago (6), El Dovio (1), Tuluá (1), Buga (1) et Trujillo (1) ; la proximité géographique de cette zone et l'étroite relation historique, sociale et économique avec l'axe du café nous amènent à géoréférencer ces cas par les plages de proximité au sein des éléments qui augmentent le risque pour les populations indigènes qui habitent ancestralement la région d'Eje Cafetero.
Capacités. Le Resguardo Colonial Cañamomo y Lomaprieta effectue un contrôle territorial participatif et une recherche active de cas de contagion possibles
L'organisation communautaire, l'articulation entre les structures organisationnelles, les peuples et les institutions, ainsi qu'une coordination efficace avec les entités territoriales, toujours sous la direction des autorités spirituelles, génèrent des conditions plus solides pour faire face à l'avancée du risque de contagion, réduisant la vulnérabilité des communautés indigènes, puisqu'un itinéraire ou un plan de travail peut être réalisé avec une grande appropriation par les communautés, qui répond avec force aux exigences du moment et des temps historiques que vivent les peuples indigènes et en général les peuples du monde.
Le resguardo colonial de Cañamomo et Lomaprieta, située entre les municipalités de Riosucio et Supía à Caldas, avec une population de 22 000 habitants du peuple Emberá Chamí, Afros, métis et paysans, ont initié des mesures de contrôle territorial et de préparation collective à la pandémie 15 jours avant la publication de la réglementation nationale, en mettant en place un Centre de commandement unifié qui comprend 13 zones différentes : approvisionnement, transport, coexistence des communautés, points de soins communautaires, alimentation, logistique, traitement des éventuels cas symptomatiques, communiqués de presse et presse, protection spirituelle, soutien / sanctions juridiques, composante comptable, gestion des ressources, droits de l'homme, unité de critères entre le conseil gouvernemental et les lobbyistes ; d'autres points de contrôle ont également été établis dans les communautés voisines et les activités et personnes responsables ont été définies. Dans ce plan, chacun participe et joue un certain rôle.
Depuis 2019, le resguardo dispose de l'IPS Cañamomo Lomaprieta SAS, enregistrée en tant qu'entité privée auprès du Registre Spécial des Prestataires de Services de Santé - REPS, qui répond à la dynamique organisationnelle de la communauté dans le cadre du Plan de Vida del Resguardo et du Programme de défense de la santé intégrale autochtone de la réserve, qui est en place depuis plus de 27 ans. Le processus a commencé par une pédagogie interne avec les lobbyistes, l'organisation de groupes de santé et de soutien, des assemblées communautaires et la promotion de l'auto-approvisionnement par les communautés. Par exemple, les femmes organisées ont commencé à fournir des intrants pour l'entretien de la famille et à ne pas laisser la pénurie alimentaire arriver ; plus tard, des déploiements ont été effectués sur les trappes, enseignant le lavage des mains, prenant des signes et des symptômes tels que la température et donnant des bouchons de bouche aux travailleurs des zones rurales.
L'IPS a élaboré la proposition, sur la base de documents et de réglementations internationales en la matière et avec l'avis spécifique du ministère de la Santé et de la Protection sociale, qui a ensuite été évaluée et complétée au sein du Conseil d'administration avec les 12 conseillers du Resguardo, puis avec les mairies de Riosucio et de Supía, qui ont adopté le modèle à articuler dans la même direction. Un élément fondamental a été la fermeture territoriale par la mise en œuvre de mesures telles que la pioche et le badge par numéros d'identification, le couvre-feu et la surveillance avec des unités de garde et de police indigènes dans les lieux où les gens se sont rassemblés, la suspension des événements massifs, des matchs de football, des fêtes, assurant ainsi le respect des mesures.
Dans le profil épidémiologique de ces communautés, il y a un taux élevé de population avec une comorbidité de diabète, d'obésité et d'infections respiratoires aiguës (IRA), un facteur qui augmente le risque pour cette population ; deux EPS indigènes ont des affiliés dans la population du resguardo, AIC (70%) MALLAMAS (30%) et tous deux ont engagé IPS Cañamomo Lomaprieta SAS pour fournir des services et des soins à la population, qui a une équipe de 20 professionnels indigènes.
L'accent est mis sur la médecine ancestrale, tant au niveau central que structurel. Grâce à l'école de médecine traditionnelle, les gardiens qui protègent le territoire, qui sont les sites sacrés, ont été activés ; plus tard, ils ont commencé à articuler leur propre monde et le monde occidental en utilisant des vidéos et des audios avec des recommandations médicales et des conseils généraux pour la réorganisation des pratiques sociales avec des mesures disciplinées et conscientes.
Une autre initiative importante a été la conception de kits alimentaires avec une ration simple pour la population la plus vulnérable, basée sur le troc de produits et la solidarité : pain, panela, citrons, bananes, entre autres ; dans ces trocs sont essentielles les contributions des associations productives des producteurs de café, panela, artisanat, femmes, entre autres, qui existent sur le territoire.
Ce processus d'organisation est possible sur un territoire ancestral qui continue à se construire, à s'organiser et à se dynamiser autour de la protection, des soins de santé et de la vie de chacun ; Il est devenu un point de référence dans cette situation pour le mouvement indigène, pour le pays et devrait l'être également pour le gouvernement national, malgré le fait que les organismes gouvernementaux ont essayé d'ignorer le titre d'origine coloniale du Resguardo, à travers une nouvelle délimitation qui remettrait en question la sécurité juridique de ces territoires et le siège et le harcèlement que subit lae resguardo Cañamomo et Lomaprieta, comme celui qui a eu lieu le 17 mars dernier, date à laquelle un piège communautaire a été incinéré, étant la deuxième fois qu'ils sont victimes d'une attaque contre l'équipement collectif avec lequel ils réalisent la production de panneaux.
Cas. Los Pastos à Cumbal, une ville frontalière indigène. Deuxième cas de contagion dans les villages autochtones
Dans le Bulletin 004, le Système de surveillance du territoire (SMT) l'ONIC a alerté les peuples et nations autochtones situés à la frontière avec l'Équateur, dans les départements de Nariño et de Putumayo, du risque de propagation du virus. Fin avril 2020, l'Institut National de la Santé (INS) a confirmé six cas d'infection dans le département de Nariño : deux (2) dans la ville de Pasto (capitale du département), un (1) à Tumaco, un (1) à Ipiales et deux (2) cas dans la municipalité de Cumbal. En ce qui concerne ce dernier, le Cabildo du Resguardo indigène de Chiles, en tant qu'autorité traditionnelle, a confirmé au SMT-ONIC que les deux cas de Cumbal correspondent à des agriculteurs communaux indigènes appartenant à ce Resguardo, et sont membres de la ville de Los Pastos. Selon l'INS, les deux cas sont enregistrés comme étant importés de l'Équateur.
La municipalité de Cumbal est située dans les zones de l'altiplano de Túquerres et Ipiales et du Nudo de los Pastos, où se trouvent quatre gardes indigènes, à savoir le resguardo indigène de Chiles, avec une population de 5 486 habitants, le resguardo de Panán, avec 6 300 habitants, le resguardo de Mayasquer, avec 2 775 habitants, et la resguardo de Cumbal, avec 22 978 habitants, pour une population totale de 37 539 membres de la communauté indigène, selon le rapport de son propre recensement. Ces resguardos partagent des espaces territoriaux avec les resguardos des peuples de Los Pastos de Muellamues, Mallama et Carlosama, ainsi qu'avec le peuple Awá vers le côté Pacifique et la zone frontalière de l'Équateur [6].
Les autorités de la municipalité de Cumbal et les quatre conseils indigènes des resguardos mentionnés ci-dessus ont adopté des mesures strictes dans le cadre de leur propre loi pour isoler et mettre en quarantaine les membres de leur communauté[7]. En réponse à la confirmation des deux cas par l'INS, le gouvernement municipal a intensifié son contrôle par le biais du décret n° 043 de 2020. Afin de prévenir le risque de contagion du virus, il a mis en place un pic et une plaque selon le dernier chiffre du numéro d'identification pour réglementer l'acquisition de biens de base tels que les aliments, les médicaments, les équipements de nettoyage et les marchandises destinées à la consommation ordinaire de la population ; la circulation vers les services bancaires ou financiers et les opérateurs de paiement, ne permettant la circulation que d'une personne par groupe familial. En outre, les heures d'ouverture sont établies entre 7h00 et 11h00 pour les établissements de commerce de produits de première nécessité, de vente d'aliments, les pharmacies et les entrepôts agricoles ; le transport des services postaux et la distribution des colis sont garantis, conformément au décret 457 de 2020 émis par le gouvernement national ; la mobilité est limitée aux utilisateurs de la collecte du lait et des citernes frigorifiques, ce qui permet un horaire de 6h00 à 7h00. m. et des véhicules de service public, des personnes et des motocyclettes entre 11 h et 5 h. Le décret demande également la coopération de la garde indigène, de la police nationale et des forces militaires pour garantir le respect des mesures, en indiquant l'application des sanctions pénales correspondantes pour ceux qui violent les mesures adoptées[8].
Le Conseil indigène du Resguardo de Muellamues (municipalité de Guachucal), qui compte une population de 7 162 habitants selon son propre registre et qui est situé près du Resguardo de Cumbal, a également renforcé son contrôle territorial dans le cadre de sa propre loi en interdisant à ses membres de s'installer dans la municipalité de Cumbal et en imposant par conséquent des amendes et des sanctions par l'autorité supérieure du Resguardo à ceux qui violent cette mesure.
Les deux cas de contagion identifiés dans la municipalité de Cumbal ont conduit à l'émission d'une nouvelle ALERTE afin que les autorités indigènes de la région puissent renforcer leur propre gouvernement et leur contrôle territorial, ainsi que la spiritualité et la pratique de la médecine traditionnelle dans les quatre gardes situées dans la juridiction de cette municipalité, ainsi que dans les gardes voisines de Guachucal, Muellamues et Colimba, afin de sauvegarder la santé et la vie de 13 401 familles vivant dans cette région. Il est urgent de définir un protocole de soins, selon les usages, les coutumes et la médecine traditionnelle des habitants de Los Pastos, en articulation avec la médecine interculturelle, pour les cas identifiés comme positifs, ainsi que le suivi des personnes qui ont été en relation avec les personnes infectées, en coordination avec les entités sanitaires indigènes EPS et IPS.
Recommandations
Aux peuples et nations autochtones :
Respecter les directives et les mesures adoptées en leur nom propre pour le confinement et l'isolement, respecter la garde indigène qui, dans l'exercice de son travail essentiel, doit faire appliquer ces mesures et apporter tout le soutien nécessaire au personnel médical et sanitaire. Renforcer la spiritualité et la médecine traditionnelle, en accord avec la vision du monde de chaque peuple et/ou nation autochtone.
Aux peuples et nations autochtones qui n'ont pas encore adopté de mesures de prévention, d'endiguement et d'isolement, d'établir un plan d'urgence basé sur le Plan émis par l'ONIC ou les différentes résolutions émises par les autorités autochtones au niveau national.
Initier la mise en œuvre du protocole de soins en relation avec le suivi des cas symptomatiques pour leur confirmation ou leur rejet, et le renforcement de la coordination entre les autorités indigènes et le système de santé au niveau départemental, en planifiant la prise en charge des indigènes susceptibles d'être infectés.
Renforcer l'exercice quotidien de surveillance et de rapport au système de surveillance territoriale - SMT ONIC, pour étendre l'analyse des risques et les alertes précoces #ONICSalvandoVidas
Exigences
Au gouvernement national :
Accélérer la logistique et l'acheminement de l'aide humanitaire de manière coordonnée avec les autorités indigènes et en respectant TOUTES les recommandations de biosécurité du personnel externe chargé de l'emballage, du transport et de la livraison de l'aide dans les territoires indigènes.
De même, accélérer la livraison du kit de biosécurité aux membres de la garde indigène dans tout le pays, afin de poursuivre les activités de prévention, de confinement et d'isolement, ainsi que de s'occuper des cas de contagion confirmés.
En collaboration avec les gouvernements territoriaux et les gouvernements des peuples indigènes eux-mêmes, renforcer la mise en œuvre des plans d'endiguement et de soins menés par les peuples et les nations indigènes, en s'appropriant efficacement les ressources nécessaires avec un objectif différencié.
Étendre les mesures de contrôle à toute la zone de la frontière avec l'Équateur, ainsi que les actions pertinentes pour contenir la pandémie et traiter les cas, conformément aux demandes formulées par les autorités indigènes et les gouvernements territoriaux de la zone (départementaux et municipaux)
Aux gouvernements territoriaux :
De Nariño : fournir des soins médicaux aux deux personnes de Los Pastos qui ont été infectées, conformément aux normes et conditions hospitalières requises pour le traitement et les soins, en coordination avec les autorités et les familles indigènes, et en appliquant l'approche différentielle en tant que sujets de protection spéciale.
De Risaralda : apporter un soutien humanitaire à la nation Emberá vivant dans le département, comme l'a demandé l'Association des Conseils Indigènes Régionaux de Risaralda - ACIRR dans une communication envoyée le 24 mars 2020 au gouverneur Víctor Manuel Tamayo Vargas, avec copie aux maires municipaux de Pueblo Rico, Mistrató, Belén de Umbría, Marsella, Quinchía, Pereira, Apía, Santuario et Balboa.
Fiche technique
● Nombre de rapports au Système de surveillance du territoire au 2 avril 2020 : conditions humanitaires (439) ; capacités (441) et niveaux d'isolement (343).
Sources
● ASOCIACIÓN DE CABILDOS INDÍGENAS REGIONAL DE RISARALDA ACIRR, Carta de Solicitud de Apoyo Humanitario remitida al Gobernador del Departamento, Señor Víctor Manuel Tamayo Vargas y a los alcaldes municipales de diferentes municipios, de fecha 24 de marzo de 2020.
● CER Nº 010 de 2020. Prohibición de la movilización hacia el municipio de Cumbal. Resguardo de Muellamues. Abril 1, 2020.
● CORTE CONSTITUCIONAL DE COLOMBIA (2016), Sentencia T-530 de 2016.
● Datos oficialmente reportados por el Gobierno Nacional desde el Instituto Nacional de Salud (INS) en sus reportes diarios.
https://www.ins.gov.co/Noticias/Paginas/Coronavirus.aspx
● Datos propios del Sistema de Monitoreo Territorial (SMT), que articula 50 organizaciones indígenas miembros y una red de primeros respondientes que habitan en territorios indígenas.
https://monitoreoterritorial-onic.co/
● DEPARTAMENTO ADMINISTRATIVO NACIONAL DE ESTADÍSTICA – DANE (2018), XVIII Censo Nacional de Población y VII de Vivienda.
● RESGUARDO INDÍGENA DEL GRAN CUMBAL (2017), Panorama del programa de alimentación escolar desde las comunidades indígenas con enfoque diferencial.
● Resolución Nº 006 de 2020. Por medio de la cual se decretan medidas sanitarias dentro de los 4 resguardos del Gran Cumbal, Cumbal, Panán, Chiles y Mayasquer, por causa del COVID-19 y se dictan otras disposiciones. Marzo 25, 2020.
ORGANIZACIÓN NACIONAL INDÍGENA DE COLOMBIA (ONIC) – AUTORIDAD NACIONAL DE GOBIERNO INDÍGENA
[1] Shape de Comunidades Indígenas de Colombia, 2013-2020, ONIC.
[2] Por colindancia entre las cabeceras municipales y la ubicación de las comunidades que se encuentran en municipios vecinos, el número de municipios con casos confirmados es mayor a los identificados por el Instituto Nacional de Salud (INS) a corte 2 de abril 2020).
[3] En el Boletín 006 la distancia se tomó desde el perímetro de las áreas urbanas, lo que permitió ampliar el espectro del análisis de riesgo, y valorar / confirmar que el patrón de expansión del virus se da por saltos con ciclos promedio de una semana de tiempo.
[4] Las resoluciones, comunicados o circulares pueden consultarse en https://www.onic.org.co/comunicados-osv
[5] Asociación de Cabildos Indígenas Regional de Risaralda ACIRR, Carta de Solicitud de Apoyo Humanitario remitida al Gobernador del Departamento, Señor Víctor Manuel Tamayo Vargas y a los alcaldes municipales de diferentes municipios, de fecha 24 de marzo de 2020.
[6] Resguardo Indígena del Gran Cumbal (2017), Panorama del programa de alimentación escolar desde las comunidades indígenas con enfoque diferencial.
[7] Resolución Nº 006 de 2020. Por medio de la cual se decretan medidas sanitarias dentro de los 4 resguardos del Gran Cumbal, Cumbal, Panán, Chiles y Mayasquer, por causa del COVID-19 y se dictan otras disposiciones. Marzo 25, 2020.
[8] Decreto Nº 043 de 2020. Por medio de la cual se adoptan acciones transitorias de policía para prevención de riesgo de contagio y/o propagación de la enfermedad COVID-19 en el Municipio de Cumbal. Alcaldía Municipal de Cumbal. 3 de abril de 2020.
[9] CER Nº 010 de 2020. Prohibición de la movilización hacia el municipio de Cumbal. Resguardo de Muellamues. Abril 1, 2020.
Traduction carolita d'un article paru sur le site de l'ONIC le 3 avril 2020