Brésil : Le peuple Panará
Publié le 8 Avril 2020

Peuple autochtone du Brésil vivant dans les états du Pará et du Mato Grosso. Les Panará également connus sous le nom de Krenakore ont été officiellement contactés en 1973 lors de la construction de la route Cuiabá- Santarém traversant leur territoire traditionnel dans la région du rio Peixado do Azevedo. La violence ce contact a causé la mort des 2/3 de la population en raison des maladies et des massacres. Presque exterminés, la Funai les a déplacés en 1975 vers le Parc Indigène du Xingu. Ils y ont passé 20 ans en exil et ont reconquis ce qui restait de leur ancienne terre pour y construire un nouveau village.
Ils ont de plus réalisé quelque chose sans précédent dans l’histoire des peuples autochtones du Brésil et dans l’indigénisme brésilien : en 2000 ils ont gagné devant les tribunaux contre l’Union et la Funai une indemnisation pour les dommages matériels et moraux causés par le contact.
Population : 542 personnes (2014)
Le nom
Paranã = peuple ou être humain en opposition à hi’pen = l’autre (terme utilisé pour désigner les Kayapó leurs ennemis traditionnels).
Langue
Panará de la famille linguistique macro-jê, langue jê du nord avec les langues kayapó, suyá, apinayé, timbira.
Terre Indigène
- T.I Panará – 499.740 hectares, 542 personnes, réserve homologuée. Villes : Altamira, Guarantã do Norten, Matupá.
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Brésil - Peuple Panará - Historique du contact - coco Magnanville
image Des données linguistiques et ethno-historiques récentes montrent que les Panará du rio Peixoto Azevedo et du cours supérieur du rio Iriri sont les derniers descendants d'un groupe beaucou...
Organisation sociale
Les femmes adultes ne portent plus la coupe de cheveux traditionnelle courte avec deux lignes rasées parallèles au-dessus de la tête. Maintenant elles préfèrent porter les cheveux longs avec une frange.les peintures corporelles, l’art des plumes et la musique ont été influencés par la culture du Xingu en particulier ils ont subi l’influence des Kayapó leurs voisins les plus proches sur le PIX. Lorsqu’ils y vivaient les villages étaient divisés en clans composant la société, les 4 clans étaient liés de manière exogame. Chaque Panará appartient à l’un des clans selon la descendance maternelle. Les clans ont un emplacement fixe dans le cercle du village, ils sont disposés à partir de l’axe est-ouest déterminé à partir de la trajectoire du soleil pendant la journée.

Image d'un village Foto: Pedro Martinelli, 1972-73
Le village est circulaire et les maisons sont situées à la périphérie du cercle. Au centre se trouve la maison des hommes, dans le cercle du village les 4 clans existant dont les noms suggèrent une cartographie spatiale des processus temporels de croissance et de changement :
Kwakyatantera – ceux des racines du palmier buriti
Keatsôtantera – feuilles de buriti
Kukrenôantera – les sans abris
Kwôtsitantera – ceux de la côte
Chaque individu appartient à deux clans (maternel et paternel) et la famille nucléaire (femme, mari, enfants) est l’unité sociale la plus simple. Chaque famille a son espace.

La femme travaille dans les cultures, elle transforme la nourriture pour la famille.
L’homme chasse et pêche dans le même but.
Les clans sont exogames, c’est-à-dire qu’une personne du même clan ne se marient pas ensemble
La résidence est uxorilocale, c’est-à-dire que le mari doit vivre dans la maison de la famille de son épouse les hommes naissent dans leur maison et se marient à l’extérieur, les femmes restent dans leur maison toute leur vie.

Après la famille nucléaire, l’unité la plus inclusive est la famille élargie représenté par le groupe de femmes composé des sœurs, filles, petites filles, hommes seuls et jeunes garçons.
Activités productives
Avant leur déplacement dans le Xingu, leur économie traditionnelle dépendait de l’exploitation extensive mais écologique des ressources naturelles. Le système cérémoniel ordonnait de longues expéditions de chasse avec des groupes d’hommes partant pendant des semaines dans la selva chassant, séchant la viande pour approvisionner le village. Pendant la saison sèche de petits groupes campaient dans la selva pour pêcher et aussi cueillir des fruits. Des groupes plus grands collectaient du tawara pendant plusieurs jours pour faire des flèches et ils en profitaient pour collecter aussi des châtaignes.
Quand ils sont arrivés dans le Xingu, ils ont pratiqué de la sorte sauf que les conditions environnementales et la terre Du Xingu étaient moins avantageux.
Les espèces cultivées par les Panará sont le maïs, les pommes de terre, le

cará (un tubercule), plusieurs espèces de bananes, le manioc, les courges et les arachides.
La pêche
Elle a lieu pendant les périodes d’inondation et de sécheresse en utilisation plusieurs types de matériel de capture. Le timbo (empoisonnement d’une partie de la rivière avec une plante toxique) est pratiqué quand le niveau des rivières est bas et l’arc et les flèches sont utilisés en période de crue.
La chasse
C’est une activité masculine qui est la plus prestigieuse. Ils chassent des singes araignées, des tapirs, des oiseaux (jacu, mutum) avec des arcs et des flèches ou des matraques. C’est la grande connaissance des animaux qui garantit de bons résultats.
La cueillette

Ils apprécient différentes sortes de miel qui seront consommés purs ou mélangés à des baies d’açaï ou dilué dans de l’eau. Ils apprécient les fruits du cupuaçu, le cacao sauvage, les noix de cajou, les fruits des palmiers buriti, tucum, macaúba et inají, le pequi (fruit du caryocar brésilien) la châtaigne du Pará qui est récoltés de novembre à février.
Cosmologie rituelle
La corrida (course de bûches) avec des troncs de palmier buriti est une activité cérémonielle d’importance, réalisée à plusieurs reprises dans l’année comme par exemple au moment des rites de puberté féminins ou qui était réalisés après la guerre ou tout simplement pour faire la fête. C’est une grande manifestation de force et d’énergie masculine. Le redémarrage de cette pratique a été rendue possible lors de leur séjour dans le PIX où ils ont pu grâce à cette pratique reconstruire leur organisation sociale.
De nombreux rituels sont effectués pour une occasion spéciale. Les garçons ont les oreilles percées très tôt ; les garçons, en plus de l'oreille, ont les lèvres percées. Des scarifications sont également effectuées selon le rituel.
Dans l'ordre cosmologique panará, la jungle, les rivières, les igarapés (bras étroit ou canal fluvial, caractéristique du bassin amazonien et traversant la jungle) et les lacs sont non seulement une source de ressources matérielles, mais aussi la base de l'ordre social. Les ancêtres mythiques, qui ont donné leur nom au Panará et au monde, étaient des êtres "mixtes", formés par la combinaison d'animaux et de personnes du Panará. Les morts, dans le village des morts sous la terre, ont créé de nombreux animaux qui ont été offerts aux vivants, pour être élevés et tués lors de rites sacrificiels destinés à équilibrer les relations changeantes entre les clans.
Source : pib.socioambiental.org