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/image%2F0566266%2F20250412%2Fob_0984e8_gia07345-m.jpg "Cocomagnanville a été créé en hommage à Pierre Kerhervé, mon grand-père coco qui m'a permis de devenir l'adulte que je suis. Ce blog évolue au fil du temps, des connaissances et de la maturité de son auteure. Il est à présent presque essentiellement dédié aux peuples originaires de l’Abya Yala (les Amériques) et je me suis appliquée à documenter chaque peuple et culture qui la composent. A présent, les lecteurs qui le souhaitent pourront retrouver cette base de donnée sur un site que je leur ai dédié : Peuples autochtones d'Abya Yala.")
Brésil - Lancement du portail todomundo.org pour unir les forces en solidarité contre la covid-19
Publié le 8 Avril 2020
L'initiative du Front populaire et du Front des peuples sans peur (Frentes Brasil Popular e Povo Sem Medo) du Brésil rassemble des actions d'urgence qui remettent en cause le modèle capitaliste
Pedro Stropasolas
Brasil de Fato | São Paulo (SP) | | 07 avril 2020
La solidarité est un principe des organisations populaires. Face à la pandémie de covid-19, qui a ouvert l'inégalité sociale qui imprègne l'histoire du Brésil, elle devient encore plus importante dans les piliers de la lutte des classes.
Depuis l'aggravation de la maladie dans le pays, des actions de collecte de nourriture et d'articles d'hygiène, ainsi que d'assistance médicale et psychologique ont été promues par des mouvements sociaux et des entités du domaine populaire, en particulier dans les endroits les plus vulnérables du pays, où la population ressent les effets les plus graves du manque de revenus et de l'irresponsabilité sanitaire de Jair Bolsonaro (sans parti).
Lorsque l'État n'arrive pas
À Paraíba, par exemple, le Mouvement des Travailleurs pour les Droits à Paraíba (MTD) a donné naissance à la campagne Quarantaine pour les droits, qui vise à permettre aux familles à faibles revenus du Grand João Pessoa d'affronter dignement la période d'isolement social.
"L'objectif est de réunir les secteurs les plus divers de la société pour coopérer avec ceux qui n'ont pas accès, là où l'État n'arrive pas, là où il n'y a pas de poste de santé, ni même d'accès à des instruments, comme le CRAS [Centre de Référence de l'Assistance Sociale], ou au moins une salle de soins dentaires pour soigner les caries et les dents des gens", explique le militant John Jerônimo, qui a participé aux mutiroes pour la distribution de paniers de nourriture de base, de médicaments et d'autres besoins de la population de Cabedelo, João Pessoa, Bayeux et Santa Rita.
Avec les conseils de professionnels de la santé, du droit et de la psychologie, la campagne Periferia contra o corona : Mutirão de solidariedade pela vida, dont le Levante Popular da Juventude est l'une des organisations responsables au Ceará, promeut depuis la distribution de paniers de nourriture - donnés par des bénévoles et la population en général - mais aussi un espace virtuel pour collecter de l'argent afin d'acheter de la nourriture et des articles aux familles des différentes régions de l'État.
"En cette période de conflit narratif, que l'isolement social soit ou non la meilleure méthode, nous savons qu'il l'est, et nous parions sur lui. Et bien sûr, avec une arrière-garde de nourriture pour le peuple", explique Miguel Braz, un militant de Levante, qui renforce la nécessité pour le gouvernement fédéral de permettre à la population brésilienne d'accéder à un revenu de base d'urgence, approuvé la semaine dernière.
"La plate-forme disposera d'un espace pour les campagnes locales afin d'enregistrer leurs entités, les contacts des responsables de la campagne dans l'État, le compte bancaire, la distribution de nourriture dans les foyers ou non, le fonctionnement de la collecte, le fonctionnement de la distribution. De cette façon, les gens auront accès à l'information tant pour faire des dons que pour s'impliquer", explique Jessy Dayane, de la coordination nationale du Levante Popular da Juventude, qui organise des campagnes dans les zones vulnérables du District fédéral, du Ceará et de Rio de Janeiro.
Pour Eliane de Moura, du Mouvement des Travailleurs pour les Droits (MTD), les actions de solidarité ne se limitent pas seulement à l'aide d'urgence aux familles, mais remettent également en cause le modèle capitaliste qui expose systématiquement les travailleurs à des conditions de vie indignes.
Notre solidarité doit être différente de celle de Rede Globo, de la bourgeoisie, qui nous aidera aussi, mais quand ils parlent d'aide, ils parlent d'une aide qui est "prends ton assiette de haricots ici et tais-toi". Notre solidarité doit être provocatrice, elle doit être dans le sens de l'urgence, de l'immédiateté, mais aussi dans le sens de l'organisation, de la politisation, de la prise de conscience et de la réflexion de tous nos travailleurs sur les raisons pour lesquelles nous sommes arrivés à ce stade.
" Notre solidarité doit être provocatrice, elle doit être dans le sens de l'urgence, de l'immédiateté, mais aussi dans le sens de l'organisation, de la politisation.
Dans le Pernambuco, la campagne Mãos Solidárias (Mains solidaires), organisée par le Mouvement des Travailleurs Sans Terre (MST), en collaboration avec la BAT et d'autres mouvements, encourage la distribution quotidienne de marmitas à la population en situation de vulnérabilité sociale à Recife.
L'initiative a déjà distribué environ six mille repas à Armazém do Campo, un centre de production et de distribution. La campagne a également permis de fabriquer des masques contre la contagion et de distribuer des paniers de nourriture de base dans les communautés de Peixinhos et de Brasília Teimosa.
"La communauté de Peixinhos compte 36 mille habitants, la majorité de ces habitants sont des femmes. Et la majorité de ces travailleurs sont informels, sans aucun soutien juridique pour leur situation professionnelle. Les populations des périphéries sont au bord de l'effondrement socio-économique, où les conditions minimales de survie ne sont pas pleinement remplies", révèle Senhorinha Joana Alves, militante de BAT.
Articulation
Pour exiger l'action de l'État en matière d'aide aux familles, les actions de la campagne nationale des entités du champ populaire sont dialoguées avec les mairies et a pour référence le registre national unique des familles du Centre de Référence de l'Assistance Sociale (CRAS).
"Nous avons le droit pour l'État brésilien d'utiliser la richesse collective, qui est produite par nous tous, pour défendre nos vies. Le centre de tout notre travail est la défense de la vie de la classe ouvrière brésilienne. Nous ne pouvons survivre ici que si nous nous battons, si nous nous unissons, si nous sommes solidaires les uns des autres", déclare Eliane.
Les volontaires sont guidés par les entités qui composent les Fronts sur la meilleure façon de collecter et de distribuer les dons sans aucun risque de contamination, notamment en fournissant des équipements de protection individuelle (EPI).
traduction carolita d'un article paru sur Brasil de fato le 7 avril 2020
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