Colombie - Déclaration du Conseil Régional Indigène du Cauca CRIC concernant la situation de COVID-19

Publié le 18 Mars 2020


17 mars 2020

L'urgence sanitaire que connaît la planète en raison de l'implantation du virus COVID 19, a été déclarée aujourd'hui PANDEMIQUE selon l'OMS. Elle commence à faire plus de 6 000 000 de victimes dans le monde. Dans le cas de la Colombie, 67 personnes ont été touchées, avec une tendance à poursuivre l'expansion dans tout le pays. A cette situation s'ajoute la réalité d'un gouvernement qui renforce chaque année le budget de la guerre, laissant de côté une réelle amélioration du désastreux système de santé du pays.

Chaque jour, ce gouvernement-- met en œuvre des politiques qui obéissent à la directive mercantile du système capitaliste et aux intérêts particuliers des riches du pays.
Face à ce problème, le mouvement indigène rejette l'inefficacité du gouvernement national colombien, qui n'a pas mesuré les conséquences, ni pris de mesures cohérentes et énergiques face à un problème de santé mondial. En ne mettant pas en place des contrôles qui auraient pu empêcher l'entrée du virus sur le territoire colombien, laissant un panorama de vulnérabilité où il est évident que le virus se répandra dans tout le pays.

Au contraire, le gouvernement a utilisé cette situation de santé mondiale du virus COVID-19 comme un écran de fumée pour détourner les véritables pandémies qui affligent le pays, telles que :

LA ÑEÑE POLITIQUE , LES DÉCLARATIONS D'AIDA MERLANO, LES ASSASSINATS DE LEADERS SOCIAUX, LES FAUX POSITIFS, LES MASSACRES DONT TÉMOIGNENT LES FOSSES COMMUNES, LES LABORATOIRES DE COCAÏNE DANS LES FERMES DES DIPLOMATES, LA CORRUPTION DES FORCES ADMINISTRATIVES, POLITIQUES, LÉGISLATIVES, JUDICIAIRES ET MILITAIRES. Ils ont utilisé l'entrée du virus pour générer la panique dans la population, essayant ainsi de neutraliser la mobilisation sociale en Colombie.

La société colombienne qui se lève aujourd'hui et proteste contre un narco état paramilitaire qui ne garantit pas les droits établis par notre constitution politique.

Par conséquent, le Conseil Régional Indigène du Cauca tient l'État colombien responsable, à la tête du gouvernement d'Iván Duque guidé par le Centre démocratique, des conséquences fatales que le virus COVID 19 pourrait générer dans notre pays.

En tant que Conseil Régional Indigène du Cauca -CRIC-, nous réaffirmons notre engagement avec le pays pour avancer dans les revendications de droits à travers la Minga vers l'intérieur, ce qui nous permet de nous renforcer dans le cadre de notre propre gouvernement. Et les Minga vers l'extérieur en vertu des principes d'UNITÉ, de TERRE, de CULTURE ET D'AUTONOMIE. Dans le cadre de ce contenu, nous avancerons dans les plans d'urgence au sein des territoires indigènes. Progresser dans l'exploration du dialogue avec le gouvernement cubain et d'autres pays qui ont développé des stratégies pour chercher des solutions et contrer le virus COVID19 , dans le cas des membres de nos communautés indigènes.

Consolider les relations avec Cuba de manière directe.

Par conséquent, le Conseil Régional Indigène du Cauca (CRIC) et les 127 autorités indigènes.

Oriente sur la prochaine route :

  • Restreindre l'entrée du personnel qui n'appartient pas aux territoires indigènes ou qui vient de zones où le COVID 19 a été identifié. Plus précisément les étrangers, les touristes, les ONG, les agences de coopération, les forces publiques et les groupes hors la loi. Entre autres.
  • Ceux qui entrent dans les territoires indigènes sont tenus d'informer les autorités indigènes de leur entrée. Ils doivent tenir compte de l'IPS et de l'EPS ; coordonner avec le ministère de la santé le suivi et le traitement respectifs en cas de découverte de cas suspects.
  • Restreindre l'entrée des denrées alimentaires importées. Face à cela, il est nécessaire que les communautés renforcent l'autonomie alimentaire de chaque territoire.
  • Renforcer la mise en œuvre de nos systèmes, SEIP, SISPI et autres, par le biais de nos propres stratégies culturelles.
  • Consommer des produits fabriqués sur les territoires.
  • Renforcer le troc et les échanges de manière non multiple.
  • Ne pas acheter dans les chaînes de magasins ou les supermarchés.
  • Toutes les familles doiventutiliser les jardins médicinaux et les Tules.
  • Suivre les recommandations culturelles en fonction des usages et des coutumes. Et de l'IPS sur les questions de prévention.
  • Renforcer les mingas dans le cadre des tulpas de la pensée dans les familles.
  • Les différents programmes régionaux, zonaux et locaux coordonneront les stratégies pédagogiques de prévention. En fonction de la dynamique de chaque système.
  • Les stratégies de contrôle dans les territoires seront coordonnées avec la garde indigène.
  • Tous les membres des communautés indigènes qui présentent des symptômes ou souffrent de la grippe ou de maladies respiratoires, doivent faire leur suivi et leur consommation de médicaments respectifs sous la coordination de l'IPS et des promoteurs de santé.
  • Les médias : par l'utilisation de leur propre langue et de l'espagnol, la communauté devrait être orientée sur les questions de prévention d'un point de vue culturel et pédagogique sur les itinéraires de prévention et de soins.
  • Les établissements d'enseignement se concentrent sur le renforcement du PEC dans des actions liées au renforcement de la famille, des tules ou des jardins médicinaux à domicile.

Le bureau du conseiller principal du CRIC et les 127 autorités indigènes ont indiqué qu'ils surveilleront de près les médias, qui rendront compte des progrès de COVID 19 et des lignes directrices.

Nous marchons en pensant au soin et à la défense de la vie pour la société colombienne et non aux intérêts du marché capitaliste.

Conseil majeur du Conseil Régional Indigène du Cauca -CRIC- et les 127 autorités indigènes.

17 mars 2020

Traduction carolita d'un communiqué paru sur le site du CRIC le 17 mars 2020

Rédigé par caroleone

Publié dans #ABYA YALA, #Peuples originaires, #Colombie, #CRIC, #Santé, #Coronavirus

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